Dieu répond à la prière. Mais de quelle manière? Lorsqu'on recherche Son aide, on trouve la réponse: les pensées se transforment pour s'aligner sur Sa bonté et Son intelligence. La façon dont on envisage l'avenir est alors influencée par Dieu, l'Amour divin même, et l'on ne se trouve plus tiré vers le désespoir et l'abattement. Cette transformation de la pensée guérit. Au lieu de rester focalisé sur la crainte, on s'emploie à connaître la bonté et la perfection divines.
L'apôtre Paul met en avant cette même idée dans son épître aux chrétiens de Rome: « [...] soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait. » (Romains 12:2) La transformation de la pensée (ou le renouvellement de l'intelligence) peut provoquer un changement de point de vue majeur et même entraîner la guérison d'un état physique ou émotionnel.
Certains se demanderont comment on peut guérir par la prière, et prier avec confiance. En d'autres termes, comment savoir que l'on prie correctement et que les prières transforment bel et bien la pensée ? Dans une lettre adressée à James Neal, l'un des premiers travailleurs au sein du mouvement de la Science Chrétienne, Mary Baker Eddy explique comment parvenir à cette prière transformatrice qui guérit. « Ce qui vous aide à atteindre ce but, écrit-elle, c'est la spiritualisation. Pour y parvenir, vous devez avoir un seul Dieu, une seule affection, un seul chemin, un seul Entendement. La société, la flatterie, la popularité vous tenteront dans votre quête de la croissance spirituelle. Évitez-les du mieux que vous pouvez. Priez chaque jour, n'omettez jamais de prier, aussi souvent soit-il: "Ne m'induis pas en tentation", c'est-à-dire en langage scientifique: Ne m'induis pas à perdre de vue la pureté absolue, les pensées chastes et pures; que toutes mes pensées et tous mes buts soient élevés, désintéressés, charitables, humbles – inspirés par l'affection de l'Esprit. Grâce à cette altitude de pensée, votre esprit se détache de la matérialité et acquiert la spiritualité, et c'est là l'état d'esprit qui guérit les malades. » Yvonne C. von Fettweis et Robert Warneck, Mary Baker Eddy – Une vie consacrée à la guérison spirituelle, p. 195-196.
La spiritualisation de la pensée est donc un objectif majeur. Il y a bien des années, lorsque j'ai commencé à prier, je croyais que la réponse de Dieu à un problème se manifesterait par un changement d'état physique ou de circonstances. Je priais, puis examinais ce sur quoi ma prière était censée agir, c'est-à-dire mon corps ou bien telle ou telle situation. Et puis je me suis peu à peu rendu compte que la prière avait des effets sur mes pensées et mes sentiments. Cette influence de Dieu, le bien, a substitué l'amour à la colère et transformé la crainte en confiance. J'ai changé par le seul fait d'entrevoir ma spiritualité naturelle. Je me suis rendu compte que cette correction mentale améliorait mon existence entière, y compris en m'apportant des guérisons physiques.
On comprend que la prière agisse ainsi, puisque Dieu est à la fois Entendement divin et Esprit, et qu'Il est dépourvu de tout élément matériel. Son aide se situe donc tout naturellement sur un plan mental et spirituel.
Quand on confie ses objectifs et ses désirs à Dieu, sachant que le plan divin est parfait, il se produit des choses extraordinaires. Lorsque les pensées d'une personne reflètent Dieu, non seulement elles modifient son existence, mais elles la déterminent, et ce de façon salutaire. On reconnaît de plus en plus que la cause réside dans l'aspect mental de l'existence, c'est-à-dire que ce sont nos pensées qui déterminent le cours de notre existence et non l'inverse. Ce qui est merveilleux, c'est que le changement de pensée qui découle des bienfaits et du pouvoir de Dieu va infiniment au-delà des résultats de la volonté humaine et de la détermination personnelle.
J'ai donc appris que lorsqu'on prie, il faut surveiller l'état de ses pensées et non le corps, son environnement professionnel ou son compte bancaire. Travailler pour devenir plus inspiré par « l'affection de l'Esprit » est exaltant. Surveiller nos pensées pour voir si elles sont plus attentionnées, plus honnêtes et plus en phase avec ce que Dieu connaît de nous confère de l'autorité. Le point de vue de Dieu, le véritable point de vue, révèle que notre but est de briller en tant qu'expression de Sa bonté. Le fait d'aimer la façon dont Dieu nous voit est beaucoup plus sain que de nous soumettre aveuglément aux opinions et suppositions des autres, notamment en ce qui concerne un sujet de préoccupation très actuel: la diminution des forces physiques, des facultés et des ressources.
Quand j'étais lycéen, j'ai eu une guérison qui illustre bien ce qui précède. Un après-midi, mes amis et moi jouions avec un ballon de football sur un terrain vague. À un moment, alors que je suivais le ballon des yeux au lieu de regarder dans la direction où je courais, j'ai heurté de la main un poteau. Ma main s'est mise à enfler. Ne pouvant presque plus la bouger, je suis rentré chez moi.
J'avais déjà eu l'occasion de prier pour toutes sortes de choses, aussi était-ce toutes sortes de choses, aussi était-ce toutes sortes de choses, aussi était-ce toutes sortes de choses, aussi était-ce naturel pour moi de m'y mettre sans attendre. De ce fait, je n'ai parlé de mon problème à aucun de mes pro ches, même si je savais qu'ils étaient tout prêts à m'aider si je le leur demandais. Au début, je priais un peu, puis je regardais ma main pour voir si l'enflure diminuait. J'ai poursuivi ainsi pendant plusieurs heures, mais cela n'a servi qu'à me décevoir et me décourager davantage. Cette approche ne faisait apparemment qu'augmenter la douleur et l'importance de la blessure.
Je m'y suis alors pris autrement: au lieu de rechercher l'effet de la prière sur ma main, j'ai observé ses effets sur mes pensées. Je me suis appliqué à spiritualiser l'image que j'avais de moi-même en laissant la bonté et la robustesse de Dieu, la Vérité et l'Amour, imprégner ma conscience. J'ai cédé à la présence constante de l'Amour. Résultat: j'ai eu le sentiment que mon identité entière était toujours demeurée intacte et parfaite. Mon point de vue a changé. J'ai compris que Dieu et Sa création n'étaient jamais blessés, et qu'en tant qu'Entendement divin, Dieu me connaissait uniquement comme une idée spirituelle intacte. Quel soulagement ! J'ai alors su que mon état s'améliorait, parce que mes pensées à mon sujet s'amélioraient.
J'ai décidé d'évaluer dorénavant mes progrès en fonction de cette transformation mentale, selon que j'évoluais de la crainte à la confiance et à la paix résultant de mon nouveau point de vue sur Dieu et sur mon identité d'idée divine intacte.
Au bout d'une journée, ma main était complètement guérie. Il n'y avait plus ni douleur ni enflure, et je suis retourné jouer au football avec mes amis. Je repense souvent aux bienfaits que j'ai reçus spiritualisant mes pensées par la prière, ce jour-là. Je continue d'emprunter avec joie cette voie mentale supérieure: prier en m'attachant à Dieu exclusivement.
Paul assura aux premiers chrétiens que «[...] l'affection de l'esprit, c'est la vie et la paix; » (Romains 8:6) En d'autres termes, il nous exhorte à nous imprégner de l'amour et du pouvoir de Dieu, à accepter la présence tangible de l'Amour divin, là même où nous sommes, quel que soit le moment, et à reconnaître que nous sommes immortels, purs et entièrement bons parce que c'est Dieu qui nous a créés.
Lorsque les points de vue et les pensées s'alignent sur la pureté et la bonté de Dieu, c'est là la réponse à la prière. Ces corrections se font souvent en douceur, et pourtant les changements qui en résultent peuvent être stupéfiants. Lorsque j'ai fini de prier, je me pose souvent quelques questions essentielles:
• Mon état d'esprit a-t-il changé, passant de la crainte à la confiance, de la supposition à la compréhension spirituelle, du ressentiment à la paix ?
• Est-ce que je sens la présence de l'amour de Dieu maintenant même ?
• Suis-je parvenu à sentir la bonté de Sa présence avec plus d'intensité qu'auparavant ?
La lettre de Mary Baker Eddy à James Neal pourrait aussi bien s'adresser à vous ou à moi, aujourd'hui. J'aime cette idée qui consiste à m'élever sans cesse en pensée en reconnaissant les moments où j'ai « un seul Dieu, une seule affection, un seul chemin, un seul Entendement ».
