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Article de couverture

Le temps ou l'éternité? Deux conversations

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de novembre 2006


« L'homme est l'idée de l'Esprit; il reflète la présence béatifique, inondant l'univers de lumière. L'homme est immortel, spirituel. Il est au-dessus du péché ou de la faiblesse morale. Il ne franchit pas les bornes du temps pour entrer dans la vaste éternité de la Vie, mais il coexiste avec Dieu et l'univers.»

Mary Baker Eddy

I. Geoffrey Barratt

En mars 2005, , professeur et praticien de la Christian Science à New York et ancien Rédacteur des périodiques de la Christian Science, a répondu aux questions de , du Christian Science Journal, sur le sujet du temps.

M. Barratt, on lit dans Science et Santé: « Le temps est une pensée mortelle... » (voir p. 598) et: « L'éternité, non le temps, exprime la pensée de la Vie, et le temps ne fait pas partie de l'éternité. » (p. 468) Ces idées font partie des principes ontologiques de la Christian Science, et vous y réfléchissez depuis de nombreuses années. D'ailleurs, il y a quarante ans, vous avez publié un poème intitulé « L'éternité, non le temps » (Voir Geoffrey Barratt, « Eternity, Not Time », Christian Science Sentinel, 15 mai 1965, p. 845). Aujourd'hui, pourriez-vous nous faire part de vos réflexions sur ce sujet quelque peu abstrait du temps et de l'éternité?

De nombreux scientistes chrétiens ont pris conscience du fait que l'éternité n'est pas une période de temps infiniment longue, mais qu'elle est l'absence de temps. L'éternité, c'est l'intemporalité. Et ce concept du temps et de l'éternité affecte notre existence de nombreuses façons. Par exemple, en partant du point de vue de la Christian Science, nous comprenons que la Vérité, un synonyme de Dieu, est éternelle, ce qui veut dire que la Vérité est intemporelle. La Vérité est tout aussi puissante aujourd'hui qu'elle le sera demain et qu'elle l'était hier. Je pense que nous ressentons la même chose à propos de la Vie éternelle, qui est aussi un synonyme de Dieu. La Vie n'a ni commencement ni fin.

L'importante question se pose alors: Qu'est-ce que le temps ? Je me suis rendu compte que le temps, comme l'a révélé Mary Baker Eddy, est un calcul ou une mesure de l'esprit humain. Par conséquent, il est illusoire, il n'est pas absolu. Or, en physique, on effectue beaucoup de mesures: on mesure le temps, l'espace, la matière. Ce qui est mesuré a un point d'origine. Si on veut mesurer quelque chose, il faut bien placer le mètre quelque part, à un début. Or la métaphysique traite de l'incommensurable, de ce qu'on ne peut mesurer, comme l'éternité. Lorsqu'on envisage le temps du point de vue de la Christian Science, on part du fait qu'il n'y a qu'un seul Entendement, qui est un autre des sept synonymes de Dieu qu'on trouve dans Science et Santé. L'Entendement, autrement dit la raison ou pensée divine infinie, n'a jamais rien mesuré. L'éternité et la totalité n'ont pas de commencement, et elles n'ont pas de fin.

En termes pratiques, comment appliquer cela dans la vie quotidienne ? Le monde fait-il des progrès, et prend-il conscience de cet idéal ?

Prenez l'ordinateur, par exemple. C'est une chose extraordinaire; on peut dire que l'ordinateur a transformé le monde. Il touche des gens même dans les régions les plus reculées. Les ordinateurs ont réduit la tyrannie exercée par le temps. Et, dans une certaine mesure, ils ont dématérialisé la vie quotidienne. Il est certain que l'usage des ordinateurs permet de faire tomber les barrières du temps et de l'espace, mais je me demande si ces barrières ne tombaient pas déjà dans la pensée humaine, et si ce n'est pas cette chute qui a rendu l'ordinateur possible. On pourrait aller plus loin dans ce raisonnement et dire que, d'un point de vue métaphysique, les limites du temps et de l'espace sont tombées gràce à l'activité du Christ. Par Christ, je ne veux pas dire Jésus; je parle du Christ tel que le définit Science et Santé: « le message divin de Dieu aux hommes, parlant à la conscience humaine. » (voir p. 332) Quand on remonte, disons 500 ans en arrière, au temps de la Renaissance, quand les gens ont commencé à adopter une attitude qu'on pourrait qualifier de plus scientifique et plus moderne, c'était vraiment le Christ parlant à la conscience humaine. Ce qui est impliqué ici, je crois, c'est que le message divin ne parle pas seulement à quelques consciences humaines, mais à la conscience humaine universelle.

Dans le Glossaire de Science et Santé, Mary Baker Eddy définit le temps comme étant des « mesures mortelles » (voir p. 595). Vous avez là à nouveau l'idée de la mesure, indiquant que le temps est fini. Alors, d'une part, nous savons que le temps est irréel, une illusion en fait, et que l'éternité est réelle et intemporelle. Mais d'autre part, nous nous servons du temps, nous l'apprécions, il permet à notre existence de fonctionner. Je consulte ma montre. Mais en dehors de tout cela, savoir que l'éternité est intemporelle est une source infinie d'inspiration. Et cela m'ouvre des horizons.

Votre point de vue rejoint-il là les théories de la physique moderne ?

En tant que scientiste chrétien, je suis d'accord avec un grand nombre des conclusions auxquelles la physique est parvenue. Il est intéressant de noter que Mary Baker Eddy écrivit en 1903: « Nous ne possédons ni passé ni avenir, nous n'avons que le maintenant. » (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 12) C'est une conclusion dont la base est spirituelle et qui précède celle à laquelle Einstein parviendra plus tard en empruntant une autre voie. Donc, nous ne possédons que le maintenant. Mais je pense que cela amène à poser la question suivante: « Quel est ce maintenant dans lequel nous vivons ? À quoi ressemble-t-il ? » Là encore, Mary Baker Eddy se sert d'une petite expression très imagée. En effet, elle parle de se débarrasser du « sac et de la cendre de l'attente » (voir Quatre messages à L'Église Mère, « Science Chrétienne contre panthéisme », p. 1). L'attente est véritablement un concept humain, parce que tout ce qui est bon ou réel existe ici et maintenant, parce que Dieu, l'Entendement divin, l'auteur de la réalité et l'origine de notre être, est toujours présent. Nous pouvons donc nous débarrasser du sac et de la cendre de l'attente. Nous sommes à même de vivre le maintenant de la vie: la santé, la bonté et la beauté de la vie toujours présentes. Maintenant est à la base de la guérison spirituelle. Car on n'attend pas la guérison, mais on prend conscience, en cet instant précis, de sa réalité.

Je pense que, d'un point de vue pratique, il faut garder une notion raisonnable du temps: ne pas se dire que c'est sans importance ni à l'inverse que c'est extrêmement important. Il faut que ce soit équilibré. Et une fois encore, je pense que cet équilibre s'obtient en allant plus loin, en comprenant que l'ètre réel est éternel. Il n'est gouverné ni par la montre ni par le calendrier.

Comment le fait de comprendre que le temps et la matière sont des illusions mortelles se traduit-il, dans d'autres domaines, par une meilleure maitrise des situations ?

Eh bien par exemple, on peut renverser les prétentions d'immaturité et de vieillissement en prenant conscience du fait qu'on existe en tant qu'idée éternelle et spirituelle, complète, pour toujours dynamique et en bonne santé. Personne ne vit dans des limites de temps prédéfinies. Nous rencontrons des gens remarquables qui ont démontré la domination sur le vieillissement à un très haut niveau. Ils ont peut-être atteint un âge avancé, mais ils sont restés jeunes. Et d'autre part, on trouve des gens très jeunes qui ont vieilli prématurément, à cause de leur esprit conservateur ou de leur manque de sagesse.

Une note marginale de Science et Santé s'intitule « Serviteurs et maîtres ». (p. 216) Le scientiste chrétien apprend que le temps est irréel, que c'est une notion erronée de l'éternité, mais cela ne veut pas dire que le temps soit inutile. Ce qui se passe, c'est qu'on commence à avoir un rapport différent au temps. On commence à exercer davantage de domination sur lui. On commence à mieux s'en servir. On passe de l'état de serviteur du temps, bousculé par lui, pour en devenir progressivement le maître.

Et c'est la même chose avec la matière. Le temps et la matière sont liés. Le scientiste chrétien comprend que, dans la totalité de l'Esprit, la totalité de Dieu, il n'y a pas de matière. Cependant, nous ne constatons pas subitement que notre corps physique se dissout. Nous commençons plutôt à adopter une attitude différente envers le corps, et nous nous rendons compte que le corps peut ètre beaucoup plus un serviteur et bien moins un maître.

Pour beaucoup de gens, la question revient simplement à ceci: Comment puis-je, le temps d'une journée, avoir un emploi du temps cohérent et me sentir calme, serein et détendu ? Je trouve utile de reconnaître que l'Entendement divin gouverne le rythme, le timing, l'évolution et le cours tranquille de notre vie. Et de reconnaître aussi qu'il existe un rapport scientifique entre l'affirmation mentale de ce qui est vrai et l'expression concrète de cette vérité. Je vois dans ce repport scientifique une sorte d'équation spirituelle, une des lois de l'univers.

Tout à fait, et lorsqu'on perçoit une vérité spirituelle et scientifique, on est souvent tenté de se dire qu'il faut la démontrer. Or, nous devrions admettre le fait que la Vérité éternelle se démontre elle-même. Nous pouvons céder la place à la vérité scientifique et la laisser se révéler à son propre rythme spirituel. Il est bon de se rappeler que Dieu, ou la Vérité. est le grand démonstrateur. Il ne faut pas que nous soyons des mini démonstrateurs, des petits démonstrateurs personnels. Nous n'avons pas à nous mettre à la place de Dieu.

L'illusion de la mortalité voudrait nous faire croire que nous n'avons plus beaucoup de temps, que la guérison et la possibilité d'échapper à la maladie et au malheur sont sans cesse remises à plus tard, que la mort est inévitable et qu'elle peut frapper à tout moment. Or le message du Christ nous assure du contraire.

Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé: « La Vie divine est complètement séparée de la croyance à une existence matérielle et du songe de cette existence; elle révèle la compréhension spirituelle et la conscience de la domination qu'a l'homme sur toute la terre. Cette compréhension chasse l'erreur et guérit les malades, et, si vous la possédez, vous pouvez parler “comme ayant autorité”. » (p. 14) La caractéristique de la vie mortelle, c'est qu'elle semble avoir un commencement et une fin. Même inconsciemment, les gens se sentent pris entre les deux. C'est la pression fondamentale, pourrait-on dire: le sentiment d'avoir une existence qui ne va durer qu'un certain nombre d'années. Or, un concept adéquat de la vie, discernée spirituellement, révèle que nous ne vivons pas de la naissance à la mort: nous vivons dans l'éternité. Et pour moi, c'est cela le message du Christ, le fait que nous sommes éternels, que la substance de toute réalité est intemporelle et immatérielle, que l'homme, l'expression de Dieu, ne meurt pas, que vous et moi n'avons rien à voir avec le temps, l'espace ou la matière. Nous sommes spirituels.

II. Betty Jenks

14 avril 2005: pendant une séance photos pour un périodique de notre groupe, le Christian Science Sentinel, j'ai demandé à , professeur et praticienne de la Christian Science à Boston, si je pouvais connaître sa position sur la question du temps, de l'espace, de la matière. « Nous ne sommes pas à la merci de cette notion nébuleuse que l'on appelle le temps, et nous ne sommes pas non plus des victimes des limitations de l'espace, ou de l'illusion que la matière a une réalité », m'a répondu aussitôt Mme Jenks, et nous avons donc convenu de parler plus longuement de ce sujet la semaine suivante. Mme Jenks est l'auteur de nombreux articles sur la Christian Science. Elle a donné des conférences dans le monde entier, sur le sujet du pouvoir pratique de la prière, et de l'Esprit, Dieu, qui transforme, sauvegarde, ajuste et guérit. J. H.

Betty, parlons du temps: ce qu'il est, et ce qu'il n'est pas.

Le temps, comme nous l'entendons dans la vie humaine, est basé sur une illusion. Pourtant, personne ne peut nier que ce concept quelque peu nébuleux est très concret dans notre existence quotidienne. Nous ne pouvons pas ignorer le temps, parce que, si nous le faisons, nous courons au-devant de problèmes. Si vous êtes censé payer vos impôts le 15 avril, vous devez vous assurer de le faire à temps, sinon vous aurez intérêt à présenter une excuse valable !

Le temps voudrait paraître contrôler chacune de nos actions. Mais en fait, il peut être ce qui nous pousse à être disciplinés, ordonnés, libres de toute pression, si nous prenons le dessus et le maîtrisons dans nos pensées et dans nos actes. Lorsque nous faisons cela, le temps n'est pas plus qu'un outil, que nous utilisons- ou dont nous abusons- constamment. Utilisé de façon correcte, il peut être constructif, mais lorsqu'on l'utilise à mauvais escient, il devient destructeur. Quoi qu'il en soit, nous ne devrions pas perdre de vue le fait que le temps n'a aucune réalité. Le temps sert à enregistrer nos actes, plutôt qu'à les contrôler.

Pour moi, le temps est un concept créé de toutes pièces, qui offre aux mortels un sentiment de sécurité. Et pourtant, nous savons intuitivement que le passé ne peut pas être retrouvé, et que nous ne pouvons pas non plus véritablement vivre dans le futur. Alors, il nous reste le présent... l'éternel présent. Pas comme quelque chose qui se déroule, mais comme quelque chose qui est ici à ce moment précis. Ce sera toujours aujourd'hui et maintenant.

Comment cette compréhension du temps, qui a une base spirituelle, vous aide-t-elle quotidiennement, de façon pratique ?

Lorsque j'ai commencé à comprendre plus clairement le « maintenant » de la vie, je me suis trouvée libérée, jour après jour et année après année, du fardeau du passé, que ce soit du fardeau d'avoir mal fait ou de la nostalgie de moments superbes, depuis longtemps évanouis. Le fait de comprendre que je vis toujours dans le « maintenant » m'a aussi libérée des spéculations concernant l'avenir, que ce soit pour le craindre, ou au contraire pour l'attendre avec une vive impatience.

Non pas que ces moments où l'on regarde en arrière avec regret, et où l'on rêve d'un avenir meilleur, ne continuent pas, aujourd'hui encore, à tenter de m'attirer dans le piège mental du temps. Toutefois, lorsque je me vois dans l'obligation pressante de faire de nombreuses choses à la fois, ou lorsque je me sens coupable d'avoir répété quelque stupide action passée, tout ce que j'ai à faire est de m'arrêter et de me rappeler, même brièvement, que je ne fais rien dans le temps. Tout, en réalité, se passe dans ma propre pensée. Et c'est là qu'une loi supérieure prend la préséance. Ce sentiment de calme me permet de penser et d'agir en manifestant davantage d'intelligence.

Pouvez-vous nous en donner un exemple ?

Eh bien, les personnes qui m'ont connue à l'époque où j'avais une approche plutôt bohème de la vie, il y a de cela une bonne cinquantaine d'années, savent que je vivais avec des hauts: le fait d'apprécier les belles choses, l'art, la musique, la poésie et la nature, mais aussi avec des bas: le désordre, la confusion et un bruit infernal. Mais mon numéro de jongleur manquait de plus en plus d'équilibre. Je me sortais d'affaire en parlant de la « maison du chaos » référence pudique à l'état de notre foyer. Je me voyais comme une super femme, qui arrivait à jongler avec tout. J'aime toujours la belle musique, l'art, la poésie et la nature. Mais pas au point d'ignorer totalement les fondements mêmes de cette beauté, à savoir l'ordre, la ponctualité, la minutie, l'intégrité, lesquels n'incluent aucun élément de division, quel qu'il soit. Toutes les qualités que je viens d'énumérer sont vitales, absolument nécessaires à la beauté, que ce soit dans la nature ou dans l'activité humaine.

Ma découverte de l'importance que revêt le moment présent, le « maintenant », a non seulement changé ma façon d'appréhender chaque journée, mais a donné à ma famille un foyer où l'ordre et la ponctualité nous ont offert une liberté que nous pensions inaccessible, avec trois enfants très actifs et un nombre impressionnant d'activités dans notre communauté, à l'église, ou la participation à de nombreux évènements culturels. Le temps n'a plus été pour nous un instrument de mesure, déterminant notre ligne de conduite. Les chiffres ont commencé à devenir nos esclaves, que ce soit les chiffres utilisés pour faire les comptes (croire que dollars et cents sont la base des revenus), ou les chiffres inscrits sur les horloges et les calendriers comme étant la base déterminante de nos actes, ou le nombre d'années qu'il faut avoir atteint avant de parvenir à exprimer l'intelligence ou l'habileté.

J'ai appris que toutes les recettes que l'on donne pour gérer le temps sont comme les résolutions que l'on prend à la Nouvelle Année: elles sont pleines de bonnes intentions, mais, sans discipline pour les mettre en pratique, elles ne sont que du vent. La discipline n'est pas la restriction. C'est la seule base de la liberté véritable. Ce n'est pas une punition, c'est une récompense. Ce n'est pas une corvée, c'est une joie: la joie de l'exploration et de la découverte. Je vous parle en connaissance de cause, car je me demande maintenant comment j'ai pu, à un moment, penser que j'étais trop bien pour les basses contingences matérielles, assez arrogante pour croire que j'étais la source de ma propre capacité à gérer le temps comme je l'entendais ! Alors qu'en réalité, comme le dit la Bible: «Mes destinées sont dans ta main. » (Psaume 31:16) La main de Dieu ! Ainsi maintenant je me tourne vers Dieu, l'Entendement divin, afin que ma vie soit ordonnée de la façon la plus précise possible.

Passons aux phénomènes voisins de l'espace et de la matière. Comment avez-vous pu progressivement vous libérer de ces faux concepts ?

Durant ces premières années, je m'étais toujours tournée vers Dieu afin qu'Il me guide, et j'avais toujours eu confiance dans le fait qu'Il prendrait soin de moi et que Sa toute présence était mon réconfort. Néanmoins, j'étais trompée par l'esclavage, que je m'imposais à moi-même, d'une existence basée sur la matière. Ce que j'ai appris grâce à mon étude de la Christian Science, c'est qu'il n'y a pas de matière. La matière est une illusion, un concept humain, et c'est tout. Mary Baker Eddy a exposé cette idée à plusieurs reprises et de façon très claire dans Science et Santé. J'aime, par exemple, le passage où elle dit que « la matière n'est rien de plus qu'une croyance mortelle, tout à fait incapable d'affecter un homme par sa prétendue action organique ou existence supposée » (p. 125-126). Voilà le genre d'aperçu de la réalité qui m'a aidée à trouver cette liberté au sujet de laquelle vous m'interrogez. Cette idée m'a aidée à guérir des gens et à me guérir moi-même, parce qu'elle élève ma pensée jusqu'à la véritable nature spirituelle de la création.

Où donc situer les découvertes de la physique dans cette perspective, si tant est qu'elles y aient une place ?

Récemment, j'ai eu en main une copie du document original de soixantedouze pages écrit par Einstein, qui contient sa théorie de la relativité. C'est un document à beaucoup d'égards incompréhensible, mais il est grandiose. Au début du livre, Einstein résume sa découverte par cette affirmation pleine d'humour, écrite dans un langage accessible à tous: « Posez votre main sur un réchaud brûlant pendant une minute, et cela vous semblera durer une heure. Restez en compagnie d'une jolie fille pendant une heure, et vous aurez l'impression que cela n'a duré qu'une minute. C'est ÇA, la relativité. » Einstein's 1912 Manuscript on the Special Theory of Relativity: A Facsimile, rev. [Fac-similé du Manuscrit d'Einstein de 1912 sur la théorie spéciale de la relativité] (New York: George Braziller, Inc., 2003, p. 11)

J'admire l'humour brillant d'Einstein, mais lorsque j'ai cherché des réponses pratiques et intellectuellement satisfaisantes aux questions de base concernant la réalité et l'existence, j'ai trouvé ces réponses non pas dans le domaine de la physique, mais dans celui de la métaphysique. « L'exposé scientifique de l'être » de Mary Baker Eddy traite le concept de ces illusions et il le clarifie. « Il n'y a ni vie, ni vérité, ni intelligence, ni substance dans la matière. Tout est Entendement infini et sa manifestation infinie, car Dieu est Tout-en-tout. L'Esprit est la Vérité immortelle; la matière est l'erreur mortelle. L'Esprit est le réel et l'éternel; la matière est l'irréel et le temporel. L'Esprit est Dieu, et l'homme est Son image et Sa ressemblance. Donc, l'homme n'est pas matériel; il est spirituel. » (Science et Santé, p. 468)

Le temps et l'espace sont des formes de la matière. La vision longtemps acceptée que la matière, le temps et l'espace ont de la substance se base sur les fausses perceptions provenant de nos cinq sens physiques. Tous, nous voyons ce que nous croyons et croyons ce que nous voyons. Cependant, nous savons que nous ne pouvons pas vraiment tenir pour exact ce que nous proposent la vue, l'ouïe, le goût, l'odorat ou le toucher mortels. Les rails de chemin de fer paraissent se rejoindre à l'horizon, mais ce n'est pas vrai. Vous ne pouvez pas connaître une illusion, vous pouvez seulement y croire. En réalité, les informations qui proviennent de nos cinq sens sont seulement une opinion. Une opinion, selon une définition que j'ai entendue un jour, c'est « une croyance qui est assez forte pour être une impression, mais pas assez pour être la vérité ». Ce que nous pouvons savoir, c'est ce qui est spirituellement vrai, et c'est que Dieu, le bien, est la seule substance et la seule présence. La matière n'a aucune substance; la distance ne fait pas partie de l'espace; « le temps ne fait pas partie de l'éternité » (ibid.). L'éternité est la réalité, ici et maintenant. Et il est possible de comprendre tout cela lorsque nous sommes vraiment désireux de changer le postulat de la croyance à la vie dans la matière et issue de la matière, pour l'affirmation fondamentale que la base de la création et de la vie est Dieu, ou l'Esprit. Rien de neuf dans cette idée ! Le prophète Ésaïe l'a exprimée ainsi: « Réveille-toi ! réveille-toi !... Secoue ta poussière. » (Ésaïe 52:1, 2)

La poussière de la mortalité, la poussière d'une mauvaise compréhension, de la confusion, de l'égotisme, de la tristesse, de la limitation, de la crainte.

C'est tout à fait cela.

Vous parlez là d'un changement de conscience, d'un changement pour passer d'une vision matérielle à une vision dans laquelle la substance et la réalité viennent de l'Esprit. Et c'est un changement radical: d'une vision limitée à une vision transcendantale. Mais c'est vraiment comme s'éveiller d'un rêve, n'est-ce pas ? Vous pouviez dériver, inconscient, dans le noir, et tout d'un coup vous vous réveillez et vous devenez conscient, vous êtes en pleine lumière.

Oui, et le fait de se réveiller guérit. Vous savez, la théorie selon laquelle l'Esprit est réel alors que la matière ne l'est pas ôte la question de l'existence du domaine de la philosophie et du raisonnement humains, pour la replacer dans le royaume plus élevé de ce que l'on pourrait appeler la philosophie divine. Mary Baker Eddy l'exprime ainsi: « La Science Chrétienne réfute tout ce qui n'est pas un postulat du Principe divin, Dieu. Elle est l'âme de la philosophie divine, et il n'y a pas d'autre philosophie. Elle n'est pas une recherche de la sagesse, elle est la sagesse: elle est la droite de Dieu saisissant l'univers toute durée, tout espace, toute immortalité, toute pensée, toute étendue, toute cause et tout effet, constituant et gouvernant toute identité, toute individualité, toute loi et tout pouvoir. Elle repose sur cette plateforme de l'Écriture, savoir qu'Il fit tout ce qui fut fait, que cela est bon, reflète l'Entendement divin, est gouverné par lui; et que rien hormis cet Entendement, l'unique Dieu, n'est créé par soi-même ou ne produit l'univers. » (Écrits divers 1883-1896, p. 364)

Est-ce que cela ne permet pas à votre esprit de s'élever ? Bien sûr que oui, parce que c'est vrai, tout simplement.

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