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Puisque Dieu existe, Que penser du mal?

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’octobre 2008


Comment sait-on que Dieu existe ? La question a intéressé l’opinion américaine, ces derniers temps, du fait de la parution de plusieurs livres, devenus des best-sellers; ces livres s’efforcent de démontrer que Dieu n’existe pas. Comment se peut-il alors que, dans un monde qui connaît tellement de troubles et de souffrances humaines, la Science Chrétienne soutienne non seulement que Dieu existe en tant qu’Être suprême, tout-puissant et toujours présent, mais que les cœurs affamés peuvent en avoir la preuve ?

Connaissez-vous l’histoire de ce prédicateur qui donne un sermon dans un parc public ? Il loue Dieu d’une voix forte en relatant comment Moïse a partagé les eaux de la mer Rouge et conduit les enfants d’Israël à pied sec, alors que l’armée de pharaon, lancée à leur poursuite, était noyée par les flots qui se refermaient derrière eux. Le prédicateur est interrompu par un homme, un non-croyant qui lui dit qu’après bien des recherches à ce sujet, il en est venu à la conclusion que les événements décrits ont dû survenir en un lieu appelé la mer des Roseaux, où l’eau n’ayant pas plus de 15 cm de profondeur avait pu se partager au moment de l’arrivée naturelle d’un vent puissant. Après avoir donné ses arguments, l’homme s’en va déjeuner, satisfait d’avoir discrédité la foi non fondée du prédicateur. Mais quand il revient un peu plus tard, le prédicateur est en train de remercier Dieu avec encore plus d’enthousiasme qu’auparavant pour le miracle qu’Il a accompli en sauvant les enfants d’Israël. L’homme le prend à part et lui dit: « Je croyais vous avoir fait bien comprendre pourtant que cela ne s’était pas passé à la mer Rouge. » Et le prédicateur de répondre: « Oui, je sais, mais je ne parle plus du miracle du partage des eaux. Je loue Dieu parce qu’Il a réussi à noyer l’armée entière de Pharaon dans seulement 15 cm d’eau! »

C’est le point de vue que l’on adopte qui fait toute la différence ! Il en est de même pour la question de savoir si Dieu existe. Selon qu’on emploiera la tournure interrogative « est-ce que? » ou une tournure affirmative, on n’arrivera pas à la même conclusion.

Or la Science Chrétienne favorise l’exploration intelligente et les questions judicieuses, et elle se méfie des suppositions mal fondées. Mais elle veille aussi à ne pas accepter les questions unilatérales qui ne sont pas de vraies questions, et qui reflètent plutôt un parti pris selon lequel toute réflexion doit être menée à partir de l’idée que la matière est la seule substance et la seule origine de tout ce qui existe.

Le point de vue matériel est toujours limité

On peut connaître, discerner et prouver la réalité de Dieu, mais cela ne sera jamais possible en raisonnant à partir des sens physiques. Pour parvenir à comprendre Dieu, il faut avoir le courage de L’approcher selon Ses conditions, du point de vue que l’Esprit est la Vie, l’Entendement et la substance réels de tout ce qui existe. Il ne s’agit donc pas, loin s’en faut, d’exiger une foi aveugle en Dieu, mais de reconnaître simplement que le sens matériel des choses est strictement incapable de connaître Dieu, l’Esprit. Pour Le connaître, il est par conséquent indispensable d’être prêt à faire peser toutes ses pensées du côté de l’idée spirituelle de l’être, laquelle permet de comprendre que la substance et l’intelligence de la réalité sont spirituelles.

Il y a plusieurs années de cela, alors que j’étais aumônier dans l’armée de l’air, on m’a demandé d’assister à un colloque sur Dieu et la religion. Au cours de mes préparatifs, j’ai souffert d’une infection de l’oreille extrêmement douloureuse. J’ai prié pour en guérir, mais mon état n’a fait qu’empirer. Quand le taxi m’a déposé au centre de conférence, mon sens d’équilibre était tellement perturbé que je suis littéralement tombé dans le caniveau. J’ai fini par arriver à l’hôtel et j’ai réussi à trouver un téléphone pour appeler la praticienne de la Science Chrétienne qui m’aidait à traiter ce problème par la prière. Je lui ai fait part en détail de mes souffrances. Elle m’a parlé de la bonté de Dieu et de ma véritable identité spirituelle d’enfant de Dieu. Puis elle a dit quelque chose que je n’oublierai jamais. À propos de cette infection, elle a déclaré avec bienveillance mais conviction: « Il n’y a rien là. Il n’y a absolument rien. » La seule réalité qu’elle me demandait de garder à la pensée était la suprématie de Dieu et Sa bonté. Le mal ne pouvait pas exister là où Dieu était présent.

Je me souviens être revenu dans ma chambre d’hôtel avec le sentiment que cette personne n’avait rien compris. Elle ne s’était pas rendu compte à quel point je souffrais. Alors que j’étais assis au bord du lit, priant Dieu, j’ai soudain compris que si je voulais guérir ce problème par la prière, tôt ou tard il me faudrait être prêt à voir que ce problème n’était rien, qu’il n’avait ni légitimité, ni pouvoir, ni présence face à la bonté et à la puissance de Dieu.

Sans plus avoir conscience du temps, j’ai continué de réfléchir au lien entre la totalité de Dieu et le fait que ce mal n’avait aucun pouvoir sur moi. Plus je réfléchissais à cette idée, plus elle m’apparaissait réelle. Je me sentais enveloppé dans la réalité de la présence divine. Lorsque j’ai arrêté de prier, je n’avais plus la moindre douleur à l’oreille. La réalité de la bonté et de la puissance de Dieu avait eu raison de ce sens de souffrance. J’étais guéri. Durant ce colloque de deux semaines, j’ai entendu beaucoup de choses intéressantes concernant Dieu de la part d’un grand nombre d’éminents théologiens. Mais je n’ai rien entendu de comparable à la réalité divine que j’avais discernée au cours de cette guérison.

Propositions irréconciliables

Seuls deux des trois énoncés suivants peuvent être vrais: 1) Dieu est toutpuissant; 2) Dieu est entièrement bon; 3) le mal est réel. Il appartient à chacun de nous de répondre à cette question. Tout au long de l’histoire, les penseurs et les théologiens se sont efforcés de trouver le moyen de faire cohabiter ces propositions irréconciliables au prix de nombreuses pirouettes intellectuelles.

Jusqu’à une certaine époque, on a cru que le mal était le moyen pour Dieu de punir les pécheurs. D’autres ont soutenu que Dieu devait permettre au mal d’exister afin que l’homme puisse jouir du libre arbitre. Mais si tel était le cas, je pourrais facilement rétorquer que je suis un bien meilleur père que Dieu. Pourquoi? Parce que je ne laisserais jamais mes enfants dans une pièce avec un jouet et un revolver chargé, cela afin qu’ils aient la liberté de choisir entre le bien et le mal. En tant que père aimant, je tiens à ce que mes enfants aient la liberté de choisir entre une diversité infinie de bonnes choses, et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour leur rendre ce choix possible au lieu de leur fournir la tentation de se détruire eux-mêmes ou de se faire du mal. Peut-on raisonnablement s'attendre à moins de la part d'un Père-Mère Dieu aimant, qui est l'Amour même ? Il y a quelques années, une autre explication au problème du mal s'est répandue dans le public. Pour résumer, Dieu est entièrement bon, mais le mal existe parce que Dieu n'a pas tout à fait fini Son œuvre. C'est l'idée que peut-être Dieu n'est pas encore tout-puissant, mais qu'il travaille à le devenir, et qu'en attendant, nous devons endurer la présence du mal dans le monde.

On peut connaître, discerner et prouver la réalité de Dieu, mais cela ne sera jamais possible en raisonnant à partir des sens physiques.

À cette théodicée, ou interrogation sur la façon de comprendre l'existence du mal en présence de Dieu, la Science Chrétienne apporte une explication entièrement différente. Cette Science étudie l'œuvre et l'enseignement de Jésus, puis souligne à quel point il est clair qu'il n'a jamais douté de la bonté de Dieu, de Sa puissance, qu'il ne s'est jamais demandé si Dieu était en mesure de guérir, ou si les péchés d'une personne avaient incité Dieu à cesser d'aimer. Au contraire, le ministère de guérison de Jésus montre que, chaque fois, ce sont le mal, la souffrance, la maladie, les effets du péché qui sont remis en question et détruits. Vu les résultats obtenus, personne n'oserait accuser Jésus d'ignorer le mal, et cependant il réfutait sa légitimité, refusait d'y croire dans chacune des guérisons qu'il accomplissait.

Que se passerait-il si nous prenions entièrement au sérieux le point de vue de Jésus ? Si nous mettions en question le mal au lieu de le laisser s'en prendre à notre compréhension d'un Dieu aimant et omnipotent ? Nous constaterions que notre existence est animée par le Christ qui nous incite à faire le bien, et nous serions moins enclins à laisser libre cours au mal. Mary Baker Eddy explique comment les scientistes chrétiens s'efforcent activement de suivre l'exemple de Jésus: « Notre foi se fonde sur le fait que le mal ne peut paraître réel au point de nous effrayer et ainsi de nous dominer, ou au point de se faire aimer et ainsi entraver notre marche vers la sainteté. Nous tenons le mal pour un mensonge, une illusion, et, par conséquent, pour aussi irréel que le mirage qui égare le voyageur sur le chemin du retour. » (Quatre messages à L'Église Mère, Message de 1901, p. 14) L'Esprit, Dieu, est infini, par conséquent il est la seule substance véritable. Nous pouvons le sentir de façon concrète quand notre sens spirituel est en éveil et à l'écoute, alors que la matière n'est en réalité substantielle que pour un sens matériel des choses. Nous comprenons que ce sens limité de la vie, bien que nous paraissant réel et familier, est simplement la version déformée ou fantomatique de la réalité.

La vraie question: endormi ou éveillé ?

Il ne s'agit pas de décider si Dieu existe ou non, comme si l'entendement humain était à même de répondre objectivement à une telle question. La question est de savoir si oui ou non on se connaît assez pour savoir faire la différence entre le fait d'être éveillé à la réalité de Dieu et celui d'être plongé dans un sommeil interdisant de voir cette réalité. Dans Les chroniques de Narnia, du romancier C.S. Lewis, une scène traduit bien l'idée qu'un regard matérialiste sur la vie a pour effet d'engourdir et d'assoupir la pensée. Dans le monde de Narnia, où s'exprime un sens actif du Christ (incarné par le lion, Aslan), les enfants sont capables de tirer le meilleur d'eux-mêmes. Mais le jeune prince et ses amis se retrouvent un jour dans un autre monde où ils tombent sous l'influence hypnotique d'une reine malveillante. En recourant à des enchantements, elle tente de les persuader que son monde est le seul qui existe, et que Narnia n'existe qu'en rêve.

Les enfants luttent de toutes leurs forces pour retrouver une clarté de pensée en se souvenant de certains aspects de Narnia. À un moment, la reine demande: « Quel est ce soleil dont vous parlez tous ? Ce mot correspond-il à quelque chose ? » Les enfants expliquent que c'est comme une lampe « mais en bien plus grand et bien plus brillant ». Après avoir semé le doute sur tout ce qu'ils pensaient savoir au suiet du soleil, la reine affirme qu'une telle chose n'existe pas. « Vous avez vu des lampes, déclare-t-elle, alors vous avez imaginé une lampe plus grosse et plus efficace que vous avez appelée soleil... Vous voyez, vous ne pouvez rien mettre dans votre monde chimérique qui ne soit emprunté au monde réel, ce monde qui est le mien et qui est le seul monde. »The Silver Chair (Le Fauteuil d'argent), p. 178-180.

Finalement, leur compagnon Puddleglum parvient à briser la domination hypnotique de la reine et à mettre en question son assertion que Narnia n'est qu'un rêve. Il dit (et il pourrait aussi bien symboliser la voix de la spiritualité s'adressant au monde des sens matériels): « Supposons que nous ayons seulement rêvé ou inventé toutes ces choses, les arbres, l'herbe, le soleil, la lune et les étoiles, et Aslan luimême. Soit ! Alors tout ce que je peux dire, dans ce cas, c'est que ces choses inventées semblent bien plus importantes que les vraies choses. Supposons que ce puits noir qu'est votre royaume soit le seul monde. Eh bien, je le trouve tout à fait misérable. » Ibid., p. 182.

L'effet de ses paroles est immédiat: la méchante reine cesse de faire semblant d'être une humaine bienveillante et reprend sa forme véritable de serpent, à la suite de quoi elle est tuée, et les voyageurs retournent à Narnia où la vie et la bonté sont bien réelles.

Pour introduire le sujet de l'existence de Dieu, la Science Chrétienne remplace la question: « Qu'en savonsnous ? » par l'invitation stimulante: « Comment le savoir ». À une époque où des mots comme Darfour, Irak, 11 septembre 2001, Afghanistan, maladie, pauvreté ou injustice amènent des images du mal sur le devant de la scène, personne ne saurait rester indifférent. S'il faut en conclure que le mal a le dernier mot quand il s'agit de définir la réalité, il ne faudrait pas alors s'étonner de voir les gens se détourner complètement de Dieu. Mais si notre sens spirituel – la conviction inébranlable de la bonté et de la toute-puissance de Dieu – nous offre une base sur laquelle mettre au jour l'illégitimité et la vulnérabilité du mal, nous comprendrons et discernerons la réalité de Dieu en tout lieu. Nous constaterons que notre compréhension de la puissance de Dieu, qui est entièrement bon, s'avère utile pour faire la différence en apportant la guérison dans le monde actuel.

La question est de savoir si oui ou non on se connaît assez pour savoir faire la différence entre le fait d'être éveillé à la réalité de Dieu et celui d'être plongé dans un sommeil interdisant de voir cette réalité.

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