Skip to main content Skip to search Skip to header Skip to footer
Article de couverture

L’amour inconditionnel face au SIDA

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mars 2003


En réfléchissant au problème international que représente le SIDA, j’ai constaté qu’une approche fondée sur la prière peut guérir ma propre façon de penser, ce qui, un jour ou l’autre, aidera à guérir la maladie elle-même.

L’acronyme

De toute évidence, le terme SIDA, acronyme du « Syndrome d’Immunodéficience Acquise », renvoie principalement à une question d’immunité. J’ai beaucoup réfléchi à ce qui constitue réellement notre système d’immunité.

On développe un véritable système d’immunité quand on se rapproche des qualités spirituelles qui fortifient la pensée.

D’un point de vue physiologique, il s’agit de la capacité qu’a le corps de se défendre contre l’infection en déterminant si un intrus est ami ou ennemi. Cependant, les spécialistes de la santé commencent à examiner la relation qui existe entre la pensée et le corps, et ils en viendront peut-être bien à reconnaître ce qui est fondamental pour les spécialistes de la guérison spirituelle, à savoir que l’activité du corps est essentiellement un phénomène mental, non physique.

La guérison spirituelle, telle qu’elle est pratiquée dans la Christian Science, commence par la compréhension du fait que c’est la qualité de la pensée qui détermine l’état de santé. Quand on pratique la Christian Science, on se penche sur ce qu’on appelle l’ « anatomie mentale ». Il s’agit d’une connaissance mentale de soi qui implique de disséquer les pensées afin d’en déterminer l’origine, la qualité et la quantité, autrement dit de déterminer si elles sont amies ou ennemies (voir Mary Baker Eddy, Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 462).

La Christian Science montre qu’en nous identifiant avec l’influence spirituelle ou divine, qui est présente en chacun de nous, nous fortifions notre pensée, et par conséquent notre corps.

Science et Santé pose la question suivante: « Les pensées sont-elles divines ou humaines ? Voilà l’importante question. » (p. 462) En un sens, on développe un véritable système d’immunité quand on se rapproche des qualités spirituelles qui fortifient la pensée tels la générosité, la pureté, l’innocence, l’intégrité et le courage, plutôt que de la méchanceté, de l’envie, de la peur, de la luxure, etc., qui affaiblissent.

Un passage de la Bible m’a aidé à comprendre ce concept de l’immunité. Voici ce qu’il dit: « ... votre vie est cachée avec Christ, en Dieu. » (Col. 3:3) Le terme « Christ » se rapporte à notre identité spirituelle. Le Christ est l’expression visible de la nature divine dans l’existence humaine. Reconnaissant que notre identité est définie par quelque chose de bien plus grand que la mortalité, nous en venons tout naturellement à constater que les limitations disparaissent de notre vie, et nous vivons plus pleinement notre identité spirituelle.

En développant cette idée, Mary Baker Eddy écrivit que l’homme est « “caché avec Christ en Dieu” — avec la Vérité dans l’Amour divin, où le sens humain n’a pas vu l’homme » (voir Science et Santé, p. 325). Nous avons là une description formidable de l’immunité: voir en nous-mêmes la ressemblance de Dieu, dont la vie est indestructible, et qui existe dans un royaume totalement spirituel.

Il est primordial de savoir que Dieu n’envoie pas la maladie, pour punir ou pour quelque raison que ce soit.

Un autre élément de l’acronyme SIDA indique que c’est une maladie « acquise » et non innée. Cela évoque l’idée d’un intrus qui n’a pas de place légitime dans l’être. A mes yeux, celui qui obtint les guérisons spirituelles les plus extraordinaires, ce fut Jésus, et ce qui m’impressionne réellement au sujet de ses guérisons, c’est sa conviction profonde que toute discordance est injuste.

On pourrait dire que Jésus avait pour passion de prouver que la justice divine est un droit divin accordé à tous. Jésus libéra les gens du terrible fardeau de la maladie, de la souffrance, du péché et de la mort. En effet, pour Jésus, ces maux n’étaient pas inévitables, dus aux circonstances de la vie, mais imposés par la peur et des concepts erronés. Et on pouvait leur porter remède.

Les stigmates moraux du SIDA

Je vis à San Francisco, aux États-Unis, et, comme le savent beaucoup de gens dans le monde, les habitants de cette ville ont l’habitude des catastrophes. Nous en avons essuyé de nombreuses et nous leur avons fait face ensemble, parce que nous savons combien il est important de travailler ensemble. A mon avis, le SIDA n’est pas très différent des tremblements de terre subis par les habitants de San Francisco. Vous tendez la main à votre prochain au nom de ce concept de justice divine: il est tout simplement injuste que des gens souffrent. Et Dieu veut que Sa création connaisse la liberté de mener une vie d’intégrité spirituelle.

Or, à San Francisco surtout, des stigmates moraux sont attachés au SIDA, condamnation qui donne à celui qui souffre le sentiment d’être encore plus séparé de l’amour des autres, comme si cette maladie était envoyée par Dieu pour punir un comportement immoral ou déplacé. Il faut rectifier ce concept.

D’abord, il est primordial de savoir que Dieu n’envoie pas la maladie, pour punir ou pour quelque raison que ce soit. Sachant cela, je respecte l’intégrité spirituelle des individus. Mon maître, Jésus-Christ, m’a engagé à « juge[r] selon la justice » (voir Jean 7:24). A mes yeux, cela signifie juger en partant d’un point de vue spirituel, du point de vue de l’Amour divin, qui respecte vraiment la nature bonne et spirituelle de chaque individu en tant que fait réel concernant son être.

Mary Baker Eddy fit observer que Jésus accomplit de merveilleuses guérisons grâce à la faculté qu’il avait de voir chez les autres la ressemblance même de Dieu et que c’était cette vision « correcte » qui lui permettait de guérir (voir Science et Santé, p. 476). Il est évident que nous ne voyons pas toujours en nous-mêmes ni chez les autres des qualités qui reflètent le Divin, mais il nous faut regarder au-delà des fautes et des faiblesses humaines. En effet, en adoptant une approche spirituelle, nous avons la possibilité de prendre conscience de la manière dont chacun de nous exprime la nature divine.

Cela ne veut pas dire que nous devons tout simplement ignorer des tendances qui peuvent s’avérer destructrices dans notre existence. Par exemple, par amour pour leurs enfants, les parents les avertissent de ce qui pourrait être dangereux pour eux. Donc, la guérison spirituelle comprend aussi le fait d’aider celui qui souffre à discerner ce qui est nuisible à son bien-être. Toutefois, cette mise en garde aide à révéler une façon de vivre plus constructive et doit toujours avoir à sa base beaucoup d’amour; elle ne doit jamais porter un jugement.

Je suis attristé de voir que des personnes, dans certaines communautés religieuses, croient que les gens qui souffrent du SIDA méritent ce qui leur arrive. Le christianisme enseigné par Jésus n’appuie pas ce raisonnement. Jésus ne fermait pas les yeux sur les choses qui pouvaient nuire, au contraire, il donnait aux gens une idée beaucoup plus élevée de la façon dont Dieu les avait créés. Je pense que c’est ainsi que la guérison spirituelle doit aborder les choses. Pour moi, relever ce défi dans ma ville consiste à prier afin de mieux voir que nous sommes tous des expressions de Dieu.

Lutter contre la “lassitude de la compassion”

Quelquefois, les gens ont le sentiment que le problème du SIDA a pris une telle ampleur que leurs prières ne servent à rien. C’est ce que certains appellent la « lassitude de la compassion ». Or, il ne faut pas perdre de vue le but qu’on s’est fixé et savoir que chaque effort entrepris nous rapproche de la solution. Si on agit, en étant convaincu du pouvoir de l’Amour, de Dieu, on n’abandonne pas.

De plus, cette présence divine libère du sentiment de responsabilité personnelle dans la guérison. En effet, je ne pense pas que celui qui pratique la guérison spirituelle puisse être réellement efficace, s’il croit que le pouvoir de guérison est un pouvoir personnel, c’est-à-dire qu’il a son origine dans la capacité humaine.

J’ai été témoin de guérisons véritablement remarquables au long des années, et elles ont toutes été obtenues lorsque la présence de « Dieu avec nous » a été clairement perçue. Et même s’il est vrai que les efforts d’une seule personne ne semblent pas apporter grand-chose à une situation comme celle du SIDA, tout effort dérivé de la volonté divine a forcément un impact.

Répondre à l’appel au secours lancé par le monde

J’ai le sentiment que je dois vivre « pour toute l’humanité » (voir Mary Baker Eddy, Écrits divers, p. 294). La découverte de la Christian Science, les lois de Dieu, par Mary Baker Eddy, n’était pas destinée à un petit nombre. Mary Baker Eddy était profondément persuadée que la méthode de guérison du Christ appartenait à tous. Il me semble qu’il est de notre devoir envers tous de pratiquer le mieux possible cette guérison spirituelle, parce que la guérison spirituelle scientifique n’est pas un don spécial accordé à quelques privilégiés. Certaines personnes ont peut-être des réticences à utiliser le terme « science », mais la guérison spirituelle exige que l’on soit précis dans sa pratique, pratique qui assure un progrès continuel dans la compréhension de Dieu et de ce que Dieu exige quant à ce que j’appelle le service « dégagé du moi ».

A mes yeux, chaque fois que notre famille de l’humanité se débat avec un problème, c’est un appel au secours auquel il faut répondre. Voici ce qu’a écrit Mary Baker Eddy: « Tout ce qui maintient la pensée humaine dans la voie de l’amour dégagé du moi reçoit directement le pouvoir divin. » (Science et Santé, p. 192) Je suppose que cela veut dire que si nous ne franchissons jamais les frontières de ce qui nous est familier, il y a peu de chances que nous voyions le pouvoir de Dieu se manifester dans toute sa mesure. Je me dis souvent: « Que penserait-on de quelqu’un qui aurait quelque chose de très utile à donner, mais qui refuserait de le faire, par apathie ou indifférence ? » C’est peut-être pour cela que, même si l’épidémie de SIDA touche toutes les couches sociales, toutes les ethnies, toutes les races, tous les âges et les deux sexes, les cas individuels échappent aux statistiques et demandent toute notre attention.

La santé, ce n’est pas tant maîtriser une maladie. C’est se rapprocher de Dieu.

Un exemple

J’ai traité un cas qui a beaucoup compté pour moi. Il s’agissait d’un jeune homme qui est entré un jour dans mon bureau. D’après le diagnostic médical, il souffrait du sarcome de Kaposi, forme de cancer qui se développe souvent chez les malades du SIDA dans une phase avancée. Je ne connaissais pas bien cette maladie, mais j’en savais suffisamment pour en reconnaître les symptômes. L’histoire de ce garçon m’a fendu le cœur. Il avait été chassé de chez lui à l’âge de 13 ans. Il était venu à San Francisco où il vivait dans la rue. Il s’est rendu esclave de toutes sortes de choses: alcool, drogue, sexe, et, à un moment donné, il est devenu séropositif, pour finalement tomber malade du SIDA.

Ce qui est intéressant à noter, c’est qu’il n’était pas venu me voir pour être guéri. Il s’était résigné à mourir, mais avant cela, il voulait changer la vision qu’il avait de lui-même, il désirait avoir une meilleure image de lui-même. Un mercredi soir, il était allé à une réunion de témoignage dans une église de la Christian Science, et là, ce qu’il a entendu sur Dieu l’a intrigué. Je suis sûr que des gens ont relaté des guérisons spirituelles ce soir-là, mais il ne les a pas écoutées. Il voulait seulement en savoir davantage sur Dieu, car il en savait très peu.

Alors, quand il est venu dans mon bureau, nous avons beaucoup parlé de Dieu qui est une présence, une force, une intelligence, non un surhomme ni un Dieu anthropormorphe. Il a été touché par cela, parce qu’il n’avait jamais vraiment cru en Dieu, mais il s’était toujours dit que s’Il existait, il devait être autre chose qu’un Dieu à forme humaine.

Avant qu’il reparte, nous avons abordé I’idée exposée dans ce passage biblique que j’ai mentionné plus haut, « votre vie est cachée avec Christ, en Dieu », et le fait que ce jeune homme avait une vie en Dieu qui représentait beaucoup plus que ce qu’il avait vécu ces dernières années.

Quand il revenait chaque semaine, nous parlions et priions encore afin de mieux comprendre ce que veut dire avoir sa « vie... en Dieu ». Après la première visite, nous avions convenu de ne pas parler de la vie dans la rue, mais d’explorer ce qu’est réellement la vie avec Christ, notre vie spirituelle. Et il ne m’a jamais parlé de la maladie. Nous ne nous entretenions que de progrès spirituels. J’ai tant appris pendant ces entretiens, simplement en l’accompagnant dans sa quête spirituelle !

Quelque temps plus tard, les symptômes ont disparu. Au cours des années qui ont suivi, on m’a posé beaucoup de questions au sujet de cette expérience, en raison de la nature de la maladie et de la curiosité qu’elle suscite, et en raison du fait qu’elle est considérée incurable. Or, pour moi, ce qui est le plus important au sujet de ce cas, c’est ce qui est arrivé quand le jeune homme a décidé de chercher à mieux comprendre Dieu.

Tout cela s’est passé il y a huit ou neuf ans. Je n’ai plus eu de contacts avec lui, mais j’ai appris qu’il parle sans cesse de sa guérison. Quelquefois, des gens m’appellent pour me poser des questions au sujet de ce qu’il leur a dit et souvent ils me demandent de prier pour eux.

Il s’agit là de l’une des nombreuses guérisons dont j’ai été témoin, et qui m’ont montré la véracité de la promesse biblique, à savoir que si nous nous rapprochons de Dieu, Dieu se rapproche de nous (voir Jacques 4:8). J’ai vu cela à maintes reprises, au long des années, dans ma pratique de la guérison spirituelle. La santé, ce n’est pas tant maîtriser une maladie. C’est se rapprocher de Dieu.

La peur du SIDA

Il existe un autre aspect du SIDA auquel il faut remédier: la terreur que provoque cette horrible maladie et la peur de même toucher ceux qui en souffrent. La peur, c’est ne pas se sentir maître de la situation, c’est avoir le sentiment d’être vulnérable et désemparé. C’est encore une façon de dire que Dieu n’est pas présent dans notre vie.

Pourtant, la peur disparaît dès que ce qui la provoque disparaît. Et il est possible de renverser la situation, qu’il s’agisse du SIDA ou de tout autre problème, pour en faire une occasion de découvrir que l’amour de Dieu chasse la peur. La guérison de la peur consiste vraiment en cela: savoir que Dieu est l’Amour inconditionnel et qu’Il est toujours présent. Peu importe nos actes ou nos erreurs, l’amour de Dieu ne s’éloigne jamais de nous.

L’idée que l’Amour parfait guérit ce qui est considéré incurable vient directement de la Bible. Jésus fit face à la même terreur lorsqu’il guérit les lépreux, les exclus de son époque dont on évitait le contact. De nos jours, l’épidémie de SIDA s’est étendue aux États-Unis par l’intermédiaire des drogués et des homosexuels. Une fois la maladie diagnostiquée, on évitait plus encore qu’avant cette catégorie de la population, ils devenaient les exclus de la société moderne. Aujourd’hui, cette crise touche tout le monde, des enfants aux personnes âgées. Elle ravage l’Afrique et les Antilles. C’est un problème mondial.

Bien souvent, Jésus aida ceux qui étaient rejetés. Il abordait les exclus en faisant ressortir l’intégrité spirituelle de la personne. Nous en sommes tous capables, que nous connaissions ou pas quelqu’un qui souffre de cette maladie. Nous pouvons tous commencer à apprécier l’intégrité spirituelle d’une autre personne, autrement dit sa perfection en tant qu’expression de Dieu. Pour moi, c’est cela prier. Et la prière a pour but de changer notre pensée, de la mettre en harmonie avec la vision la plus élevée de ce qui est vrai au sujet de notre famille humaine. Ce changement crée une atmosphère mentale qui accorde davantage de place à l’inspiration, aux actes intelligents et offre donc davantage d’occasions de relever cet immense défi.

La véritable hérédité

Il y a quatre ans environ, on ma demandé de prier pour un enfant atteint du SIDA. L’enfant avait contracté la maladie par sa mère qui en souffrait aussi. Cela nous a donné l’occasion de prier au sujet de l’hérédité.

Nous avons donc approfondi l’idée que l’hérédité, perçue d’un point de vue spirituel, n’est pas la transmission de toute une série de caractéristiques physiques d’un père et d’une mère. Vue spirituellement, l’hérédité au contraire, est un héritage divin. Cet enfant était en droit de connaître l’héritage spirituel qui lui venait de Dieu. Les qualités qui constituaient son être venaient directement de Dieu, son origine réelle. Et à mesure que nous priions et que nous comprenions de mieux en mieux ce concept, l’enfant, au bout de quelques mois, n’a plus manifesté aucun symptôme de la maladie.

Il est évident à mes yeux que, dans chaque cas, qu’il s’agisse d’adultes ou d’enfants, il faut surtout prendre conscience du fait que chacun a un lien direct avec son véritable Père-Mère, Dieu. Les encouragements d’un père ou d’une mère sont souvent nécessaires pour que nous discernions notre perfection spirituelle, mais les qualités et les caractéristiques qui constituent l’être d’une personne viennent directement de Dieu. Et ceux-ci n’ont absolument aucun rapport avec la maladie, le péché ou la mort.

Pour découvrir plus de contenu comme celui-ci, vous êtes invité à vous inscrire aux notifications hebdomadaires du Héraut. Vous recevrez des articles, des enregistrements audio et des annonces directement par WhatsApp ou par e-mail. 

S’inscrire

Plus DANS CE NUMÉRO / mars 2003

La mission du Héraut

« ... proclamer l’activité et l’accessibilité universelles de la Vérité toujours disponible... »

                                                                                                                                 Mary Baker Eddy

En savoir plus sur le Héraut et sa mission.