Avoir des enfants m'a appris à remettre tout le pouvoir à sa juste place, c'est-à-dire entre les mains, pleinement capables, de Dieu. Pour moi, cette leçon a commencé quand j'ai eu notre premier enfant. Je travaillais à plein temps et j'avais un emploi exigeant qui incluait des déplacements réguliers. Puis, seulement treize mois plus tard, notre deuxième enfant est arrivé. Cela m'a obligée à me débarrasser d'un sens personnel de contrôle de la situation et à me tourner vers Dieu lors des nombreux moments chaotiques qui remplissaient mes jours et mes nuits.
Les deux enfants avaient besoin de moi de façons différentes et souvent au même moment. Mon emploi du temps était surchargé, j'avais des délais à respecter et je ne dormais pas beaucoup. J'ai dû apprendre à m'en remettre à Dieu et à écoutant patiemment Ses directives afin qu'elles guident mes activités de chaque instant. Quand j'y repense, je m'aperçois que cela m'a beaucoup apporté.
Mary Baker Eddy percevait Dieu comme un Parent divin, équilibré, qui fournit à la fois toutes les qualités paternelles et maternelles. Elle a écrit: « Père-Mère est le nom de la Divinité, nom qui indique Sa tendre relation à Sa création spirituelle. » (Science et Santé, p. 332)
J'ai appris à faire confiance à la relation directe qu'ont mes enfants avec leur Père-Mère Dieu, et à voir que les messages de Dieu n'ont pas besoin de passer par moi pour atteindre mes enfants; leur lien spiritual avec Dieu est éternel et indépendant de leur relation avec moi, leur mère. Je ne prends certainement pas mes responsabilités parentales à la légère, mais il m'a été utile de me souvenir des premières leçons que j'ai apprises sur le contrôle que Dieu exerce sur tout en toute circonstance. Alors, je peux prier pour les enfants, et avec eux, et laisser les résultats venir de Dieu.
À partir du moment où j'ai abandonné l'idée que je devais tout avoir sous mon contrôle, j'ai acquis un sens plus profond de l'empire que Dieu a sur toute chose. Être entourée de l'excitation et de enthousiasme pour le bien que mes enfants expriment naturellement me pousse davantage à revendiquer ma propre identité d'enfant innocent de Dieu, et à considérer sans cesse les choses d'un point de vue spirituel. Je pense que Mary Baker Eddy l'a très bien exprimé quand elle écrit: « La bonne volonté de devenir semblable à un petit enfant et d'abandonner l'ancien pour le nouveau dispose la pensée à recevoir l'idée avancée. » (ibid., p. 323-324)
Un exemple de disposition enfantine inspirée s'est produit il y a plusieurs années déjà quand nos enfants étaient à l'école maternelle. Je devais me déplacer à l'étranger, et mon mari avait accepté de prendre quelques jours de congé pendant que je serais partie. Il a passé alors tout son temps avec nos deux garçons, sauf quand ils étaient à l'école.
Un jour, pendant cette période, Tanner, notre fils de trois ans, a montré tout le bien que cette situation pouvait lui apporter. Un autre garçon l'avait frappé dans la cour de récréation et la maîtresse voulait que ce garçon s'excuse. Elle a dit au garçon: «Tanner a besoin de savoir que tu l'aimes », ce à quoi le garçon a répondu: « Mais je ne l'aime pas ! ».
La déception de la maîtresse a cependant aussitôt disparu quand Tanner a répliqué: « Ça ne fait rien. Mon papa m'aime ! » Il aurait pu se vexer ou se mettre en colère contre son camarade, mais cette semaine-là, Tanner avait été entouré de l'amour de son papa. Il avait ressenti la chaleur de cet amour qui l'enveloppait tout entier, et j'aime à penser qu'il avait ressenti l'amour de son Père-Mère Dieu. Rien ne peut nous ôter cela. Le manque d'amour de son petit camarade à ce moment-là ne l'avait pas touché; il n'avait eu aucun effet.
J'ai souvent pensé à cette histoire et j'ai revendiqué cette bénédiction pour moi aussi. Quoi qu'il m'arrive, l'amour de mon Père-Mère divin pour moi est constant, plus fort que toute expression humaine. Il est assez puissant pour dissoudre toute insulte, toute vexation, toute douleur, et il ne m'abandonne jamais. Cette vérité fait écho à la promesse de la Bible: « Grande est la paix de ceux qui aiment ta loi; rien ne les offensera. » (Psaume 119:165, d'après la Bible King James)
Savoir que la responsabilité parentale ne repose pas entièrement sur mes épaules a un effet libérateur. La joie et les défis de mon métier de parent consistent à placer mes enfants dans les bras de l'Amour divin, et à voir parent et enfant confiés aux soins d'un seul Père-Mère.