Après vingt-deux ans de mariage et de stabilité, je me suis soudainement retrouvé libre et célibataire. Comme je ne voulais vraiment pas être seul, je me suis imaginé que la femme de mes rêves m'attendait quelque part... si seulement je pouvais la trouver.
J'ai déménagé de ma petite ville pour une grande, où j'ai pensé qu'il ne serait pas difficile de trouver cette femme, car je savais exactement ce que je recherchais: quelqu'un qui aurait une vision saine de la vie et qui exprimerait toutes les belles qualités que chacun souhaite voir chez une compagne. J'avais le désir et l'énergie de faire tout ce qui était en mon pouvoir pour que ma quête du bonheur aboutisse.
Lors d'une soirée organisée pour célibataires en quête de l'âme sœur, j'ai fait au bar la connaissance d'un participant qui, comme moi, avait l'impression que nous étions redevenus des lycéens, mais sans la maladresse et le manque d'expérience de la jeunesse; la rencontre de représentants de l'autre sexe me semblait justifier l'atmosphère bruyante et superficielle de cet endroit, même si personnellement je ne buvais pas.
Plus tard, cet ami et moi avons commencé à jouer au tennis ensemble et à planifier notre stratégie de rendez-vous amoureux. Jouant le rôle de mentor à mon égard, il m'a conseillé par exemple de dresser la liste de ce que j'attendais d'une femme, tant au physique qu'au moral. Avant mon mariage, mon expérience en matière de rendez-vous « galants » avait été quasi inexistante, et puis j'avais passé les années suivantes à être un mari, et un père pour mes deux fils. Mes propres parents avaient été mariés pendant cinquante-neuf ans et je pensais que ma vie ressemblerait à la leur. Puis le divorce était intervenu, et ma vie avait dérivé loin de ces modèles.
Avec mon partenaire de tennis et mentor, j'ai pris part à des soirées de célibataires où nous essayions de nous montrer à notre avantage pour trouver la femme idéale. Mon ami, qui affirmait qu'il s'agissait d'une loterie, me surveillait et me conseillait de ne pas hésiter si une femme me manifestait de l'intérêt au cours d'une conversation. Il me disait souvent que les hommes déjà mûrs n'avaient pas de temps à perdre pour trouver une partenaire idéale. De mon côté, je me voyais en train de revivre les rendez-vous de mes années d'étudiant, mais je pensais que cette fois au moins, je pourrais y apporter la sagesse de la maturité.
Un rude réveil m'attendait: je me suis aperçu que l'univers des célibataires était rempli de ceux que quelqu'un a décrits comme « l'armée des blessés de la vie ». Chacun traînait apparemment un lourd fardeau mental dû à ses relations passées. Je n'avais pas l'impression que c'était mon cas, car à mon avis, mon attitude était positive, et je n'avais nul désir de faire supporter à autrui les blessures héritées de mon passé. Je me suis demandé s'il n' allait pas être très difficile de trouver une personne qui aurait la même attitude.
Je me suis également demandé si, étant scientiste chrétien, je ne pouvais pas aborder ce genre de problème de manière différente. Quel pouvait bien être le rôle de la prière à cet égard ? Mais, même si ces pensées m'ont traversé l'esprit, je me suis laissé entraîner par le monde et ses méthodes pour trouver une compagne: j'essayais de trouver quelqu'un qui correspondrait aux éléments de ma liste, où apparence et activités avaient la même priorité que les traits de caractère désirés.
Les hommes et les femmes célibataires et solitaires qui tentent de se rencontrer au milieu du tourbillon du monde moderne ont à leur disposition à la fois des méthodes traditionnelles et la technologie moderne. J'ai vite découvert les petites annonces dans le journal, et mieux encore les sites de rencontres sur Internet qui offraient un flot continu de photos de jolis minois souriants. J'ai ensuite appris qu'il existait des agences qui affirment qu'elles peuvent faire des merveilles si vous êtes prêts à payer une somme coquette. Lors des neuf années qui ont suivi, j'ai regardé par intermittence des milliers de photos et lu des milliers de profils, et je suis allé à un nombre incalculable de premiers rendez-vous. Je m'y consacrais avec beaucoup de sérieux, mais en même temps, tout au fond de ma pensée, une petite voix murmurait que tous ces efforts allaient dans la mauvaise direction.
Le temps passant, je me suis retrouvé parmi les habitués des soirées de rencontres et j'ai commencé à reconnaître les mêmes personnes lasses, et vice versa. Toute l'excitation de la nouveauté s'était envolée. Je m'étais fourvoyé dans une voie bien imparfaite pour trouver le bonheur.
Finalement je m'etais mis à adopter ce mode de vie; je me suis précipité dans quelques brèves relations dont je suis sorti aussi vite, dont des fiançailles rompues et un bref mariage, toujours à la recherche d'une personne qui m'apporterait le bonheur. Il était difficile, semblet-il, de conserver intacts amour et engagement. Dès que l'euphorie et l'aveuglement s'envolaient, la relation se terminait, et je me retrouvais à nouveau seul et disponible.
Au milieu de toute cette confusion, j'ai commencé à réfléchir à la façon dont, par la Science Chrétienne, j'avais appris à trouver des solutions pour chaque situation: Dieu est à la source de toutes choses, y compris d'une bonne relation, et une relation réelle et profonde avec Dieu représente tout ce dont nous avons besoin. J'avais toujours su tout au fond de moi que, de cette relation magnifique et unique (celle que nous avons avec le Créateur), jaillit tout le bien possible dans notre vie.
De temps en temps, je lisais le passage suivant de Science et Santé: « Lorsque nous comprendrons que la Vie est Esprit, qu'elle n'est jamais dans la matière ni matérielle, cette compréhension s'épanouira jusqu'à devenir complète en soi, trouvant tout en Dieu, le bien, et n'ayant besoin d'aucune autre conscience. » (p. 264)
J'ai effectivement prié pendant ces neuf années, mais je continuais à osciller entre les deux voies. Tandis que mon ami et d'autres connaissances s'engageaient dans des relations durables, je passais la majeure partie de mon temps seul. Je me suis alors concentré sur la leçon biblique hebdomadaire qui se trouve dans le Livret trimestriel de la Science Chrétienne, et à réfléchir à mon rapport à Dieu.
J'en ai finalement conclu qu'en agissant comme je le faisais, je n'atteindrais jamais l'objectif désiré. J'ai donc abandonné cette quête d'une personne idéalisée qui m'est apparue alors comme obsessionnelle, et à la place j'ai passé mes loisirs à apprendre la danse de salon. Même s'il me manquait quelqu'un dans ma vie, j'ai vécu seul sans problème pendant longtemps.
Enfin, après une énième rupture, je me suis rendu compte que, grâce à mes prières et à mon étude de la Bible et de la Science Chrétienne, quelque chose en moi avait changé. Si cette dernière relation, que j'avais considérée comme une union humaine parfaite, était incapable de me procurer le bonheur, je n'avais nul autre choix que de regarder autre part, et où pouvaisje regarder ailleurs que vers le divin et loin de l'humain ?
Jour après jour, j'ai lutté pour comprendre plus pleinement la relation que j'avais toujours eue avec Dieu et, ce faisant, j'ai vraiment commencé à éprouver un sentiment grandissant de paix et de satisfaction. Je suis parvenu lentement à voir qu'aucun autre être humain ne pourrait être, que Dieu seul pouvait l'être. Je me suis inspiré de la Bible et de cette promesse de Jésus: « Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. » (Matthieu 6:33)
Je savais que ces « choses » évoquées par Jésus incluaient une abondance de bien qui pourrait m'arriver par des voies auxquelles je ne me serais pas attendu ou que je n'aurais pas soupçonnées. J'ai finalement compris quelque peu le passage suivant tiré du chapitre intitulé « Le mariage » dans Science et Santé: « L'union des qualités masculines et féminines constitue l'être complet. » (p. 57) J'en ai retiré l'idée que je n'avais plus besoin de penser que je pouvais manquer d'une chose aussi essentielle, et je me suis rendu compte qu'en permanence j'étais spirituellement complet et non une moitié de personne qui attendrait de devenir complète. Dieu n'avait pas créé en moi un être anxieux et désespéré essayant de parvenir à un état de satisfaction. En fin de compte, je n'ai plus ressenti le besoin de sortir pour rencontrer une personne du sexe opposé susceptible de me procurer ce qui me manquait dans ma vie. Je savais que Dieu prenait soin de moi et que rien ne pouvait manquer puisque Dieu dispense constamment le bien infini; je n'avais pas besoin d'attendre qu'il m'arrive quelque chose ou que ma vie change. À tout moment, toute paix et toute joie affluaient dans ma vie en une magnifique cascade. Que pouvais-je demander de plus ?
Toute cette quête d'une autre personne n'avait pu me donner la réponse dont j'avais besoin, mais je l'ai finalement obtenue: j'ai vu que, même s'il peut être merveilleux de partager sa vie avec quelqu'un, l'autre ne nous rend pas complet; ce qui nous rend complet au contraire, c'est nos efforts individuels pour exprimer davantage les qualités divines. J'en ai conclu que chacun de nous peut exprimer tout ce que Dieu est, et que nous avons en nous-mêmes.
Pendant toute cette période, j'ai appris des leçons importantes. Et j'ai effectivement trouvé quelqu'un: moi-même, tel que Dieu m'a fait, rempli de Sa paix et inclus dans Son dessein. Chaque jour, je ressens davantage de joie et d'amour spirituel envers toutes les personnes que je rencontre.
