La gratitude envers Dieu est un élément essentiel de ma vie. C'est pourquoi, vivant aux ÉtatsUnis, j'apprécie tout particulièrement la journée d'Actions de grâces (Thanksgiving Day) célébrée dans tout le pays, au mois de novembre. C'est en fait l'une de mes journées préférées, parce que c'est la fête de la gratitude.
Ici, quelle que soit sa religion, chacun se souvient des bienfaits reçus et rend grâce à Dieu. On se retrouve en famille ou entre amis, autour d'une table où l'on sert la traditionnelle dinde, mais surtout un grand nombre de gens vont à l'église pour remercier Dieu des bienfaits reçus, des guérisons accomplies. Les scientistes chrétiens le font aussi.
La Leçon-Sermon, indiquée dans le Livret trimestriel de la Christian Science, intitulée « Actions de grâces» et préparée pour cette occasion, me touche toujours beaucoup parce qu'elle me rappelle combien Dieu est bon, et parce que les témoignages donnés par les personnes assistant à ce service sont souvent très émouvants.
A mes yeux, il est évident que je dois tout à Dieu: mon bonheur, ma santé, mon foyer, mon emploi. Pour chaque aspect de mon existence, j'ai vraiment dû m'en remettre totalement à mon Père-Mère et Lui faire confiance sans réserve, abandonnant tout plan personnel. J'ai pu constater alors qu'Il répond à mes besoins au-delà de mes espérances. En effet, Il est le bien toutpuissant, toujours présent, Il est notre Père qui « sait de quoi vous avez besoin avant que vous le lui demandiez » comme le dit Jésus (voir Matth. 6:9). Quand nous en venons à comprendre qu'Il remplit tout l'espace, il n'y a plus de place dans notre conscience pour une forme quelconque du mal, qu'il s'agisse de maladie, de pénurie, de guerre. Et cela se ressent dans notre existence.
Se souvenir des bienfaits reçus ouvre aussi la porte de notre pensée à la possibilité d'en recevoir encore davantage. La gratitude nous élève au-dessus des difficultés que nous rencontrons, en nous donnant la possibilité de contempler tout le bien qui s'est manifesté ou qui se manifeste maintenant dans notre vie. Et cet état d'esprit nous rend aptes à recevoir d'autres bienfaits et à être guéris.
Il y a quelques années, un samedi matin, je devais me rendre à une réunion. Il y avait eu une tempête de neige la veille, et en sortant de chez moi, j'ai glissé sur une plaque de verglas et je suis tombée. J'éprouvais une vive douleur dans le dos. Malgré tout, j'ai décidé de ne rien changer à mes plans et je suis montée en voiture. J'ai tout de suite commencé à prier.
En cours de route, je me suis mise à admirer le paysage. Le soleil brillait, le ciel était d'un bleu intense et la neige étincelait sur les arbres. C'était très beau et je me suis sentie remplie de gratitude pour cette beauté qui m'entourait. J'étais aussi reconnaissante de me rendre à cette réunion qui me donnait l'occasion de travailler pour mon église. Quand je suis arrivée à ma destination, la douleur avait totalement disparu et j'étais remplie de joie. Un peu plus tard, j'ai téléphoné à mon mari pour lui demander d'aller jeter de la cendre sur cette plaque de verglas qui se trouvait juste devant la grille de notre maison, afin que personne d'autre ne glisse.
Pour moi, cette disparition de la douleur est un exemple flagrant de l'efficacité de la gratitude. C'est vraiment la reconnaissance qui m'a permis de détourner ma pensée de la difficulté et de prendre conscience en prière de l'harmonic divine. C'est ce changement de pensée qui a alors entraîné la guérison. Cette gratitude que j'ai éprouvée s'est accompagnée en outre d'une grande joie. Il est en effet tout naturel, quand on est reconnaissant de la bonté de Dieu, de se sentir heureux. La joie est également un élément essentiel de la prière. Elle aussi permet d'élever la pensée au-dessus du problème, car on prend alors conscience de l'amour de Dieu pour Ses enfants.
Dieu, l'Amour, pourvoit à tous nos besoins, comme l'explique si bien Mary Baker Eddy dans Science et Santé avec la Clef des Écritures: « L'Amour divin a toujours répondu à tout besoin humain et y répondra toujours. » (p.494) Pourquoi devrions-nous admettre ce fait ? Semblet-il parfois impossible d'être reconnaissant ou joyeux, parce que tout va mal dans notre vie ? Ce que nous vivons dépend beaucoup de ce que nous pensons. Ce que nous admettons possible, nous le voyons s'accomplir. C'est ainsi que Job disait dans son malheur: « Ce que je crains, c'est ce qui m'arrive; ce que je redoute, c'est ce qui m'atteint. » (Job 3:25) Mais si nous nous tournons vers Dieu de tout notre cœur, Il nous donne la force de nous élever au-dessus du désespoir et Il nous donne la foi qui déplace les montagnes comme l'affirme Jésus: « Je vous le dis en vérité, si quelqu'un dit à cette montagne: Ôte-toi de là et jette-toi dans la mer, et s'il ne doute point en son cœur, mais croit que ce qu'il dit arrive, il le verra s'accomplir. C'est pourquoi je vous dis: Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l'avez reçu, et vous le verrez s'accomplir. » (Marc 11:23, 24) La gratitude s'accompagne donc aussi de l'expectative du bien. C'est un peu comme un cercle d'or: la gratitude pour le bien reçu appelle la gratitude pour le bien à venir, même si nous ne savons pas encore sous quelle forme il se présentera.
La gratitude dans nos cœurs
Est un jardin béni,
Où croissent, en divines fleurs,
Les grâces de l'Esprit.
(Hymnaire de la Christian Science, n° 3)
La gratitude pour le bien reçu appelle la gratitude pour le bien à venir.
Je m'efforce d'entretenir avec amour ces fleurs divines de la gratitude, et je me réjouis de savoir que mon jardin de bienfaits va continuer de s'épanouir.
