J’ai relu récemment un ouvrage qui a fait date dans la révolution des soins holistiques: le livre de Norman Cousins, Anatomy of an Illness as Perceived by the Patient [anatomie d’une maladie du point de vue du patient].
Dans ce récit, celui qui fut longtemps réalisateur de l’émission de la BBC Saturday Review, décrit comment il s’est remis, par ses propres moyens, d’une forme d’arthrite qui affectait sa mobilité. Ses lecteurs se souviennent surtout de la façon dont il remplaça les calmants par une thérapeutique du rire: de larges doses déclenchées par les films des Marx Brothers et des émissions de La caméra cachée.
Celui qui cherche la lumière n’est pas condamné à l’obscurité.
Quant à moi, ce qui m’a le plus impressionnée, c’est sa rencontre fortuite, dans une rue de New York, avec l’un des spécialistes qui, dix ans plus tôt, avaient pronostiqué que la paralysie serait progressive et incurable. Norman Cousins lui a serré la main. Il a serré jusqu’à ce que le docteur grimace. Celui-ci a alors demandé ce qui avait bien pu opérer cette guérison évidente.
« Tout a commencé, a répondu Norman Cousins, quand j’ai décidé que des experts n’en savaient pas assez réellement pour condamner un être humain ». W. W. Norton & Co. New York, Londres, 1979, p. 159.
D’ailleurs, M. Cousins a un grand respect pour les médecins qui traitent leurs patients comme des partenaires dans le processus de guérison et non comme des machines. Mais dans les années 70, son refus révolté d’accepter passivement l’incurabilité avait suscité une controverse. On avait même jugé cette attitude dangereuse. Aujourd’hui, alors que l’impact de la pensée sur la santé est plus largement admis, il est facile d’oublier la dette qu’a la société envers les nombreuses personnes qui ont eu le courage de proclamer cette idée publiquement.
Si cette remise en question de l’autorité médicale par M. Cousins trouve un écho en moi, c’est sans doute parce que je connais des gens qui ont été guéris, par le seul recours à la prière, de maladies et de blessures considérées incurables. Eux aussi ont rejeté courageusement des condamnations. Ils avaient la certitude que le pouvoir qui guérit, c’est Dieu, l’Amour tout-puissant qui donne et gouverne la vie.
On trouve des illustrations de cette conviction tout au long de la Bible. Je me suis souvent demandé, par exemple, ce qu’avait vécu le psalmiste pour écrire le chant exubérant où il proclame que Dieu guérit « toutes tes maladies » (voir Ps. 103:3), ou ce qui a permis au prophète Jérémie d’affirmer que « rien n’est trop difficile » pour Celui qui a créé l’univers (voir Jér. 32:17, La Bible en français courant). Paul, quant à lui, parlait peut-être de sa propre transformation et des guérisons qu’il a obtenues ensuite, lorsqu’il dit qu’ « il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ ». La version King James ajoute: « et qui marchent non selon la chair, mais selon l’esprit. » (Rom. 8:1)
Ce « aucune condamnation » doit forcément impliquer aucune incurabilité. Les guérisons de Jésus me font dire que le concept de l’incurabilité existe seulement dans une vision matérialiste qui « marche selon la chair », autrement dit qui met toute sa confiance dans la seule réalité de la matière. « Marcher selon l’Esprit », c’est fixer son regard, aussi fidèlement que possible, sur Dieu comme étant la seule réalité, Dieu qui est le bien immuable.
Cette « marche » spirituelle n’est pas simple. Ce n’est pas facile de tenir bon sous un déluge de condamnations. Certains jours, on a l’impression que prendre le parti de la bonté divine revient à siffler pour se donner du courage. Le rire, quelle qu’en soit la source, est d’une grande aide. Toutefois, je constate que ce qui m’aide le plus à marcher dans la voie de l’Esprit, c’est la force inépuisable de la Bible et du livre de Mary Baker Eddy, Science et Santé avec la Clef des Écritures.
Défiant les conventions, Mary Baker Eddy suivit son intuition qui lui disait que la maladie n’était pas envoyée par le Créateur et ne pouvait condamner la création à la défaite. Après avoir passé des années à expérimenter les placebos et d’autres méthodes de soins, elle en vint à la conclusion que la foi était essentielle dans la guérison. Or, elle ne s’en tint pas là. Elle se rendit compte que, pour guérir avec efficacité, la foi devait reposer sur la Vérité ultime, sur Dieu. Elle s’absorba dans l’étude de la Bible afin de mieux comprendre Dieu. Elle rechercha la loi qui était à la base des guérisons spirituelles de Jésus. Elle réfléchit à ce qu’elle lisait et pria pour être éclairée. Peu à peu, la lumière se fit.
Celui qui cherche la lumière n’est pas condamné à l’obscurité. Des textes inspirés sont de véritables portes qui ouvrent sur la vérité. Science et Santé présente au lecteur cette vérité inouïe: l’amour infini de Dieu nous donne autorité sur la maladie. Voici ce qu’on y lit: « Exercez cette autorité que Dieu a donnée. Prenez possession de votre corps et dominez-en la sensation et l’action. Élevez-vous dans la force de l’Esprit pour résister à tout ce qui est dissemblable au bien. Dieu en a rendu l’homme capable, et rien ne saurait invalider les capacités et le pouvoir dont l’homme est divinement doué. » (p. 393)
