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Serge Prokofiev et la Science Chrétienne

«La Science Chrétienne m'aide énormément dans ma musique. Pour le dire plus exactement: je ne vois plus mon travail en dehors de la Science. »

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mars 2007

Christian Science Sentinel


Ces lignes ont été envoyées le 31 janvier 1933 par Serge Prokofiev, l'un des grands compositeurs russes du XXe siècle, à Eve Crain, praticienne de la Science Chrétienne à Cleveland, ville des États-Unis. Mlle Crain avait apparemment prié avec lui lorsqu'elle habitait Paris dans les années 1920. Prokofiev lui-même a vécu de nombreuses années à Paris, où il avait emménagé en automne 1923 avec sa jeune épouse Lina. Dans son journal intime, il notait à la date du 25 mai 1924:

Price et sa fille nous ont emmenés en voiture, Ptashka et moi, pour prendre le thé à Sèvres. [Ptashka est le petit nom que donnait Prokofiev à son épouse Lina] ... Price avait été sur le point de mourir d'une maladie de cœur et, après que le médecin a refusé son cas, un scientiste chrétien l'a pris et l'a guéri. Cela nous a fait une forte impression.

Ce n'était peut-être pas la première fois que Prokofiev et Lina entendaient parler de la Science Chrétienne, mais ce jour de mai semble avoir marqué le début de leur intérêt pour cet enseignement, dont la guérison spirituelle est la caractéristique la plus visible.

Moins de deux semaines plus tard, le 6 juin, Prokofiev écrivait, toujours dans son journal:

Mme Wake, une Anglaise qui habitait à Sèvres dans la même pension que nous, est venue nous voir. Elle nous a dit des choses étonnantes au sujet de la Science Chrétienne. Elle nous a raconté que Price, un homme âgé qui vivait également dans la même pension, personne très agréable qui souffrait alors d'un problème cardiaque et dont la vie ne tenait qu'à un fil, ainsi que nous l'avons connu, avait été guéri en quelques visites.

À la date du 7 juin, le journal de Prokofiev porte l'observation suivante:

J'ai repensé à la Science Chrétienne. Il est impossible de faire la sourde oreille quand on passe à côté d'un enseignement qui a des résultats si incroyables !

Il est utile de noter ici l'importance que revêt le journal de Prokofiev pour ceux qui souhaitent se faire une idée des sentiments que Serge et Lina avaient à l'égard de la Science Chrétienne et de la façon dont ils ont pu l'appliquer dans leur vie. On trouve certes, disséminés dans des biographies et des articles publiés sur lui avant 2002, des références sur des liens entretenus par le compositeur avec les principes de cette Science, ainsi que la citation de quelques-unes des vérités spirituelles qu'il a affirmées. Mais elles sont hors contexte et ne permettent pas de comprendre comment il a pu appliquer alors la Science Chrétienne avec logique à son existence et à sa créativité.

L'autorisation donnée à Paris en 2002 par les héritiers de Prokofiev de publier (en russe) le journal tenu par ce dernier entre 1909 et 1933 a donc marqué un tournant. Les deux premiers volumes de cet ouvrage, qui en compte trois, sont constitués de centaines de pages de notes détaillées et d'observations au sujet de sa vie de tous les jours, et couvrent une période très importante.

C'est dans le deuxième volume (1918 à 1933) que nous en apprenons le plus sur le sujet. À partir de la page 259, ce livre, qui en compte environ 890, inclut nombre de références à la Science Chrétienne, à l'Église du Christ, Scientiste, à des praticiens, à des amis et à des connaissances scientistes chrétiennes, ainsi qu'à l'effet que cette nouvelle discipline spirituelle dynamique pouvait avoir sur sa vie personnelle et professionnelle. Le journal montre comment Prokofiev recherchait les idées porteuses de guérison contenues dans la Bible, quand elles sont perçues à travers la lentille de Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy.

Deux jours après avoir relaté la guérison de M. Price, cet homme âgé mentionné plus haut, Serge écrit dans son journal (8 juin 1924):

Comme Ptashka ne s'est toujours pas remise des complications qui ont suivi l'accouchement [naissance de Sviatoslav, leur premier fils, quelques mois plus tôt], elle désire aller voir une praticienne de la Science Chrétienne. Je soutiens cette idée, et je l'accompagnerai peut-être, pour parler de mon cœur et de mes névralgies. Nous pensions même y aller aujourd'hui (je n'aime pas remettre les choses au lendemain), d'autant plus qu'une praticienne habite tout près, mais nous en avons sans cesse été empêchés par l'arrivée de différentes personnes.

Trois jours plus tard, Prokofiev rapporte que « Ptashka est allée chez Madame Getty » (Caroline Getty, praticienne et professeur de la Science Chrétienne qui a vécu à Paris de 1912 à 1955) et qu'elle lui a demandé un traitement en Science Chrétienne. [Quatre ans plus tard, le 14 décembre 1928, le compositeur relatera la naissance harmonieuse de leur deuxième fils, Oleg.]

Toujours en 1924, Prokofiev rapporte qu'il est allé voir Mme Getty le 12 juin. On peut lire notamment ceci:

À sa question de savoir comment j'avais découvert la Science Chrétienne, je lui ai répondu que j'avais été témoin d'un phénomène merveilleux (Price), mais que j'en avais entendu parler par des personnes qui n'étaient malheureusement pas assez sensibles pour le présenter sous son vrai jour. [...] Elle m'a alors dit: « Je vais maintenant vous donner un traitement », m'a tendu un livre (Science et Santé) et a ajouté: « Lisez... » J'ai lu pendant un assez long moment, mais au début j'avais de la peine à me concentrer. Puis, m'attendant à ce qu'elle me pose des questions sur ce que j'avais lu, je me suis efforcé d'être attentif, afin de pouvoir répondre clairement. [...] J'ai dit que d'après ce que j'avais lu, je comprenais que l'homme est le reflet de Dieu, et qu'en tant que tel il ne devrait pas souffrir; que lorsqu'il oublie cela, il rencontre naturellement de la souffrance. Elle a été très satisfaite et m'a dit que c'était tout à fait cela...

Le journal relate des expériences et des observations associées à l'étude de la Science Chrétienne, qui s'étendent sur une péridoe de près de dix ans. On peut par exemple lire à la date du 6 septembre 1926:

Quand j'ai pensé à Beethoven, une magnifique illustration de ce que la Science Chrétienne enseigne m'est venue à l'esprit: ce n'est que par l'esprit, et non par les organes des sens, que nous pouvons connaître ce qui est réel, ce qui est vrai. Beethoven a composé une musique de génie et l'a jouée à ses connaissances. Ils avaient une ouïe excellente, mais ne comprenaient pas [...] qu'un homme sourd puisse entendre la beauté non avec ses oreilles, mais par une voie spirituelle, alors que des personnes disposant d'une excellente ouïe et écoutant de toutes leurs oreilles ne la percevaient pas.

Certaines remarques du compositeur russe Georgii Gorchakov, qui fut pendant un temps le secrétaire de Prokofiev et étudiait également la Science Chrétienne, donnent des précisions supplémentaires. Dans sa biographie inédite du compositeur, Gorchakov s'est basé sur ce qu'il avait pu observer de l'estime manifestée par Prokofiev pour la Science Chrétienne et de la façon dont il pratiquait ses enseignements. Gorchakov a vécu pendant quelque temps avec le compositeur, et son récit est celui d'un témoin. Ils se sont probablement rencontrés pour la dernière fois à Paris en 1938, lors de la dernière tournée de Prokofiev hors de l'U.R.S.S., deux ans après son retour définitif en Union soviétique, où de rigoureuses restrictions politiques allaient les empêcher par la suite d'avoir le moindre contact. Gorchakov relate notamment:

Les dimanches matins étaient consacrés au service de la Deuxième Église de la Science Chrétienne, à Paris. [...] Prokofiev m'a dit... que ce n'était qu'avec l'aide de la Science Chrétienne qu'il avait finalement été guéri du trac dont il souffrait au moment d'entrer en scène. Chaque fois qu'une difficulté se présentait, ou qu'il ne se sentait pas très bien, il consultait aussitôt un praticien de la Science Chrétienne. De même, il ne manquait jamais le service du dimanche matin, et chantait les cantiques avec conviction. [...] J'ai précieusement gardé jusqu'à aujourd'hui l'hymnaire de la Science Chrétienne qu'il m'a offert avant son départ pour l'Union soviétique. [...] Je peux témoigner du fait qu'il prenait très au sérieux la doctrine de Mary Baker Eddy, la fondatrice de la Science Chrétienne, et qu'il conformait sa vie à ses principes. [...] Je ne sais pas du tout s'il est resté attaché à la Science Chrétienne après son retour en U.R.S.S.

(Extrait de la biographie de Prokofiev rédigée par Georgii Gorchakov, paru dans le Three Oranges Journal, publication de la Prokofiev Foundation [n° 11, mai 2006, p. 13])

Voir aussi le site:
www.sprkfv.net/indexin.htm

Note de la rédaction:

Le 23 janvier dernier, le fils aîné de Serge Prokofiev, Sviatoslav, ainsi que son petitfils, Serge, qui sont revenus habiter Paris après la chute du rideau de fer, ont aimablement reçu la directrice de la publication du Héraut, Josette Flamand, ainsi que Cyril Rakhmanoff, ancien responsable de la rédaction. Lors d'une conversation fort intéressante, dans un appartement rempli de souvenirs du grand compositeur, l'un et l'autre ont précisé que si leur père et grand-père avait effectivement eu recours à la Science Chrétienne pour se guérir du trac ainsi que de violents maux de tête, et s'il avait emmené Sviatoslav à l'école du dimanche, boulevard Flandrin [Deuxième Église du Christ, Scientiste, Paris], la musique, plutôt que la religion, était de toute évidence le grand amour de sa vie, et l'avait remplie tout entière. Par ailleurs, ils ne pensent pas que Prokofiev ait pu maintenir son intérêt pour la Science Chrétienne après son retour en Russie, devenue l'Union soviétique.

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