Je le revois, un samedi après-midi, dans notre salle de séjour, prenant visiblement grand plaisir à regarder d'un œil ce que faisaient notre petite fille et notre fils encore bébé, tout en participant à une partie de cartes acharnée, en réagissant énergiquement à chaque phase d'un match de football américain que nous regardions tous ensemble à la télévision, et en nous tenant simultanément au courant du déroulement d'un match de baseball qu'il suivait à la radio, grâce à ses écouteurs. Tout cela en même temps, avec un bel entrain et un humour aiguisé.
Les visites de Grand-père étaient peu fréquentes, pour ne pas dire rares. Nous habitions dans le Minnesota. Il vivait à Los Angeles. Et bien qu'officiellement à la retraite, après une carrière très pittoresque qui l'avait vu musicien, compositeur, et documentaliste musical pour des émissions de radio très populaires, il n'était pas du tout retiré de la vie active.
L'exemple de Grand-père m'a beaucoup marquée. Son appétit de la vie, me semble-t-il, contribuait largement à sa santé et à sa longévité. Ainsi, tout naturellement, lorsque je réfléchis à la façon de faire face au vieillissement, c'est à lui que je pense. Et, plus particulièrement, je pense à cette impulsion spirituelle qui est à la base de mon propre appétit de la vie. Cet élan me parle de la vie sans l'âge. Je m'explique.
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