Les sourires innocents des enfants du monde me poussent à réfléchir aux étiquettes que l'on colle souvent à la jeunesse. Quand on parle du développement de l'enfant, il n'est pas rare en effet d'entendre des expressions comme « hyperactif », « difficultés d'apprentissage » ou « troubles du comportement ». Bien que les adultes inquiets fassent de leur mieux pour subvenir aux besoins de leurs enfants, je suis convaincue que les étiquettes ne sont d'aucun secours quand on recherche une solution permanente. Je suis la belle-mère de trois enfants (maintenant grands), et il y a eu des moments où j'ai dû chérir leur identité spirituelle véritable, plutôt que de leur coller les étiquettes propres aux théories modernes.
Kevin, le plus jeune des trois enfants de mon mari, est venu vivre avec nous quand il avait treize ans. C'était un garçon très actif, si actif en fait que quelques années auparavant, on l'avait diagnostiqué hyperactif et on lui avait donné des médicaments pour réguler son niveau d'activité.
Honnêtement, je n'étais pas sûre de pouvoir vivre avec lui de façon permanente (il me donnait parfois bien du fil à retordre !), mais j'étais prête à essayer. Kevin voulait venir habiter avec nous, en partie parce qu'il avait aimé fréquenter une école du dimanche de la Science Chrétienne, avant le divorce de ses parents. Et Kevin ne se sentait pas lui-même quand il prenait ses médicaments. Il espérait que mon mari et moi, tous deux scientistes chrétiens, choisirions de l'aider à comprendre davantage son identité spirituelle pour trouver une guérison par la prière, au lieu de lui demander de prendre des médicaments.
Avant cette demande, j'avais compris que la plus importante contribution que je pouvais apporter à cette famille serait de percevoir les trois enfants d'un point de vue spirituel, en tant qu'image et ressemblance de Dieu, avec l'Amour divin comme leur seul Père-Mère. Cette approche objective s'est avérée un outil très appréciable dans mon rôle parental. Il mettait l'accent sur des progrès pour mieux comprendre le Christ, qui donne forme à la vraie identité d'un enfant.
Pendant ses quelques premiers mois avec nous, Kevin a cherché à repousser les limites. Par exemple, il s'est maquillé et teint les cheveux comme sa rock star préférée, en sachant que cela ne serait pas toléré dans l'école privée qu'il fréquentait. Et je ne réagissais pas toujours de la meilleure façon. Parfois, je me sentais enfermée dans un rôle que je n'avais jamais pensé jouer. Mais je voyais que les couches successives d'étiquettes qu'on lui avait collées étaient tout à fait injustes. Il fallait les enlever une à une pour que sa vraie nature d'enfant sans défaut de Dieu, et non l'enfant de parents humains, vienne à la surface.
Dans mes prières, j'affirmais que cet adolescent actif avait le droit divin de vivre librement et joyeusement. Et je savais que je devais en rendre témoignage, même si lui ne le pouvait pas. C'est alors que j'ai commencé à mieux apprendre ce qu'est le Christ, qui parle à chacun de nous individuellement.
Une phrase de Science et Santé m'est venue à l'esprit et m'a soutenue: « Le Christ est la vraie idée énonçant le bien, le message divin de Dieu aux hommes, parlant à la conscience humaine. » (p. 332) J'ai appris que le Christ, qui faisait ressortir le bien dans ma conscience, pouvait rejoindre le Christ qui communiquait le bien dans la conscience de Kevin. Et que ce Christ universel ne permettait aucune séparation, seulement l'unité et l'harmonie. Je me suis aperçue qu'il était beaucoup plus productif de reconnaître cela dans mes relations avec Kevin, plutôt que de réagir à un choc de personnalités.
J'ai prié pour savoir comment mieux guider Kevin et comment l'aider à écouter les idées qui lui montraient que le Christ lui parlait directement. Bref, je luttais pour voir que ces pensées s'équilibraient sans cesse. Et puis, j'ai essayé de mettre cela en pratique. Alors, chaque jour, au lieu de réagir à ce qu'il avait fait de mal, j'ai cherché des moyens de le féliciter et j'ai parlé à son père de tout ce qu'il avait fait de bien. J'ai mis en valeur les qualités-Christ qu'il exprimait, et cela a porté ses fruits.
Après quelques mois, Kevin n'a plus montré aucun signe d'hyperactivité. Il était libre. Ceci s'est manifesté dans son amour du dessin: il pouvait alors rester concentré pendant des heures pour achever un portrait finement détaillé.
Tout cela s'est passé il y a plus de vingt ans. Aujourd'hui, Kevin est un homme d'affaires actif et père de deux garçons. Récemment, quand je lui ai rappelé cette belle guérison, il m'a dit: « J'avais presque oublié tout ça. »
Pendant tout ce temps, j'ai appris que les enfants aspirent à un amour inconditionnel et désirent que quelqu'un les aide à dépasser les étiquettes qui leur ont été attribuées par des adultes bien intentionnés. Les pierres d'achoppement peuvent être enlevées si nous restons sur la longueur d'ondes de l'Esprit. Chaque enfant de l'Amour divin mérite ce genre d'éducation et d'attention.
