Il peut être tentant de considérer l'Afrique comme un enfant qui marche à quatre pattes, un enfant à qui l'on apprend à marcher sur ses deux pieds et pour lequel on s'inquiète. Vu sous l'angle des difficultés économiques, du sous-développement, des épidémies, etc., on serait tenté de dire que l'Afrique est un continent très vulnérable.
Plus qu'une dépendance économique, il semble en fait que cette région vive dans une dépendance mentale vis-à-vis de l'occident et des autres parties du monde, une dépendance dont ses habitants doivent se réveiller. Or, pour faire face à la dépendance mentale, la spiritualité s'avère être le remède le plus efficace, la véritable lumière capable de chasser de la conscience collective les ténèbres qui l'empêchent de fonctionner de façon judicieuse et sereine.
Lorsque nous partons du fait que Dieu est le seul et unique créateur et que nous nous éveillons à la réalité selon laquelle il existe une seule création spirituelle, la notion matérielle d'une création divisée en peuples plus ou moins vulnérables, en continents plus ou moins pourvus de richesses, disparaît, et nous comprenons l'existence d'un unique royaume harmonieusement gouverné par Dieu.
« Dieu ne fait point acception de personnes », dit la Bible (voir Actes 10:34), Sa bonté s'exprime de façon impartiale envers tous Ses enfants, envers nous tous qui sommes en réalité Ses idées spirituelles. Le dualisme n'est pas un aspect divin mais un état mental erroné, une prétendue loi appliquant deux poids deux mesures, fondée sur la prémisse d'un univers matériel limité. Dieu ne voit jamais Sa création en termes de pays riches d'un côté et de pays pauvres de l'autre. La Bible nous dit que « ses yeux sont trop purs pour voir le mal et il ne peut regarder l'iniquité » (Habacuc 1:13). La richesse et la pauvreté sont des états mentaux contraires. Or il n'y a de réel que ce qui reflète le bien divin.
Nous sommes ici même et dès maintenant les enfants d'un seul Père parfait, incluant toutes les qualités justes. Loin des vieux clichés sur la supériorité ou l'infériorité relative de tel ou tel groupe d'hommes, il est possible de dire que nous occupons tous la première place dans l'Entendement divin ! Dieu est Amour, Il est la source de tout bien. Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé (p. 494): « ... à toute heure l'Amour divin dispense tout bien à l'humanité entière. » ... L'Afrique y comprise !
Ainsi ce n'est pas tant de l'occident ni des institutions financières internationales que viendront le salut de l'Afrique, sa liberté économique et politique, mais de l'Amour divin qui est le dispensateur des idées justes, des idées appropriées à son développement. Il est par conséquent très important que nous soyons à l'écoute de ces idées.
Dans Écrits divers, Mary Baker Eddy explique ainsi l'effet de la pensée sur notre vécu: « En maintenant l'idée juste de l'homme dans ma pensée, je peux améliorer mon individualité, ma santé et ma moralité ainsi que celle des autres; tandis que l'image opposée de l'homme, celle d'un pécheur, gardée constamment dans l'entendement, ne peut pas plus améliorer la santé ou la moralité que l'image d'un boa constrictor gardée dans la pensée ne peut aider un artiste à peindre un paysage. » (p. 62)
Est-il possible de dire, de la même façon, que le progrès d'une nation est lié à la qualité des pensées qu'entretiennent ses habitants ? En identifiant notre pays, ou même tout un continent, à un homme collectif, possédant une individualité spirituelle complète, constituée des qualités infinies de Dieu, nous pouvons accepter l'idée que ce pays ou ce continent renferme toutes les valeurs intellectuelles, morales et spirituelles nécessaires pour s'épanouir sur tous les plans. De même, nous pouvons corriger l'image que nous entretenons au sujet de notre région et de ses gouvernants. Par exemple, à la place de la mauvaise gouvernance, de la malhonnêteté, de l'égoïsme, du tribalisme, de la corruption, de la haine, de la fourberie, de la jalousie, des complots politiques qui sont des concepts humains générant la pauvreté, reconnaissons plutôt la présence des valeurs morales que l'Entendement divin exprime en chacun de Ses enfants, telles que l'honnêteté, la justice, la serviabilité, l'impartialité, la droiture, la tolérance, l'humilité etc.
Voir nos gouvernants tels que Dieu les a créés à Son image et à Sa ressemblance, voir en eux l'homme spirituel et parfait — en réalité la vraie nature de chacun de nous — constituera un réveil spirituel qui contribuera certainement à élever les normes et les valeurs morales, et à améliorer ainsi la société.
Devant Dieu nous avons tous la plus grande valeur. Comprendre ce fait nous permet d'élever nos pensées au-delà des limites imposées par le tableau matériel et de percevoir nos possibilités infinies de progrès, qui nous sont conférées par l'Entendement divin et qui bénissent l'humanité entière.
