Les Australiens s'enorgueillissent de pouvoir donner une deuxième chance à tout habitant de leur pays. Ils applaudissent des deux mains à toute action honnête et soutiennent avec passion ce qui est juste et correct.
Cependant, les sentiments et les actes ne concordent pas toujours. En effet, tous les soirs, une émission de télévision très suivie présente des interviews de gens qui ont perdu leur logement ou qui ont été ruinés à cause des erreurs ou du comportement peu scrupuleux de quelqu'un d'autre. Ces victimes innocentes ne reçoivent en général ni assistance ni dédommagement. Leurs difficultés se résolvent rarement. Je sais ce que c'est que de vivre une telle injustice. Nous habitions à Adelaïde, en Australie du Sud, lorsque mon mari a trouvé un poste d'enseignant à Brisbane, dans le Queensland. Nous avons donc choisi une agence immobilière de bonne réputation et mis notre maison en vente, puis nous sommes allés vivre chez ma mère. Plusieurs semaines plus tard, un couple a signé un contrat d'achat au comptant et versé un accompte. En attendant le jour de la signature de l'acte de vente, nous nous sommes rendus à Brisbane pour y visiter des propriétés.
Peu de temps après notre départ, l'agent immobilier d' Adelaïde nous a informés qu'il avait autorisé le couple à s'installer chez nous. Cet homme et cette femme l'avaient convaincu que je leur en avais donné la permission. Nous étions stupéfaits qu'il ne nous ait pas consultés d'abord. Nous lui avons répondu qu'ils devaient partir immédiatement. Il nous a alors informés qu'ils avaient offert de payer un loyer jusqu'à la signature de l'acte de vente et qu'ils lui avaient déjà versé l'équivalent de deux semaines de loyer. Le jour de la signature, lorsqu'ils se sont avérés incapables financièrement d'acheter la maison, nous avons consulté notre notaire pour qu'il les fasse expulser. Il nous a répondu que cela lui était impossible. En effet, accepter un loyer de leur part avait établi entre nous un rapport de locataire à propriétaire.
La situation était très injuste. A cause des décisions prises par l'agent immobilier, ce couple occupait à présent notre maison, et nous ne pouvions rien y faire. Nous n'avions même plus le droit de pénétrer dans notre propriété. Notre denotaire a téléphoné au couple, envoyé des lettres recommandées et leur a même remis en mains propres un avis d'expulsion, mais l'homme et la femme se sont soustraits à toute tentative de les joindre. Apparemment, à moins qu'ils ne décident de partir de leur propre gré, nous étions sans aucun recours.
Un soir, écœurés, nous nous sommes rendus devant notre maison dans l'espoir d'apercevoir le couple. Tandis que nous attendions dans la voiture, j'ai décidé de prier. D'abord, j'ai simplement supplié Dieu de nous rendre notre domicile. Je lui ai dit que nous étions innocents et que nous ne méritions pas de souffrir. Puis je me suis rendu compte que je n'avais pas besoin de prier ainsi. Dieu nous aimait. Personne ne pouvait nous priver de Sa sollicitude. L'Amour divin gouvernait la situation. Le foyer, ce n'est pas seulement un bâtiment, c'est un lieu où l'on trouve l'amour, la paix et un refuge. Personne n'avait le pouvoir de nous dérober ces choses.
J'avais pardonné à l'agent immobilier et j'ai demandé à Dieu de me montrer ce que je devais faire.
Ensuite j'ai prié au sujet du couple qui occupait notre maison: « Mon Père, cet homme et cette femme sont Tes enfants. Tu les as créés à Ton image, donc ils sont honnêtes et justes. La malhonnêteté ne peut pas constituer leur vraie nature. Enfin j'ai prié au sujet de l'agent immobilier. J'ai refusé de continuer à le blâmer pour les difficultés qu'ils nous avait causées. Ce soir-là, nous sommes rentrés chez ma mére sans avoir vu le couple, mais j'avais pardonné à l'agent immobilier et j'ai demandé à Dieu de me montrer ce que je devais faire.
Le lendemain matin, quand je me suis réveillée, j'ai su qu'il fallait que je parle à ces gens en personne, sans l'intermédiaire du notaire. J'avais très peur et j'ai donc demandé à ma mère de m'accompagner pour qu'elle prie dans la voiture pendant que j'irais leur parler. Quand nous sommes arrivées, nous avons vu un homme âgé charger des valises dans une voiture. C'était le père de la femme concernée. Il m'a expliqué que sa fille avait récemment quitté son mari et ses enfants pour vivre avec son amant dans notre maison. Le couple n'avait pas assez d'argent pour l'acheter. Il m'a suppliée de mettre fin à cette triste situation.
Tandis que sa voiture s'éloignait, j'étais fermement résolue à mener la situation à une juste conclusion. Me rappelant que je n'étais pas séparée de la présence divine, je suis allée à l'arrière de la maison. La porte était ouverte. Il n'y avait personne. Il n'y avait aucun meuble dans la maison. Tout en priant pour que Dieu m'aide et me guide, je suis entrée et j'ai appelé le notaire pour lui expliquer ce que j'avais découvert. Pendant que je parlais, l'homme qui vivait dans notre maison est entré. Je lui ai passé le téléphone. Après avoir écouté, il s'est tourné vers moi et m'a dit: « C'est fini. Elle est allée rejoindre son mari. Je serai parti dans une heure. Je suis désolé pour tous les ennuis que nous vous avons causés. »
Ce jour-là, notre bien nous a été restitué. L'agence immobilière a accepté de nous dédommager pour les erreurs commises par son employé. Et peu de temps après, nous avons enfin vendu notre maison. Tout cela m'a montré que même si la loi humaine n'est pas toujours en mesure de nous aider, la loi de l'Amour divin, supérieure et plus puissante, en est capable. Une situation injuste peut être résolue, et l'équité, l'honnêteté et la justice triompher.
