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EXPLORER LA BIBLE

Une histoire avec un grand H

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’avril 2004


Les enfants illuminent notre vie, sans aucun doute. Il n'est que d'observer le changement qui s'opère chez les adultes lorsqu'un enfant se joint à eux. Nous voulons avoir part à leur innocence, à leur joie, à leur esprit joueur et à leur sincérité. C'est tout à fait mon cas. Pour vous donner un exemple, voici comment deux enfants, Kiran et Ashwin, ont changé ma façon de voir les choses. Je vivais dans leur maison quand j'ai commencé à enseigner. Que ce soit les sandwiches grillés qu'ils exigeaient de moi en sautant sur mon lit le samedi matin ou joie intense qu'ils manifestaient quand je les emmenais dans ma vieille voiture, ils m'ont appris quelque chose sur leur nature fondamentale.

Kiran, à laquelle j'ai appris à lire, avait cinq ans. Dans Le vilain petit canard, elle lisait toujours « Ils se disputaient beaucoup » à la place de « ils se querellaient beaucoup ». Cela m'a révélé que les gens lisent des idées et non un texte.

Ashwin, le frère de Kiran, avait quatre ans à l'époque. Il avait toujours la tête pleine d'une histoire qu'il venait d'entendre. Pendant des jours, il était le Roi Arthur ou Sherlock Holmes, le magicien d'Oz ou bien encore un héros conquérant. Je n'existais que sous la forme d'un personnage de son histoire. L'histoire qu'il vivait dans l'instant déterminait nos relations.

Très récemment, j'ai obtenu une bourse à l'Université d'Oxford, en Angleterre, pour étudier le livre de l'Apocalypse, le dernier livre de la Bible. Je ne cherchais pas à répondre aux questions habituelles concernant l'interprétation du livre. J'abordais plutôt la question de savoir pourquoi, depuis qu'il a été écrit au premier siècle de notre ère, le livre de l'Apocalypse suscite toujours une réaction très forte de la part de ceux qui le lisent ou qui l'entendent raconter.

Mes recherches ne sont pas encore terminées et constituent une partie de ma thèse de doctorat. J'ai abordé ce livre comme Kiran: en lisant d'abord les idées dans l'histoire. Cela signifie que même si le texte est important, les idées qu'il transmet nous guident dans la découverte de l'expérience de l'apôtre Jean, l'auteur du livre de l'Apocalypse.

Je l'ai aussi abordé comme Ashwin en me faisant personnage de l'histoire. J'ai laissé le récit vivre et définir mes relations. J'ai appris le texte par cœur et je l'ai interprété, seul sur scène, devant divers auditoires. En tant qu'acteur, comme Ashwin, j'apporte mon expérience de la vie au texte et je laisse l'histoire interpréter chaque spectacle. Le livre de l'Apocalypse est le récit le plus puissant que je connaisse. Il vous force à lire ses idées, ses critiques. Il établit une relation. Il nous aide à prendre conscience du fait que nous sommes « un royaume et des sacrificateurs » pour Dieu (voir Apoc. 1:5, 6; 5:10; 20:6). Il crée une épopée dans laquelle nous avons une responsabilité face au monde: le sauver de la cavalerie de sauterelles cuirassées qui ressemblent à des chevaux et qui crachent du feu, de la fumée et du soufre (voir Apoc. 9). On y trouve la tromperie d'un faux prophète (voir Apoc 13:11-18; 16:13; 19:20; 20:10) et les œuvres justes dont est revêtue l'épouse (voir Apoc 19:8) qui est aussi la ville aux quatre côtés égaux (les quatre coins de la terre) dans laquelle ceux qui ont vaincu trouvent leur Dieu (voir Apoc. 21). Le secours provient d'une autorité qui prend la forme d'un lion puis d'un agneau (voir Apoc. 5:5, 6). Comme Ashwin, nous rencontrons tous ces personnages dans notre univers. Ma tâche de conteur consiste à faire ressortir une signification. L'histoire de l'Apocalypse fait entendre une voix universelle qui parle au-dedans de nous et nous apprend beaucoup sur nous-mêmes. Jean mentionne cette voix qui le guide et qui l'appelle à contempler des événements dans une perspective que seule une perception spirituelle est capable de saisir (voir Apoc. 1:10; 4:1). D'ailleurs, le mot « voix » apparaît 41 fois dans l'Apocalypse [lui-même d'origine grecque signifiant « révélation » ]. A chaque fois, des gens de l'auditoire sont émus quand ils laissent cette voix de la révélation les guider.

Le génie des conteurs en Israël consistait à commémorer des événements historiques au moyen de concepts et d'un langage courants. Cette manière de faire revêtait la théologie d'événements réels plutôt que de mythes de l'ère ancienne et fournissait une signification à la fois personnelle et universelle. Ainsi, Israël pouvait se considérer comme un peuple extraordinaire, le peuple bienaimé et choisi du « Très-Haut ». L'histoire de l'Apocalypse commence par les mots: « Révélation de Jésus-Christ... » Elle lie l'histoire de Jésus Christ et l'histoire prophétique à la révélation de l'ordre cosmique. «... le témoignage de Jésus est l'esprit de la prophétie. » (Apoc. 19:10)

On peut considérer que l'histoire de l'Apocalypse a pour base une alliance, ou relation, avec Dieu, alliance qui fut établie comme préambule aux Dix Commandements (voir Ex. 20): « Maintenant, si vous écoutez ma voix, et si vous gardez mon alliance, vous m'appartiendrez entre tous les peuples, car toute la terre est à moi; vous serez pour moi un royaume de sacrificateurs et une nation sainte... » (Ex. 19:5, 6) Cette alliance a échangé l'esclavage en Égypte pour l'auto-gouvernement par la loi spirituelle, et c'est une relation qui continue de transformer le monde et qui est l'esprit de la démocratie. Cette relation consistant à être un « royaume de sacrificateurs » se retrouve dans l'Apocalypse à plusieurs endroits (1:5, 6; 5:10; 20:6).

L'histoire de l'Apocalypse fait entendre une voix universelle qui parle au-dedans de nous.

Tous les conteurs savent qu'un récit va bien au-delà des faits. Les histoires nous fortifient lorsque nous trouvons en elles l'Esprit plus profond qui se reflète dans notre existence. L'Apocalypse révèle une relation qui se manifeste dans les histoires individuelles et collectives, une alliance dans laquelle il n'y a ni déception ni mort comme le montre la conclusion:

« Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. Et celui qui était assis sur le trône dit: Voici, je fais toutes choses nouvelles. Et il dit: Écris; car ces paroles sont certaines et véritables. » (Apoc. 21:4, 5)

Ce sont les enfants et mon étude de la Bible qui m'ont appris tout cela. Ces leçons ne sont pas ardues lorsque, comme Kiran, vous laissez l'histoire vous révéler ses idées et quand, à l'instar d'Ashwin et de l'apôtre Jean, vous laissez l'Esprit de l'histoire vous révéler ce qu'elle signifie dans vos relations et dans votre existence.

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