« C'est... ce que je veux,
quand je veux ! »
Je ne pouvais ignorer cette publicité claironnée par mon auto-radio. C'est vrai: un accès rapide aux produits, aux services ou aux personnes vous simplifie la vie. Mais le tout « tout de suite » peut également avoir des effets secondaires négatifs: un comportement grossier au volant, des clients impatients, des relations superficielles, des mouvements d'humeur et, à la fin de la journée, un sentiment général de stress qui vient de ce qu'on cherche à tout obtenir sur-le-champ.
La communication, l'alimentation, l'information, les loisirs et même les soins sont devenus progressivement instantanés, si bien qu'on finit par prendre l'habitude de ressentir de l'irritation (fût-elle légère) dès qu'on n'obtient pas tout de suite ce que l'on veut.
Ce jour-là, au volant, je me suis surprise à comparer ce slogan publicitaire qui exigeait un résultat immédiat (pour je ne sais plus quel produit !) à cette déclaration de Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Ce dont nous avons le plus besoin, c'est de la prière du désir fervent de croître en grâce, prière exprimée par la patience, l'humilité, l'amour et les bonnes œuvres. » (p. 4)
« Pourquoi la patience est-elle si importante ? me suis-je demandé, la santé et la patience ont-elles un lien quelconque ? » Une chose me semble claire. Derrière l'impatience se cachent souvent la crainte, l'ignorance ou le péché. La Science Chrétienne enseigne que ces trois états de pensée sont à la racine de toute maladie. Il s'ensuit qu'une compréhension plus profonde de la patience et sa mise en pratique, résultat d'une compréhension de la présence de Dieu et de Son gouvernement, peuvent guérir la maladie. Cette idée m'a éclairée sur un problème physique qui me tourmentait depuis un certain temps.
Je souffrais à l'époque de douleurs chroniques dans le cou et les articulations. Ce jour-là, les connexions entre impatience, crainte, ignorance et péché se son présentées à mon esprit. Je me suis rendu compte que ce message récurrent venait de Dieu, qui me guidait vers un nouveau point de vue spirituel. J'ai compris que je devais prêter plus d'attention à Sa bienveillante directive et qu'il fallait que je mette en pratique ce qu'Il me montrait.
J'ai bientôt eu l'occasion de pratiquer la patience. Ce même jour, il me restait une heure pour faire des courses avant que des invités n'arrivent pour une sortie en famille. À la dernière minute, mon mari m'a chargée d'une autre course pour lui. Même si j'avais toujours une heure devant moi, je commençai à ressentir la pression. Des idées se bousculaient: « Et si les courses prenaient plus longtemps que prévu ? Tout le monde va être obligé de t'attendre. Tu ferais mieux de te dépêcher. » Je sentais que mon pied appuyait un peu plus sur l'accélérateur, la voiture prenait de la vitesse, et ma crainte s'accentuait. Et puis, ces nouvelles pensées me vinrent: « À ton avis, qui contrôle l'univers, Dieu ou toi ? Si c'est Dieu, alors c'est Lui qui est à l'origine du bien que tu fais et c'est le pouvoir de l'Amour divin qui le mettra en œuvre sans effort et avec efficacité. Peux-tu te permettre la précipitation et l'impatience qui t'empêcheront de ressentir l'amour et la sollicitude de l'Esprit divin ? Ce qu'il te faut avant tout, ce n'est pas plus de temps, mais plus de patience. »
Un concept nouveau des priorités et des tâches à accomplir se dessinait pour moi: Honore Dieu comme l'initiateur et le pouvoir de toute action. Termine tout travail en cours avec patience parce que tu fais confiance à Sa présence et à Son gouvernement. Cette nouvelle manière de concevoir le temps en ôtait toute frayeur. Je voyais que le temps était un état de pensée qui serait moins restrictif si j'abandonnais un sens limité de ce que croyais possible dans certaines circonstances. Alors, tandis que je me rendais sur le lieu de la course supplémentaire, je décidai d'essayer cette nouvelle façon de penser. Au début, j'ai dû faire des efforts pour lever le pied, lâcher la crainte et faire confiance au gouvernement divin. Mais, peu à peu, une douceur m'envahit et dirigea toutes mes actions. Comme résultat, je suis rentrée à la maison plus tôt que prévu et j'ai pu déjeuner tranquillement avant l'arrivée de mes invités. Les jours suivants, j'ai continué à remplacer la hâte et l'inquiétude par une calme confiance dans le gouvernement de Dieu. Et puis, sans stress ni effort, la douleur que j'avais ressentie depuis longtemps dans le cou et les articulations a simplement disparu.
Voici la question que je me suis posée: « Qu'est-ce que la patience ? » Je pense que cela commence par bien vouloir renoncer à des attitudes anxieuses, coléreuses ou obstinées basées sur le témoignage des sens physiques. La patience s'obtient naturellement en élevant sa pensée grâce au sens spirituel, grâce à la foi dans l'Amour divin en tant que source, condition et pouvoir qui sous-tendent toute réalité; puis on agit en conséquence. Ce n'est pas une acceptation passive de circonstances ou de personnes imparfaites, mais une réponse spirituelle vigoureuse et active à tout ce qui peut se présenter.
Comment pouvons-nous être en colère contre le conducteur « escargot » devant nous si nous le voyons comme l'Amour divin le voit: idée spirituelle qui inclut toutes les qualités de l'Âme divine ? Aurons-nous envie de nous en prendre à la personne « stupide » qui a fait capoter une étude au bureau si nous insistons silencieusement sur le fait que chacun reflète toutes les qualités de l'Entendement divin ?
Peut-être encore ce qui semble être une envie irrépressible d'inciter un petit ami ou une copine à s'embarquer dans une relation physique inappropriée peut-elle céder à une humble disposition à laisser l'Esprit plutôt que la passion diriger les événements. De même, l'impatience envers des enfants ou des membres de la famille qui semblent peu coopératifs peut se dissoudre grâce à la douceur d'une réaction influencée par l'Amour divin.
« Attendre patiemment » n'est pas très amusant si on se base sur l'idée qu'on manque de quelque chose et qu'on va peut-être attendre longtemps avant de l'obtenir. Mais l'Amour, la source infinie de toute bénédiction, prodigue toujours le bien à Sa création bienaimée. Tout ce dont nous avons besoin, nourriture, vêtements, abri, intelligence, un emploi gratifiant, des relations qui progressent, tout cela nous est donné par l'Esprit, maintenant. Si nous faisons taire tout sentiment de limitation alimenté par la crainte ou le stress, nous prendrons conscience du bien qui se trouve déjà présent.
Quand Jésus a nourri 5 000 personnes avec cinq pains et deux poissons, il a commencé par reconnaître la présence de Dieu et par rendre grâces. Le temps « d'attente » devient productif lorsqu'il est rempli de gratitude, de la reconnaissance du bien que nous avons déjà, du bien qui est toujours présent et de la calme certitude que le progrès et la guérison sont proches. En symbiose avec la direction que nous donne la Bible, nous pouvons laisser « la patience accomplir parfaitement son œuvre afin [d'être] parfaits et accomplis, sans faillir en rien ».
(Jacques 1:4)
La patience donne une maîtrise tranquille. Vivre cette qualité spirituelle permet aux actions de tous les jours de devenir des formes de prière. Alors, un concept limité de soi-même et des autres est remplacé par l'inspiration spirituelle et la joie. Puisque la source de la patience est Dieu, l'Âme divine, nous pouvons avoir toute la patience dont nous avons besoin et nous ne pouvons jamais manquer de cet atout de valeur.