Il y a quelques années, une amie s'est étonnée de ce que je semblais toujours calme et posée. Elle m'a même demandé si je prenais des médicaments pour m'aider à faire face à toutes les responsabilités du travail et de la maternité. À l'époque, cette question m'avait semblé bizarre, et j'avais expliqué que la prière était mon seul recours pour mettre de l'ordre dans mes journées et à calmer ma pensée.
Face au nombre croissant de personnes qui ont recours à des psychotropes pour supporter leur charge de travail quotidienne, j'ai pris conscience que la question de mon amie n'était pas si étrange, après tout. La plupart des gens parlent en effet du stress comme d'une partie normale de leur existence quotidienne et de leur vie professionnelle. D'ailleurs, une étude récente qui m'est tombée sous les yeux dit que « le stress est responsable des deux tiers des visites chez le médecin traitant. »
Réfléchissant encore à la question de mon amie, j'ai cherché des réponses dans les deux livres qui nourrissent ma pensée en matière de santé et de spiritualité: la Bible, et Science et Santé de Mary Baker Eddy. J'ai vu que ce dernier ouvrage propose une réponse valable à ce sujet: « Pour être complètement guéri, l'homme doit s'améliorer, tant sur le plan spirituel que sur le plan physique. » (p. 369-370) Cette citation souligne également que même si la Bible est remplie d'exemples de guérisons extraordinaires faites par Jésus, rien n'indique qu'il ait utilisé des médicaments pour guérir: « Jésus n'enseigna jamais que les médicaments, la nourriture, l'air et l'exercice peuvent donner la santé à l'homme, ni détruire la vie humaine, et il n'illustra pas non plus ces erreurs par sa pratique. » (ibid., p. 232) La vision qu'avait Jésus de la santé comme d'une réalité permanente de l'être a transformé la vie de ceux qu'il guérissait.
Il y a quelques années, j'ai dû prier à partir de ces idées au sein de mon propre foyer. Un jour en effet, Jim, mon mari, m'a dit qu'un tic à la paupière le gênait depuis des semaines, presque en permanence. Il ajouta qu'il ne pouvait pas se concentrer au travail ni dormir la nuit, et il se demandait s'il devait aller consulter un ophtalmologiste pour déterminer un éventuel traitement.
Il venait de changer d'emploi, passant d'une carrère frustrante, mais lucrative, à un secteur qu'il avait toujours voulu explorer. Il s'était engagé dans ce travail avec une confiance et une paix totales. Cette paix n'avait toutefois pas duré bien longtemps, car le lendemain de son embauche, son chef avait été rétrogradé, entraînant une réduction des responsabilités de mon mari. De plus, le nouveau chef n'appréciait pas l'expérience précédente de Jim, ni ses capacités.
Peu à peu, la confiance tranquille qu'il plaçait habituellement dans ses compétences, données par Dieu, avait fait place au doute, à la crainte et à la frustration. Son niveau de stress avait augmenté à mesure qu'il se rendait compte par ailleurs de ses faibles possibilités d'avancement. Cette situation était tout à fait nouvelle pour lui, qui avait été habitué, dans ses précédents postes, à des promotions rapides et à ce qu'on apprécie son travail.
Pendant des mois, Jim avait lutté à ce sujet, et il m'expliqua que ce battement lancinant de la paupière ajoutait encore au côté insupportable de la situation. Alors que nous parlions, nous avons reconnu tous les deux que la réaction de son œil n'était pas sans rapport avec le stress extrême qu'il ressentait au bureau. Au lieu de nous fixer sur le problème à l'œil, nous avons vu la composante mentale de cette réaction, et il nous a semblé naturel à tous les deux de nous tourner vers la prière pour trouver une solution.
Bien que Jim n'ait jamais eu recours auparavant à la prière par la Science Chrétienne, il avait vu notre famille vivre de nombreuses guérisons, et maintenant il était convaincu qu'une meilleure compréhension de la sollicitude divine apporterait la paix à cette situation.
Nous avons commencé par éliminer de notre conscience tous les éléments qui pourraient nous empêcher de voir la situation d'un point de vue spirituel, comme des pensées de découragement ou de doute. Chaque soir, nous avons étudié ensemble des passages de la Bible et de Science et Santé. Jim s'y replongeait le matin avant de partir travailler. Même si cette étude était nouvelle pour lui, il avait l'impression que le fait de se tourner vers Dieu l'aidait à se sentir plus calme et plus confiant chaque jour.
Notre étude a commencé par le premier chapitre de la Genèse, qui affirme qu'à nous tous, Dieu a donné la domination. Cette idée de maîtrise nous a aidés à comprendre qu'il ne pouvait être soumis aux aléas d'un environnement de travail instable, et qu'il ne pouvait non plus être sous l'emprise d'un tic nerveux à l'œil ! Nous nous sommes fixé comme but quotidien de n'accepter en toutes choses que la main aimante de Dieu.
Puis un jour, Jim est tombé sur ces mots audacieux: « L'Entendement est maître des sens corporels et peut vaincre la maladie, le péché et la mort. Exercez cette autorité que Dieu a donnée. Prenez possession de votre corps et dominez-en la sensation et l'action. Élevez-vous dans la force de l'Esprit pour résister à tout ce qui est dissemblable au bien. Dieu en a rendu l'homme capable, et rien ne saurait invalider les capacités et le pouvoir dont l'homme est divinement doué. » (ibid., p. 393) Il m'expliqua qu'en se servant de ces idées pour prier, il avait vu un changement important se produire dans sa consceince, car il arrivait vraiment à comprendre l'idée qu'il n'avait pas à subir un tic nerveux ou un environnement de travail médiocre. Deux jours après cette prise de conscience, le tic a commencé à s'atténuer et Jim a déclaré que ces nouvelles idées l'encourageaient et qu'il y pensait toute la journée.
Ensuite, après une réunion de travail qui ne s'était pas très bien passée, il s'est senti à nouveau sous-estimé, comprenant qu'il n'y aurait pour lui aucune possibilité de promotion au sein de la société. Le tic a repris à la sortie de son bureau; mais cette fois c'était presque risible ! En fait il m'a appelée à la maison pour me dire ce qui était arrivé, et la nature mentale de ce symptôme nous est apparue à tous les deux de façon extrêmement claire. Ce jour-là il nous est devenu facile de voir que le tic ne pouvait continuer sans notre assentiment, car il n'avait aucun fondement sur lequel s'appuyer.
En l'espace d'une semaine, le tic a disparu pour ne jamais revenir.
La semaine suivante, Jim a rencontré un ami qui lui avait précédemment parlé d'une ouverture intéressante dans sa société. Jim a eu un entretien à l'issue duquel on lui a proposé de devenir associé. Il a accepté ce poste où il est encore à ce jour. Il apprécie ses collègues ainsi que les missions stimulantes et intéressantes qui lui procurent des satisfactions tant professionnelles que personnelles. Toute notre famille a reçu des bienfaits de cette expérience.
L'apôtre Paul nous exhorte à accepter l'idée que maintenant même tout ce qui nous est nécessaire est en place (voir II Corinthiens 6:2). Cette conscience spirituelle n'implique pas de voir l'harmonie là où elle n'est pas, ni de simplement s'attendre à un changement positif. Dieu, qui est l'Amour même, gouverne chaque détail de notre vie, y compris la capacité de vivre épanoui et satisfait, compétent et sans stress.
