Lorsque mon mariage a pris fin, en 1985, cela a été un choc terrible. Je l'ai vécu comme un échec personnel, je me sentais vide, j'étais désemparé. Dieu m'était devenu lointain, je ne savais pas ce qu'il était juste de faire à Ses yeux. En même temps, la solitude me pesait horriblement, je souffrais de l'absence d'amis et particulièrement de présence féminine. C' était une solitude douloureuse qui se prolongeait jour après jour.
J'étudiais la Bible et les écrits de Mary Baker Eddy depuis des années. Mais étant donné la situation, je me suis absorbé dans cette étude avec un sentiment d'urgence. Comme un homme en train de se noyer, je cherchais dans la prière une planche de salut.
Trois prises de conscience se sont avérées décisives au cours de mon cheminement. La première a été ce que j'appellerais un nouveau rapport à Dieu. Le Dieu en qui j'avais cru jusqu'alors était certes juste, mais c'était un Dieu à qui il fallait plaire. Un jour, alors que je priais, j'ai soudain senti la présence de Dieu, mais d'un Dieu très différent. Il était d'une grande douceur, d'une mansuétude et d'une compréhension merveilleuses. Sa présence me disait: « Eh bien, Brian, voyons comment résoudre ce problème ! » Je ne sentais aucun fardeau peser sur moi. Nous allions trouver ensemble une solution. Il n'y avait aucun sentiment d'urgence, aucune condamnation.
Un passage de la Bible pourrait décrire ma deuxième prise de conscience. Un jeune homme vient demander à Jésus: « Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? » (Matthieu 19:16) Il dit à Jésus qu'il obéit déjà à tous les commandements et il veut savoir ce qu'il doit faire d'autre. Jésus lui répond: « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres. »
On peut sans doute interpréter cette phrase de plusieurs façons, mais à mes yeux, ce jeune homme pensait que la valeur spirituelle était liée à l'accomplissement de bonnes actions. Il me semble que Jésus a voulu lui faire comprendre qu'il ne s'agit pas tant d'accumuler des points de bonne conduite que de se débarrasser de la fausse image que l'on a de soi, et de mieux comprendre ce qu'est la bonté et où se trouve la vraie richesse.
J'ai eu l'impression de ressembler à ce jeune homme. Le désir de savoir par où j'avais péché m'obsédait. Une pensée m'est venue clairement à l'esprit tandis que je priais: « Brian, cela n'a pas d'importance. » J'étais très surpris, je me trouvais soudain débarrassé du tourment de savoir si nous avions bien fait en premier lieu de nous marier, puis de divorcer, et si toutes les décisions liées à ces épisodes de ma vie avaient été justes ou non. Dès lors, je n'ai jamais douté de cette réponse qui m'était venue avec tant de tranquille autorité.
Il me reste à évoquer la troisième prise de conscience. La façon dont a disparu mon sentiment de solitude est intéressante. Un soir, alors que je me trouvais à l'angle d'une rue, dans New York, je me suis soudain rendu compte que, depuis plusieurs semaines, la conscience de la présence divine ne m'avait pas quitté – comme une sorte de compagnie intérieure. Quand j'avais éprouvé besoin particulier, j'avais senti une aide juste à mes côtés, soit pour me montrer le chemin, m'inspirer une idée nécessaire ou me réconforter. Auparavant, l'idée que je pouvais être guidé par des anges, par une présence, me semblait très abstraite. C'était juste un symbole à mes yeux. Mais à présent, je savais que j'avais vécu quelque chose qui me touchait directement. Une présence à mes côtés me guidait dans mon quotidien, ce qui me procurait une grande paix. Je me suis également rendu compte que, depuis quelques semaines, j'étais heureux, satisfait, et toute l'angoisse de la solitude et le désir profond d'avoir quelqu'un dans ma vie avaient disparu. C'était un immense soulagement.
Je vivais à nouveau normalement. Je voyais la différence lorsque, par exemple, je me réjouissais d'aller tout seul au cinéma ou au théâtre, le soir. J' appréciais ma propre compagnie sans ressentir le besoin de partager mes activités avec d'autres. Bien sûr, je n'aurais pas refusé de les partager avec une autre personne, mais je ne pensais plus que rien ne valait la peine si j'étais seul. J'ai constaté que je pouvais sortir sans me sentir mal à l'aise. J'ai même cessé de chercher ici et là à me faire des amis. Je me sentais très bien seul.
Cette situation a duré plusieurs mois, et puis j'ai rencontré une femme qui partageait certains de mes centres d'intérêt. Nous avons tout naturellement sympathisé.
À partir de cette époque, j'ai toujours eu des relations agréables avec telle ou telle personne. Finalement, j'ai rencontré une femme pour laquelle j'éprouvais une attirance plus profonde et je me suis remarié.
C'est merveilleux de voir comment les choses se sont arrangées dans ma vie. Mais tout a commencé par ce sentiment de proximité avec Dieu. Qu'importe la tournure que prenaient mes autres relations, mon premier amour était Dieu. Ce lien était et demeure profondément satisfaisant.