Toute personne désire mener une vie paisible, joyeuse et heureuse, mais est-il possible de prier pour obtenir la paix dont le monde entier a tant besoin ?
Prier pour la paix dans le monde peut sembler très ambitieux, quand les guerres, les actes terroristes, les conflits de tous ordres semblent régner aux quatre coins de la planète. Bien souvent, ces conflits trouvent leur origine dans de profonds sentiments d'injustice, mais ils sont aussi le fruit de l'égoïsme et de l'envie. Pourtant, Jésus a dit un jour à ses disciples et à tous ceux qui le suivraient: « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. » (Jean 14:27) Où se trouve cette paix que Jésus nous a laissée, qu'il nous a donnée ?
La Bible nous parle de la multitude de gens qui entouraient parfois Jésus, sur les chemins ou sur la montagne, une foule composée d'hommes et de femmes menacés par la misère, soumis à des injustices sociales, accablés par les tracasseries de l'empire romain, et qui désiraient trouver le soulagement. Jésus leur parlait avec une tendre compassion, comme à « des brebis qui n'ont point de berger » (voir Marc 6:34), et il guérissait leurs malades. Mais peut-être certains s'attendaient-ils à ce que le Maître leur conseille de lancer une rébellion pour renverser le régime en place. Dans ce cas, une réponse de Jésus a pu leur paraître un peu décevante: « Le royaume de Dieu, a-t-il déclaré, ne vient pas de manière à frapper les regards. On ne dira point: Il est ici, ou: il est là. Car voici, le royaume de Dieu est au milieu de vous ». (Luc 17:20, 21)
Cette affirmation profonde du Maître signifie que le règne de la paix, de la joie, de la justice, de l'harmonie... est déjà établi en réalité en chacun de nous.
Je trouve que la prière est le moyen le meilleur et le plus efficace pour nous aider à comprendre que la paix est réellement en nous et en chacun de nous. La paix, en tant que qualité de l'Âme, ou de Dieu, fait partie de notre nature réelle d'enfant de Dieu, de notre être, qui est le reflet de Dieu. La paix n'est donc pas quelque chose que nous devons acquérir, mais plutôt ce que nous devons donner, et exprimer.
J'ai eu l'occasion de vérifier ces vérités dans mon expérience. C'était en 1998. Après bien des bouleversements, mon pays venait à peine de changer de régime politique lorsqu'une nouvelle guerre survint à l'est du pays pour tenter de changer une fois de plus le gouvernement; certains pays limitrophes y étaient mêlés. Les rebelles, bien soutenus, avançaient très vite, et il ne leur restait que quelques jours pour arriver dans la capitale, où j'habite, afin de renverser le régime et de prendre le pouvoir.
Diverses confessions religieuses avaient organisé des journées de prière. Tous priaient sincèrement pour que la population soit protégée et qu'il n'y ait pas d'effusion de sang quand la ville serait attaquée par les rebelles. En tant que Scientiste Chrétien, je n'étais certes pas indifférent. Notre église locale avait aussi organisé une réunion de prière. Ensemble, nous nous étions tous efforcés de mieux comprendre que l'homme est le reflet de Dieu, le bien, et qu'il est créé pour exprimer le bien. Au-delà des apparences agressives, l'homme réel, créé et gouverné par Dieu, ne peut nuire à son prochain.
J'ai aussi pris part individuellement à cet élan de prière, pour protéger mon foyer ainsi que la ville. Je me suis tourné vers la Bible et le livre d'étude de la Christian Science, Science et Santé avec la Clef des Écritures afin de savoir que Dieu gouvernait la situation. J'aime beaucoup l'histoire des enfants d'Israël. En s'appuyant sur le Tout-Puissant, ils ont échappé aux différentes guerres que leur menaient les peuples voisins et à toutes sortes de désastres. Cette idée m'a fortifié et m'a donné l'assurance que Dieu seul était capable de renverser la situation.
Après avoir fait allusion au Premier Commandement du Décalogue: « Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face » (voir Exode 20:3), puis au second grand commandement cité par Jésus: « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », Mary Baker Eddy précise dans Science et Santé: « Il faudrait comprendre parfaitement que tous les hommes ont un seul Entendement, un seul Dieu et Père, une seule Vie, une seule Vérité et un seul Amour. L'humanité deviendra parfaite dans la mesure ou ce fait sera manifeste, les guerres cesseront et la vraie fraternité des hommes sera établie. » (p. 467) Cette lumière spirituelle que Mary Baker Eddy apporte aux Saintes Écritures a soutenu ma prière et a calmé la peur que je ressentais face au développement de la guerre. J'ai compris que je devais commencer par aimer mon prochain, c'est-à-dire voir la nature Christ en chacun de nous, y compris chez les rebelles et les dirigeants. En faisant cela, je suis devenu conscient du règne de l'harmonie, conscient du fait que Dieu, la source du bien, était au gouvernail et qu'Il gérait et contrôlait toute la situation d'une manière ordonnée et harmonieuse.
Je commençai aussi à réaliser que le fait d'avoir un seul Dieu et Père revenait à dire que nous avions un seul responsable, un seul dirigeant, un seul guide. Je maintins dans ma pensée que nous étions tous frères puisque nous avons tous un seul Père-Mère qui nous gouverne dans l'unité, l'harmonie, la paix et la joie.
J'ai donc prié avec ces vérités, et avec bien d'autres qui me sont également venues. Et je n'étais pas le seul, loin de là, à prier.
Le résultat a été spectaculaire: la population sans armes arrêtait les rebelles armés. J'ai même à un moment échappé à une balle destinée à un insurgé que la population venait d'arrêter. Trois jours après l'arrivée des rebelles, le calme était revenu. Il n'y avait pas eu d'effusion de sang dans la population et nous avions tous été protégés, y compris ma famille.
Pour moi, comme pour beaucoup d'autres, la guerre avait été arrêtée par la prière, qui avait calmé nos craintes et nous avait révélé que Dieu gouverne harmonieusement toute Sa création.
J'aime transformer l'adage « qui veut la paix, prépare la guerre », en affirmant: « qui veut la liberté, la joie, l'harmonie, la santé... doit d'abord dominer la haine, l'injustice, la vengeance, les préjugés, bref haïr le mal. » Je crois fermement que si nous donnons le meilleur de nous-même en exprimant la paix que Dieu nous a déjà donnée et qui règne au-dedans de nous, il est possible d'établir la paix dans le monde.
