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Article de couverture

La prière: de vaines redites?

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mars 2008


Enfant, j'ai appris par cœur de nombreuses prières qu'il était d'usage de répéter, parfois à maintes reprises, et c'est une activité à laquelle je me livrais souvent de façon mécanique, pensant ainsi m'attirer les faveurs de Dieu ou obtenir Son pardon.

Après avoir découvert la Science Chrétienne, je me suis rendu compte que la prière était autre chose, mais ce n'est que progressivement que je comprends ce qu'elle est réellement.

Bien des fois, j'ai lu dans les périodiques de la Science Chrétienne que c'est en priant avec persévérance que l'auteur d'un article ou d'un témoignage était arrivé à résoudre certaines difficultés d'ordre moral ou physique. Et, souvent, des praticiens et praticiennes auxquels j'avais demandé de m'aider par la prière m'ont encouragée à affirmer chaque jour la vérité à mon sujet et au sujet du monde qui nous entoure, à savoir que la création de Dieu est parfaite, dès maintenant. Ils m'ont aidée à reconnaître la bonté infinie de Dieu, à n'admettre qu'un seul Entendement, un seul Ego, et à chasser de ma pensée toute suggestion du contraire.

J'ai pourtant longtemps éprouvé une sorte de résistance involontaire face à la prière: j'avais l'impression de répéter des formules creuses, mais ne savais pas trop comment les rendre vivantes. Mon désir de progresser était sincère, et je demandais à Dieu de me guider. Mais je continuais toujours à courir d'une idée à l'autre, sans vraiment approfondir ou mettre en pratique ce que j'avais lu. Enthousiasmée et remplie de joie un jour par un article qui contenait la réponse à plusieurs des questions que je me posais, j'avais quelques jours plus tard l'impression de me retrouver à la case départ, d'être tombée une nouvelle fois dans les habitudes dont je souhaitais me défaire.

Puis, un matin, j'ai eu un éclair d'inspiration. Tout ce que j'avais lu et entendu en Science Chrétienne semblait se mettre en place. J'ai compris que la prière est une communion avec Dieu, une affirmation de ce qu'Il est et de ce que nous sommes en tant que Son reflet. C'est un effort conscient pour mieux comprendre le lien indissoluble qui nous unit à Lui, pour percevoir notre véritable identité, qui est entièrement spirituelle, ainsi que les règles harmonieuses qui régissent l'univers et les rapports des hommes entre eux.

Cet effort de compréhension, cet apprentissage, pourrions-nous dire, demande de la persévérance, de la constance. Comme dans d'autres domaines, il est nécessaire de répéter ce qu'on a compris jusqu'à ce qu'on se le soit en quelque sorte approprié, jusqu'à ce qu'on l'ait assimilé. Mary Baker Eddy a dit un jour à des élèves: « Ne vous découragez jamais, très chers amis, ce travail n'est pas de la routine, il fait progresser. C'est répéter et vaincre, répéter et vaincre, répéter et vaincre. N'est-ce pas de cette façon qu'un mathématicien devient mathématicien ? » (We knew Mary Baker Eddy, p. 113) Lorsque nous apprenons l'arithmétique, nous devons en effet répéter les règles, rabâcher certains apprentissages jusqu'à ce qu'ils deviennent automatiques. Et personne n'aurait l'idée de considérer les règles de base de l'arithmétique comme des formules creuses. En Science Chrétienne comme en mathématiques, il peut être nécessaire de remettre l'ouvrage bien des fois sur le métier avant d'avoir acquis une compréhension pratique des règles fondamentales.

Ensuite, comme pour les autres apprentissages, il nous faut vivre ce que nous avons retenu. Je me souviens par exemple avoir appris à l'école que le carré de l'hypoténuse du triangle rectangle est égal à la somme des carrés des petits côtés, mais je ne sais plus trop ce que cela signifie, et je serais bien incapable d'utiliser cette formule. De même, nous pouvons savoir par cœur la Prière du Seigneur ou mémoriser d'innombrables passages de la Bible ou d'autres ouvrages, tout cela ne nous servira à rien si nous ne l'appliquons pas dans notre vie de tous les jours.

Mary Baker Eddy indique cette nécessité de vivre ce que nous avons compris lorsqu'elle écrit: « Toute pensée humaine doit se tourner instinctivement vers l'Entendement divin comme étant son seul centre et sa seule intelligence. » (Écrits divers, p. 307) La première fois que ce passage a retenu mon attention, il m'a semblé impraticable: je me sentais loin d'être douée d'un instinct qui m'inciterait à me tourner vers Dieu. Mais en repensant à ces lignes, la notion « d'instinct acquis » m'est venue à l'esprit, telle qu'elle est employée par exemple dans la conduite automobile. Pour un apprenti conducteur, changer de vitesse tout en abordant un tournant peut représenter un sérieux défi, mais bien vite les gestes requis deviennent instinctifs.

De même, grâce à la prière qui reconnaît avec persévérance l'existence d'un unique Entendement, nous apprenons à nous tourner instinctivement vers notre Père-Mère Dieu. Nous constatons alors qu'en réalité, nos pensées ne peuvent que se tourner naturellement vers le bien, vers l'unique Entendement, notre seul centre et notre seule intelligence ! Et la prière n'est jamais vaine, car Dieu nous promet dans la Bible: « Tournez-vous vers moi, et vous serez sauvés... » (Ésaïe 45:22)

J'ai pu le vérifier il y a quelques années lors de l'incident suivant. En allant prendre mon train, j'étais tombée lourdement sur un passage en béton, et mon genou était très douloureux. Après avoir rassuré et remercié deux personnes accourues à mon aide, j'ai poursuivi mon chemin en m'efforçant de ne pas boiter et j'ai à plusieurs reprises répété l'« Exposé scientifique de l'être » énoncé par Mary Baker Eddy dans Science et Santé, et qui commence ainsi: « Il n'y a ni vie, ni vérité, ni intelligence, ni substance dans la matière. Tout est Entendement infini et sa manifestation infinie, car Dieu est Tout-en-tout. » (p. 468) J'ai raisonné ainsi: si la matière n'a ni vie ni intelligence, elle ne peut me dire que je me suis blessée, elle ne peut avoir aucune connaissance d'un accident, elle ne peut réagir. J'ai alors réalisé que la douleur et la sensation de brûlure que j'éprouvais n'étaient qu'une fausse prétention, une pensée illusoire.

Après quelques pas, je marchais sans boiter, mais j'avais la sensation de m'être sérieusement écorché le genou, et le souvenir d'un incident semblable survenu des années auparavant m'emplissait de crainte. En effet, la plaie que j'avais au genou avait alors mis plusieurs semaines à se cicatriser.

J'ai donc maintenu les idées mentionnées plus haut, et chaque fois que la douleur se rappelait à moi, j'ai recouru mentalement à des passages de la Bible ou de Science et Santé que je connaissais. Puisque je ne pouvais pas être tombée des bras de Dieu, je ne pouvais m'être blessée !

Étaient-ce là de vaines redites ? Assurément pas, parce que le soir même, il n'y avait aucune trace de blessure, je n'ai plus éprouvé aucune douleur et il n'y a même eu aucun hématome.

Cette guérison, parmi d'autres, m'a montré que l'affirmation de vérités apprises par cœur n'est pas une simple rengaine, ou un refrain lénifiant, mais qu'elle a un pouvoir curatif certain.

N'hésitons donc pas à « taper sur le clou », à reprendre cent fois des idées toutes simples, même si nous ne nous sentons pas toujours capables de les mettre en pratique, et le jour viendra où elles feront tellement partie de notre vie que nous rendrons même plus compte nous les utilisons... tout naturellement !

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