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Article de couverture

FACE À LA TENTATION DU SUICIDE

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’avril 2008


J'étais en année de licence, mais j'avais touché le fond. Je me suis assise par terre, au milieu de ma chambre, déprimée et en larmes. J'envisageais sérieusement de me suicider. Ce n'était pas la première fois que des pensées suicidaires me venaient, mais cette fois j'étais submergée par toutes les raisons perfides qui me poussaient à commettre cet acte.

Les gens auraient été bien surpris s'ils avaient su ce que je ressentais. En apparence, je réussissais dans de nombreux domaines: études, athlétisme, musique... J'étais censée avoir de multiples raisons d'être heureuse. Et au premier abord, je l'étais. On avait l'habitude de me voir le visage souriant. Pourtant je me sentais vide, comme un automate. Je n'avais plus ni vitalité ni sentiment. L'habitude de plaisanter entre amis étudiants sur les listes interminables de choses à faire s'était avérée plus pesante que réconfortante. Et une autre liste vertigineuse de problèmes irrésolus produisait un cocktail amer: une ancienne relation ayant mal tourné, une blessure importante qui m'empêchait depuis peu de faire du sport, un programme universitaire chargé. En outre, personne ne semblait comprendre qui j'étais vraiment. Je pensais qu'on m'apprécierait peut-être davantage lorsque je ne serais plus là. Tout cela conjugué générait une impulsion suicidaire hypnotique et envahissante.

C'est alors que quelque chose s'est réveillé en moi. Un mécanisme de survie profondément enfoui s'est soudain enclenché. Les idées spirituelles que j'avais apprises à l'école du dimanche de la Science Chrétienne ont refait surface alors que je les avais oubliées depuis longtemps.

Je me suis rappelé que Dieu m'avait créée et qu'Il m'aimait. Il semblait naturel qu'll prenne soin de moi et me protège, comme tous bons parents s'occupent de leurs enfants. Des idées simples, appropriées à chacun de mes problèmes, me sont alors venues à l'esprit. Par exemple, je me suis souvenue que Dieu étant Esprit, Sa création (tout homme, toute femme, tout enfant, moi-même) est composée de qualités spirituelles. Parmi ces qualités, celle qui se détachait à mes yeux de façon la plus légitime était la joie.

Poussée par cette inspiration, je suis revenue vers un livre que j'avais appris à aimer en même temps que la Bible, quand j'allais à l'école du dimanche: Science et Santé de Mary Baker Eddy. Mes yeux sont tombés sur ce passage: « La joie exempte de péché – la parfaite harmonie et l'immortalité de la Vie, possédant la beauté et la bonté divines illimitées, sans aucune douleur ni aucun plaisir corporels – constitue le seul homme véritable et indestructible, dont l'être est spirituel. Cet état d'existence est scientifique et intact – perfection que seuls discernent ceux qui ont la compréhension finale du Christ dans la Science divine. La mort ne saurait jamais hâter cet état d'existence, car il faut que la mort soit vaincue, non subie, avant que l'immortalité paraisse. » (p. 76)

Tandis que je lisais ces lignes, ainsi que d'autres, les idées négatives qui m'avaient tant attirée au départ, dans leur dimension dramatique, ont fait place à la voix paisible et profonde de la spiritualité. L'inspiration divine est devenue plus chaleureuse et plus réelle. Je savais qu'il était important d'écouter. J'ai pris conscience du fait que la bonté est plus puissante et plus vivifiante qu'un état dépressif et des pensées de mort.

En l'espace de quelques semaines, l'attrait du suicide a disparu. J'ai su que je pouvais faire face aux problèmes de l'existence, et j'ai compris que la mort ne résout rien, comme le dit Mary Baker Eddy. Je devais au contraire apprendre à vivre, et à vivre avec un sentiment de joie qui ne reposait pas sur des choses superficielles. Autrement dit, il me fallait trouver la Vie, ou Dieu, et ma propre identité spirituelle.

J'ai imprimé la première moitié du passage de Science et Santé et je l'ai collée à l'intérieur de mon vestiaire au stade. Je le lisais presque tous les jours. J'ai commencé à affirmer et même à défendre le fait qu'il était juste que j'apprécie la vie.

La joie est exemple de péché quand elle repose sur la reconnaissance de l'harmonie spirituelle. Cette harmonie trouve sa source en Dieu. Par exemple, rien n'égale le rythme incroyable, le travail d'équipe, l'intensité et la créativité que l'on observe dans une partie de basket dépourvue de toute ambition égoïste, de conflits personnels et d'orgueil. J'ai commencé à reconnaître cette harmonie en dehors du sport et à la vivre moi-même.

J'ai compris que la joie était plus qu'un simple droit. Étant créé par Dieu, qui est toujours bon, mon seul état d'existence réel devait forcément inclure la joie. Je n'avais pas à créer ma propre joie, elle ne dépendait pas de ce que je faisais, c'était une donnée factuelle de mon être.

Mais j'avais encore besoin de savoir comment reconnaître activement et constamment cette joie naturelle permanente. Outre le besoin de concevoir la vie plus spirituellement, un cantique m'a communiqué cette idée de la joie:

Car c'est dans l'allégresse
Qu'un cœur reconnaissant
Trouvera la richesse,
Le seul trésor vivant. Vivian Burnett, Hymnaire de la Science Chrétienne, n° 249.

Lorsque j'étais tentée de céder à l'abattement, je m'efforçais de retrouver la joie en rejetant les pensées nuisibles pour les remplacer par de la gratitude. Par exemple, je m'interrompais dans mes activités pour admirer l'arbre par la fenêtre de ma chambre, et les qualités spirituelles de Vie qu'il exprimait: beauté, équilibre, croissance, permanence, etc.

J'ai apprécié davantage mes camarades de sport et de classe. Je me réjouissais de pouvoir participer à diverses activités. Chacune était une expression de l'intelligence et de la force spirituelles dont la source est en Dieu. Au lieu de penser que je faisais face à tout par moi-même, j'ai reconnu peu à peu que Dieu déroulait chaque chose de façon naturelle, harmonieuse, encourageante et profondément intéressante.

Ce changement de point de vue ne s'est pas effectué du jour au lendemain, mais de façon progressive et salutaire. Ma blessure physique s'est guérie, et depuis, j'ai participé à des sports de compétition avec un bel entrain. À présent, plus de quinze ans plus tard, j'aime la vie de façon si constante, si entière et profonde que je ne saurais envisager le suicide ne serait-ce qu'un instant. Je suis en paix. Je me suis pardonné l'échec de ma relation passée et j'ai noué depuis de belles amitiés fondées sur l'amour et la compréhension. Récemment, un ami m'a dit avec enthousiasme: « Chez toi, la joie est la marque de fabrique ! » Il a raison. Mais c'est vrai pour tout le monde, depuis toujours et pour toujours. On n'a pas besoin de mourir pour le comprendre. En fait, il nous faut seulement vivre. Il nous appartient de sentir, d'apprécier et d'aimer la substance et la bonté spirituelles de Dieu en toutes choses, partout, dès maintenant. Cela fait de l'existence une aventure riche de merveilles et digne d'être vécue.

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