« Les chênes du désert ne sont pas vraiment des chênes, nous expliquait notre guide chamelier. Ce sont des casuarinas. Les premiers pionniers européens d'Australie les ont appelés chênes, parce qu'ils leur rappelaient certains arbres de leur terre natale. »
Notre petit groupe de touristes venait de s'arrêter. Nous faisions une promenade à chameau d'une heure, dans l'intérieur du pays. Au loin, Uluru, un monolithe géant de grès rouge, se dressait à plusieurs centaines de mètres au-dessus du sol désertique et plat. Je comprenais pourquoi, depuis des milliers d'années, ce rocher était considéré comme un lieu sacré par les Aborigènes. Le paysage dèsertique qui l'entourait avait, comme en notre honneur, dévoilé toute sa magnificence. Nous admirions la beauté et l'abondance des fleurs et des plantes que le sable rouge et stérile du désert avait données, et leur surprenante capacité de survie malgré la chaleur, la sécheresse et même les incendies. Or, ces chênes du désert éparpillés dans le paysage avaient quelque chose d'encore plus fascinant.
Nous regardions un grand arbre tout maigre dont les branches étaient serrées contre le tronc. Il me faisait vaguement penser à un sapin de Noël qu'on vient de décharger du camion et dont on a lié les branches pour en faciliter le transport. « Ce sont de jeunes chênes du désert, a poursuivi notre guide. Les Aborigènes les appellent les adolescents. » Nous avons appris que ces arbres ont de longues racines qui descendent tout droit jusqu'à la nappe phréatique. Il leur faut parfois quarante ans pour atteindre l'eau. Mais dès qu'ils touchent l'eau, les arbres commencent à déployer leurs branches, et leur cime se couvre d'un feuillage vert et touffu.
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