Apeuré, le regard implorant la pitié, l'animal surveillait tour à tour mon attitude et celle de la foule qui l'avait poursuivi depuis la rue. Son pelage, noir et blanc, était couvert de taches de sang.
À cette époque, le quartier dans lequel je vis à Brazzaville avait été secoué par une vague de traitements cruels infligés à des animaux errants. Les jeunes semblaient prendre plaisir à lapider ces animaux, les accusant d'être des « sorciers ». De tels actes motivés par la superstition ne sont pas rares dans certaines régions d'Afrique où la sorcellerie représente un grave fléau. Ici, une certaine opinion populaire croit à tort que quelques créatures de la nature sont ainsi utilisées pour faire le mal.
J'avoue que l'idée de prier pour cette situation particulière de mon quartier ne m'avait pas effleuré jusqu'au jour où ce cas s'était présenté à ma porte. Devant les souffrances évidentes de ce chien, mon cœur s'est serré en pensant aux enfants de nos villes, qui sont parfois aussi accusés de sorcellerie et se retrouvent à la rue, souffrant innocemment le martyr.
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