« SA TENDRE VOIX »

Élever des ados peut sembler parfois plus difficile à des parents que d'étudier la physique nucléaire ! Au moins, avec la physique, il y a des lois qui donnent les résultats attendus. Si, dans bien des cas, les échanges avec les ados se passent aimablement, obtenir d'eux les résultats désirés n'est pas toujours évident.

Quand mes enfants étaient plus jeunes, ils couraient à la porte en criant « Papa est rentré ! » et ils se jetaient dans mes bras. Maintenant qu'ils ont atteint l'âge critique de l'adolescence, qu'ils déploient leurs ailes et prennent des décisions qui peuvent être déterminantes pour leur avenir, ils ont soif d'indépendance.

Alors, je dois maintenir l'équilibre entre mon désir de les voir faire le bon choix et l'expérience qu'ils pourraient acquérir en faisant leurs propres erreurs. Et je me demande souvent comment être sûr que mes efforts de discipline sont également remplis de l'amour dont ils ont besoin et que je veux leur donner.

L'auteur de l'Epître aux Hébreux, dans la Bible, a comparé les punitions divines que Dieu nous donne à celles d'un père sévère. Non sans quelque ironie, il conseille: « Supportez le châtiment: c'est comme des fils que Dieu vous traite; car quel est le fils qu'un père ne châtie pas ? [...] D'ailleurs, puisque nos pères selon la chair nous ont châtiés, et que nous les avons respectés, ne devons-nous pas à bien plus forte raison nous soumettre au Père des esprits pour avoir la vie ? (Hébr. 12:7,9)

Le châtiment de Dieu est toujours ferme, mais il ne s'accompagne jamais de condamnation ni de colère. Dieu est l'Amour même, comme nous le rappelle la Bible, et donc Il nous corrige sans que nous nous sentions diminués. Jésus Christ se réfère à Dieu comme « Père » dans la prière qu'il a donnée à ses disciples, le « Notre Père » que nous connaissons aujourd'hui. En relisant cette prière (elle se trouve dans Matthieu 6:9-13). on voit bien qu'elle demande l'aide de Dieu pour qu'il soit répondu à tous les besoins. Cette aide peut faire toute la différence quand les choses vont mal. Il n'y a pas longtemps, nous avons reçu un courrier de l'école nous avisant de l'implication de notre fils adolescent dans des comportements inadmissibles. Il aurait vraiment dû savoir que ce n'était pas bien et, malheureusement, ma première réaction a été la colère. Les conseillers en éducation vous recommanderaient dans ces cas-là de compter jusqu'à dix (peut-être plusieurs fois) pour canaliser la colère. Mais j'ai appris, année après année, à me tourner vers des moyens spirituels, et non pas simplement vers de bonnes techniques humaines, pour résoudre mes problèmes. En d'autres termes, j'avais besoin de recentrer mes pensées sur Dieu. À ce moment, un poème de Mary Baker Eddy, la fondatrice de ce périodique, m'a aidé. Elle écrit:

Je me rendis compte que la norme spirituelle devait être « la tendre voix » du Christ. Il ne pouvait pas y avoir de colère, de condamnation dans cette conversation. Je me suis senti guéri de ma colère, et châtié d'une manière vraiment divine.

Quand, avec ma femme, nous avons entrepris de parler à notre fils, j'ai ressenti beaucoup de gratitude pour ce modèle du Christ. Nous ne l'avons pas grondé et il ne s'est pas défendu. Il n'y avait pas de colère. Juste une conversation calme, remarquable par l'amour exprimé des deux côtés. Il a admis qu'il avait fait de mauvais choix et qu'il se rendait bien compte que nous exercions notre rôle de parents en l'aidant à parvenir à cette conclusion. De notre côté, nous avons été reconnaissants de voir sa maturité naissante. Si nous avions montré de la colère et l'avions condamné, nous ne l'aurions probablement pas remarquée.

La tendre voix du Christ est un modèle fort et efficace. Si nous sommes touchés par le Christ, nous pouvons transformer non seulement nos rapports en famille mais aussi nos relations professionnelles. Le Christ nous fait sortir des situations tendues pour nous mener à une activité basée sur Dieu, où l'occasion nous est donnée à tous d'exprimer l'Amour divin qui nous anime.