est praticienne et professeur de Christian Science. Elle vit avec son mari prés de Paris, au milieu de la verdure. Ils ont trois charmants petits-enfants. s'est récemment entretenue avec elle.
Quel était votre métier avant que vous consacriez tout votre temps à prier pour ceux qui vous demandent de l'aide ?
J'ai eu différentes activités: D'abord comme attachée au service culturel du Musée Carnavalet, à Pairs, j'ai donné des conférences dans des musées parisiens et fait visiter des monuments historiques de la ville. Puis j'ai été chargée de cours à l'Institut d'art de la Sorbonne. J'ai aussi été professeur d'histoire et de géographie.
Et comment êtes-vous venue à la pratique publique de la Christian Science ?
Comme je désirais approfondir ma compréhension de la Christian Science, apprendre à mieux prier et à mieux guérir, j'ai suivi un cours en profondeur sur la Christian Science qui s'appelle le cours Primaire. Tout de suite après, j'ai décidé de réserver une après-midi et une soirée par semaine, afin de prier au sujet d'événements internationaux ou pour mon prochain s'il le désirait. Peu à peu, j'ai eu des demandes d'aide par la prière qui sont d'abord venues de membres de ma famille, puis de gens de mon entourage proche. Et j'étais reconnaissante pour leurs guérisons. Je dois dire également que, la dernière année où j'étais professeur d'histoire, les élèves venaient souvent me voir à la fin des cours, pour me confier leurs problèmes. Et j'étais heureuse de les apaiser et de les encourager à s'attendre au bien.
Donc, c'est tout naturellement que les gens ont commencé à vous demander de l'aide ?
Oui, cela a été un déroulement naturel. A un certain moment, j'ai senti qu'il fallait qu'il y ait un progrès dans ma profession, et je pensais que la solution consistait à changer d'établissement scolaire. J'ai vraiment prié pour être guidée. J'ai alors senti très clairement que je devais consacrer tout mon temps à la guérison spirituelle, et j'ai donc arrêté l'enseignement scolaire.
Au début de ma pratique, je ne recevais pas beaucoup d'appels. Un ami m'a encouragée en m'expliquant que l'attitude mentale du praticien contribue à ouvrir ou à fermer le flot des demandes d'aide. J'ai alors compris qu'en ouvrant ma pensée au bien infini et en m'efforçant de faire le bien, les demandes d'aide arriveraient tout naturellement. J'ai donc profité de ces précieux moments de tranquillité pour approfondir ma connaissance de Dieu.
Et pour vous, c'est quoi être praticienne de la Christian Science ?
Un praticien, c'est quelqu'un qui aide son prochain à mieux comprendre Dieu et ainsi guérit la souffrance et la maladie. Un praticien est à la fois un chrétien et un métaphysicien. C'est donc un chrétien qui s'appuie sur les enseignements et sur l'exemple donnés par Jésus Christ, en s'efforçant de vivre des qualités comme la joie, la tendresse, la patience, la persévérance... Mary Baker Eddy a dit un jour à Calvin Hill, qui faisait partie du personnel de sa maison: « Conformez votre cœur au cœur de Dieu. C'est ce qui guérit les malades. Conformez-vous au bien vous-même. Les patients viendront alors à vous; sachez que ce n'est pas vous qui guérissez, mais votre conformité au bien. »Nous avons connu Mary Baker Eddy (La Société d'édition de la Christian Science, Boston, 1991), p.109.
Se conformer au bien afin que la guérison chrétienne se produise consiste avant tout à conformer notre vision à celle de Dieu, en nous efforçant de voir la personne qui demande de l'aide comme Dieu la voit, créée à Son image et à sa ressemblance.
Un praticien est donc aussi un métaphysicien, c'est-à-dire qu'il aime la réalité spirituelle et qu'il s'efforce de voir, au-delà des apparences physiques, la perfection de la création divine que Jésus a appelée le royaume des cieux.
Parlons de la responsabilité d'un praticien. En quoi consiste-t-elle ?
Elle consiste à reconnaître que Dieu est toujours capable de guérir et que c'est Lui seul qui guérit. J'aimerais ajouter cette phrase de Science et Santé qui complète bien la réponse à votre question: « Dieu guérit les malades par l'homme, quand l'homme est gouverné par Dieu. » (p. 495)
Est-ce qu'il faut donc être parfait, avoir atteint un certain degré de sainteté pour être praticien de la Christian Science ?
Non, mais afin d'être prêt à aider son prochain, le praticien s'efforce d'avoir ses pensées en accord avec Dieu, comme un violoniste accorde son violon avant de jouer.
Et cela revient à quoi “se mettre en accord” avec Dieu ?
Pour moi, cela signifie mieux comprendre ces paroles de Jésus: « Moi et le Père nous sommes un. » (Jean 10:30) Avoir nos pensées en accord avec Dieu, c'est donc comprendre notre unité avec Dieu, savoir que l'homme ne peut jamais être séparé de Dieu, jamais être séparé de l'intelligence, de la joie, de la paix et de la force spirituelles.
Reconnaître la perfection de Dieu et de Sa manifestation, l'homme, est un point primordial de la prière qui guérit.
Quel est pour vous l'élément le plus important dans la guérison spirituelle ?
Tout d'abord, il est primordial de reconnaître la totalité de Dieu, Sa toute-puissance et Sa toute présence qui remplit tout l'espace. J'aimerais vous citer une remarque de Clara Shannon, qui était un autre membre de la maison de Mary Baker Eddy: « Mrs. Eddy nous a montré que c'est Dieu qui guérit, et non pas l'étudiant, et que nous devons avoir foi en Dieu, en la totalité de Dieu, en l'omnipotence de la Vérité, et savoir que Dieu est Tout, et alors nous verrons des guérisons. »Mary Baker Eddy, Christian Healer, Yvonne Caché Fettweis et Robert Townsend Warneck (La Société d'édition de la Christian Science, 1997), p. 373.
Il est aussi important pour le praticien de comprendre que Dieu, qui est le bien infini, n'a pas créé la maladie, que celle-ci n'est jamais la volonté de Dieu, et que Dieu ne connaît pas la maladie. Il y a un passage d'Unité du bien de Mary Baker Eddy qui m'aide beaucoup dans mon travail de prière. Dans cet extrait, Mary Baker Eddy explique comment elle guérissait: « Lorsque j'ai vu le plus clairement et ressenti le plus vivement que l'infini ne reconnaît aucune maladie, cela ne m'a pas séparée de Dieu, mais m'a liée à Lui à tel point que j'ai pu guérir instantanément un cancer qui avait rongé les chairs jusqu'à la veine jugulaire. » (p. 7)
Et à la même page, il y a un autre passage qui est aussi très important pour la guérison spirituelle: « Reconaître la perfection de l'Invisible infini confère un pouvoir que rien d'autre ne peut donner. » Reconnaître la perfection de Dieu et de Sa manifestation, l'homme, est un point primordial de la prière qui guérit. Cette prière ne part jamais de la maladie, de la difficulté morale ou du problème professionnel, mais reconnaît la perfection divine infinie qui ne laisse place à aucune inharmonie.
Éliminer la peur est également fondamental. Mary Baker Eddy écrit que « lorsque la crainte disparaît, la base de la maladie a disparu » (voir Science et Santé, p. 368). La peur est bannie par la certitude de la toute présence et de la toute-puissance de l'Amour divin qui gouverne tout harmonieusement et infailliblement.
Quelles sont les autres bases de la guérison spirituelle ?
Une autre base est de comprendre la nature mentale d'une maladie ou d'une difficulté. Ce qui apparaît comme un état physique est, en réalité, un état mental. Un état physique inharmonieux a ses racines dans la croyance erronée à la vie séparée de Dieu, à la vie séparée de l'Esprit infini. Et il est certain que ce qui est faux est éliminé quand on s'attache à ce qui est vrai, à ce que Dieu connaît. Quand un faux concept est remplacé par le fait spirituel, nos yeux s'ouvrent à l'harmonic présente. La guérison chrétienne est donc un changement de conscience, une spiritualisation de la pensée, un éveil spirituel qui se manifeste en tant qu'une guérison physique ou morale ou en tant qu'une harmonisation d'une situation discordante.
Un autre point important pour la guérison spirituelle est de reconnaître que la personne qui demande de l'aide par la prière exprime constamment l'intelligence divine qui sait que tout est bien.
Finalement, on voit qu'il n'y a pas de formule magique pour la guérison spirituelle. L'inspiration est donc d'une grande importance.
Oui, l'inspiration est primordiale et Dieu seul en est la source. Le mot « inspiration » vient du terme latin inspiro qui veut dire « dans l'esprit », l'inspiration est donc vraiment liée à la spiritualité. Aussi, plus un praticien apprend à faire taire les pensées liées à la matérialité et à écouter Dieu, qui est l'Esprit infini, plus il a d'inspiration.
Une des qualités liées à l'inspiration est l'intuition qui révèle ce qui a besoin d'être corrigé dans la pensée. Cela peut être une crainte, l'ignorance de Dieu ou un péché. J'aimerais vous relater une guérison que j'ai eue, il y a plusieurs années, et qui illustre le fait que la régénération apporte la guérison.
En vacances, je me suis réveillée, un matin, avec un œil enflé que je ne pouvais plus ouvrir. A l'heure du déjeuner, je devais retrouver des membres de ma famille qui auraient été très inquiets de me voir dans cet état. J'ai donc tout de suite commencé à prier. Mon mari m'a également aidée par la prière. Et très vite, le vrai besoin est apparu: j'ai pris conscience que, depuis quelques jours, j'avais une vision négative et critique des autres clients de l'hôtel. Alors, j'ai commencé à penser à ces personnes d'une façon différente, j'ai reconnu leur nature spirituelle et parfaite d'enfants de Dieu. Et l'image qui m'est venue à la pensée est celle de l'arche de Noé. En effet, Noé, a fait entrer dans l'arche tous ceux qu'il aimait et qu'il désirait protéger, tels que sa famille et les animaux. Comme l'arche symbolise le royaume infini de l'Esprit où tout est, maintenant et à jamais, spirituel et parfait, j'ai décidé de faire entrer mentalement dans l'arche de la Vérité tous ceux qui m'entouraient. J'ai ainsi reconnu leur nature spirituelle et parfaite, et tout sens d'irritation et de critique m'a entièrement quittée. J'étais très reconnaissante de constater qu'à l'heure du déjeuner, mon œil avait repris son aspect normal. Les pensées paisibles et aimantes données par Dieu avaient neutralisé les pensées irritées et critiques, et le fruit en était la guérison physique.
Quand un faux concept est remplacé par le fait spirituel, nos yeux s'ouvrent à l'harmonie présente.
Cela illustre vraiment qu'un changement dans la pensée a un effet immédiat sur un état physique.
Oui, un état mental se manifeste physiquement, aussi, lorsque la pensée se spiritualise, elle s'ouvre à la présence de l'harmonic divine qui est inséparable de la spiritualité. Des pensées d'harmonie se manifestent donc naturellement en tant que des conditions physiques satisfaisantes.
Comment se passe une journée typique pour un praticien ?
Je ne sais pas s'il y a une journée type, mais, chaque matin, avant les premiers appels téléphoniques, la préparation spirituelle est, pour moi, primordiale. Je commence donc mes journées avec l'étude de la Leçon biblique hebdomadaire et avec la prière. Cette prière consiste à mieux reconnaître notre nature d'enfant de Dieu spirituel et parfait, dont les capacités viennent de Dieu. Mary Baker Eddy demande, en effet, que chaque étudiant de la Christian Science prie, chaque jour, pour lui-même. Étant donné que nous agissons conformément à la façon dont nous nous voyons, il est important d'avoir une vision correcte de nous-mêmes.
Cette prière matinale quotidienne m'apprend aussi à veiller pour ne pas laisser entrer dans ma conscience des pensées qui prétendent que nous sommes séparés de Dieu, séparés du bien. J'aime beaucoup cette remarque que Mary Baker Eddy a faite à Calvin Hill, et qui nous montre comment nous protéger: « La première chose que je fais le matin, au réveil, c'est de déclarer que je n'aurai pas d'autre entendement que l'Entendement divin; j'en prends totalement conscience et je m'y conforme toute la journée; alors, le mal ne peut pas me toucher. »Nous avons connu Mary Baker Eddy (La Société d'édition de la Christian Science, Boston, 1991), p. 106.
On ressent une joie profonde en aidant son prochain et en contribuant à soulager la souffrance de l'humanité.
J'étends ensuite cette prière pour moi-même à toute l'humanité. Je m'efforce de reconnaître que l'Amour divin la gouverne, la dirige et la bénit.
J'ai remarqué que lorsque, dans la journée, je suis incitée à prier sur un sujet précis, en étudiant des passages qui s'y rapportent dans la Bible et dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, très souvent, je reçois des appels d'aide dans cette direction. Je suis alors prête à y répondre.
Et comment peut-on faire face au doute dans notre capacité d'aider notre prochain ?
Jésus a répondu à cette question lorsqu'il a dit: « Le Fils ne peut rien faire de lui-même. » (Jean 5:19) et « le Père qui demeure en moi, c'est lui qui fait les œuvres. »(Jean 14:10) Ces affirmations me renforcent dans l'idée que la guérison chrétienne est toujours possible car la capacité de guérir vient de Dieu qui est tout pouvoir.
La reconnaissance de la mission de Mary Baker Eddy, qui a découvert la Christian Science, m'a aussi aidée à comprendre et à appliquer le pouvoir divin de guérison.
Lorsque j'avais un peu plus de 20 ans, j'ai été guérie en quelques heures d'une forte grippe grâce à la lecture de Rétrospection et introspection, qui est une autobiographie de Mary Baker Eddy. Cette lecture m'a remplie de gratitude pour son profond amour envers Dieu et envers l'humanité, et pour sa révélation du pouvoir de guérison du Christ qui est toujours présent et actif. Le Christ est le pouvoir divin qui animait Jésus et qui, en réalité, anime chaque homme et chaque femme, en tant que reflet de Dieu.
Et lorsqu'une situation difficile est bloquée, que faut-il faire ?
Il faut persevérer dans la prière, approfondir notre compréhension de Dieu et de Sa création spirituelle et parfaite et mieux vivre notre amour pour Dieu et pour notre prochain. J'aimerais partager avec vous une guérison récente qui illustre comme il est important de ne pas cesser de prier et de s'efforcer de vivre en conformité avec ses prières.
Une jeune femme et son mari m'ont demandé de l'aide. Lui est artisan, et il ne recevait plus de commandes. Cette situation a duré plusieurs mois. Nous avons prié ensemble avec persévérance pour mieux comprendre que Dieu, qui est tout pouvoir et toute présence, nous donne constamment tout ce dont nous avons besoin. Nous avons reconnu que le bien vient de Dieu et ne s'interrompt jamais. Peu à peu, le fait que l'Amour divin répond à tous les besoins humains est devenue pour cette jeune femme une certitude. Son mari a trouvé de nombreux clients. Et il est encourageant de savoir que, pendant toute cette période de prière, cette famille a eu de multiples bénédictions. Le mari a commencé à étudier la Christian Science, à la mettre en pratique et à la partager autour de lui. Des rhumes, une angine, un problème d'estomac ont été guéris. Un conflit entre cette jeune femme et sa maman, qui ne se voyaient presque plus depuis quelques années, a été complètement résolu. Et pendant ces mois très difficiles financièrement, ce couple, qui ne savait pas s'il pourrait faire face aux besoins essentiels du lendemain, a toujours eu ce qui lui était nécessaire. Cette jeune femme a également mieux compris l'importance de manifester la joie, la générosité et la gratitude pour le bien qui est déjà présent. Elle a, par exemple, malgré ses difficultés financières, acheté et offert des Science et Santé à des amis qui étaient à la recherche de solutions spirituelles. D'ailleurs, elle a commencé à aider son prochain par la prière.
Cette guérison illustre le fait qu'une situation bloquée peut être vue comme une occasion de mieux comprendre la toute présence et la toute-puissance de l'Amour divin et d'apprendre à se laisser seulement diriger par Dieu.
Est-ce que vous souhaiteriez ajouter encore quelque chose ?
J'aimerais parler de la joie qui fait partie intégrante de la pratique de la Christian Science. On ressent une joie profonde en aidant son prochain et en contribuant à soulager la souffrance de l'humanité. En cherchant le bien d'autrui, nous trouvons notre propre bien et nous ne pouvons être que bénis au service de notre Père.
