Skip to main content Skip to search Skip to header Skip to footer

Guidée par la prière, une femme aide d’autres femmes

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mars 2003


: Pouvez-vous nous dire quelle est votre activité professionnelle actuellement?

Gisèle Yitamben: Actuellement, je dirige une organisation qui appuie les femmes entrepreneurs et les jeunes en leur apportant formation, informations et même financement dans le démarrage et le développement de leurs activités.

Héraut: Et comment en êtes-vous arrivée à occuper cette fonction?

G. Y.: Après avoir fini l’université, je suis rentrée dans mon pays. J’ai enseigné dans un établissement assez prestigieux. Au bout de trois ans, j’ai perdu mon emploi. C’est à ce moment-là que j’ai rencontré une amie qui m’a présenté la Christian Science. Cela m’a amenée à mieux étudier la Bible, à comprendre, à utiliser la Bible dans ma vie courante. Comme j’aimais beaucoup lire, mon amie m’avait remis pratiquement tous les livres écrits par Mary Baker Eddy, découvreuse et fondatrice de la Christian Science.

Et il y a un passage dans la Bible que je continue d’étudier encore aujourd’hui: « Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. » (Matth. 6:33)

Étant au chômage, je priais pour trouver un emploi. Une idée m’est venue. Avant de finir de travailler dans l’établissement où j’enseignais, j’avais fait une étude sur l’accès des femmes au crédit en Afrique. Je me rappelle avoir été choquée de voir que les femmes travaillaient autant, mais que leurs activités étaient de très petite dimension.

En priant, l’idée m’est venue, de manière insistante, de développer une organisation pour essayer d’apporter aux femmes les appuis institutionnels dont elles avaient besoin. Il s’agissait de formation, de gestion et de micro-financement.

J’ai trouvé cette idée bizarre, parce que je n’avais pas d’emploi. Mon époux, dans son entreprise, se trouvait dans une situation chancelante. On ne payait plus les salaires. Comment, avec quoi, allais-je démarrer cette institution?

Héraut: Et malgré la situation qui ne se prêtait vraiment pas à ce type de projet, vous aviez tendance à penser qu’il s’agissait de quelque chose de valable et d’intéressant.

G. Y.: Voilà. L’idée était insistante, et dans mes lectures, j’avais appris que chaque idée était complète en soi. Donc, je me suis mise à méditer sur ce passage biblique en me demandant ce qu’étaient ce royaume et cette justice de Dieu. Le royaume de Dieu avait toujours été pour moi le respect des Commandements, des lois de Dieu. C’est ce qui m’a amenée à étudier régulièrement chaque Commandement, à lire Science et Santé et les autres écrits de Mary Baker Eddy pour voir quelle était son interprétation, afin de comprendre ces Commandements et de les mettre en application dans ma vie journalière. Autrement dit, j’ai essayé de chercher premièrement le royaume et la justice de Dieu.

J’ai vu, grâce la Bible, que ce royaume est ici et maintenant. C’est un royaume où Dieu gouverne, où notre volonté personnelle n’a pas de place, où la joie est omniprésente et où il n’y a pas de hasard.

L’intégrité, la compassion, l’amour, la bienveillance, l’activité, la santé, l’abondance, voilà ce qui constituait le royaume de Dieu. En fait, un ensemble de choses qui sont notre droit divin. Ensuite, dans ce verset, il est dit: « Toutes ces choses vous seront données. » Quelles sont toutes ces choses? Il s’agit de tout ce que nous pensons être nécessaire: des vêtements, de la nourriture, des salaires, des moyens de se mouvoir.

Héraut: Tout ce qui est nécessaire pour vivre en quelque sorte.

G. Y.: Exactement. Donc, toutes ces paroles m’ont accompagnée chaque jour dans mes activités. Je peux vous assurer que j’ai eu des inquiétudes, mais progressivement, certaines personnes se sont adressées à moi, ont fait remarquer que l’idée était intéressante. Des volontaires ont contribué, par exemple, par des modules de formation, d’autres par des moyens financiers.

Héraut: En fait, Gisèle, au fur et à mesure de vos progrès spirituels, votre projet se mettait en route.

G. Y.: Oui, chaque jour, un pas après l’autre, nous avancions, nous achetions des programmes en écoutant toujours notre environnement. C’est ainsi qu’on est parti de la formation pour passer à la gestion, au micro-financement, et du micro-financement aux nouvelles technologies.

Héraut: Pourriez-vous expliquer ce qu’est le micro-financement?

G. Y.: Chez nous, en Afrique, les femmes sont généralement dans les petits métiers. Et quand elles ont besoin de financement, les institutions en place ne sont pas adaptées à ce genre de financement. Il n’y a donc pas d’établissements financiers qui leur donnent ces tout petits financements, variant de 10 000 CFA à 200 000 CFA, dont elles ont besoin pour développer leurs activités.

Grâce à la prière et à l’étude journalière, grâce à ce travail spirituel, cette compréhension progressive de ce qu’est Dieu, de mon rapport à Dieu, du rapport de mon environnement à Dieu, progressivement, l’institution s’est mise en place. Nous sommes passés d’une toute petite institution à une organisation qui apporte du financement à beaucoup de femmes, de la formation à beaucoup de jeunes, qui aide et bénit un certain nombre de personnes dans mon pays.

Héraut: D’où provient le financement que vous obtenez pour ces femmes?

G. Y.: De plusieurs sources. Il y a le travail des volontaires. Parfois, de jeunes Américains, de jeunes Français, de jeunes Africains et de jeunes Camerounais viennent donner de leur temps pour pouvoir apporter la formation et les informations dont nous avons besoin. Il y a toujours des bonnes volontés, un peu partout dans le monde, qui pensent que ce travail est important et nécessaire, et qui, régulièrement, apportent leur financement. Nous avons aussi obtenu des financements des Nations Unies pour pouvoir soutenir nos programmes.

Progressivement, nous avons bâti une crédibilité liée à l’intégrité et à un ensemble de valeurs morales qui font que beaucoup de gens pensent qu’ils peuvent s’associer à une telle œuvre. Il arrive qu’en partenariat avec de grandes institutions, nous puissions développer des programmes pour la région, des partenariats avec des structures privées. Les bonnes volontés viennent de partout.

Héraut: Comment se déroule le remboursement de ces sommes par les femmes qui en ont bénéficié?

G. Y.: Nous avons réalisé notre programme en copiant les pratiques déja en usage. Il s’agit de la caution solidaire. L’emprunt est un emprunt individuel mais soutenu par le groupe. Cela veut dire qu’à l’intérieur du groupe, si une femme ne rembourse pas, les suivantes ne pourront pas emprunter. Donc, elles sont obligées de veiller à ce que les autres femmes puissent rembourser. Dans la plupart des groupes, les femmes cotisent régulièrement pour s’assurer que chacune rembourse.

Héraut: Quel est le profil des femmes qui participent à ces projets et bénéficient de ces prêts?

G. Y.: Il s’agit généralement de personnes n’ayant pas une grande instruction et ayant des moyens limités, qui ne peuvent pas accéder aux services institutionnels existants.

Héraut: De quel type de projet s’agit-il en général?

G. Y.: Il y a plusieurs types de projets: certaines femmes sont dans la transformation alimentaire, d’autres dans le textile, les services et le petit commerce. Aujourd’hui, par exemple, il y a une de nos bénéficiaires qui exporte des fruits séchés vers la France et la Suisse. Une autre est une artiste qui a ses produits en vente dans un grand magasin au Canada. De temps en temps, des femmes exportent des vêtements africains qu’elles ont réalisés.

Héraut: Donc, les projets peuvent parfois aller plus loin que ce qu’on aurait pensé au départ.

G. Y.: Voilà. En fait, il m’arrive d’être invitée de par le monde pour parler de notre projet, et voir ce que les autres font. J’ai remarqué, un peu partout dans ces capitales, qu’on retrouvait beaucoup de produits africains qui étaient généralement arrivés de manière informelle. Alors, quand, pour la première fois, j’ai été invitée à suivre un séminaire sur Internet, j’ai demandé aux personnes qui avaient organisé ce séminaire comment on pourrait organiser cela entre femmes entrepreneurs. Nous pensions à l’exportation. Nous nous sommes dit qu’il y a aussi une diaspora dans tous ces pays du monde, qui pourrait constituer des partenaires.

J’ai prié pour savoir que le bien était là pour tous les enfants de Dieu et que rien ne pouvait limiter leur accès au bien.

Alors, en 1999, j’avais organisé une réunion à laquelle j’avais invité des femmes africaines de la diaspora ainsi que les femmes africaines du continent (il y en avait environ une centaine), afin de voir comment utiliser le commerce électronique pour faire des échanges entre nous. Après notre contact avec les nouvelles technologies, nous nous sommes rendu compte que beaucoup de limites pouvaient être dépassées, réduites, par exemple dans l’éducation, grâce à tous les programmes en ligne qui existent aujourd’hui. Nous avions la possibilité d’accéder à ces informations par Internet, sans avoir à aller poser des questions aux gens, par-ci, par-là. En fait, un expert peut toucher le monde entier.

Donc, dans le projet, il s’agissait de pouvoir échanger sur Internet avec les autres femmes africaines. Les femmes allaient pouvoir vendre leurs produits, échanger, apprendre, recueillir des informations sur Internet, sans avoir à se déplacer.

Héraut: Quels obstacles avez-vous rencontrés lors de cette évolution et en montant ce projet?

G. Y.: A tous les niveaux, il y a eu des obstacles. Aujourd’hui, sur la scène internationale, on parle beaucoup de ces petits crédits, mais quand j’ai commencé, c’était une expérience tout à fait originale et quand on parlait de ces petits crédits, tout le monde ouvrait des yeux en se demandant si vous aviez toute votre tête.

Par exemple, quand il a fallu organiser cette réunion sur les nouvelles technologies, mettre en place une infrastructure pour permettre aux femmes d’utiliser Internet, je me suis retournée vers tous nos partenaires habituels, mais chacun m’a dit qu’en Afrique les gens ont plus besoin de vaccins, de latrines, de puits d’eau que de nouvelles technologies. C’était une idée incongrue à leurs yeux. Or tous ces problèmes seraient plus faciles à régler si on avait Internet, plutôt que d’attendre la venue de livres et d’informations.

Face à la résistance de nos partenaires traditionnels, et au regard de tous ces avantages qu’Internet a tout de suite apportés, j’ai prié pour savoir que tout ce bien était là pour tous les enfants de Dieu et que rien ne pouvait limiter leur accès à ce bien, ni l’analphabétisme ni la pauvreté. Beaucoup de gens se sont mis à dire que tout ce qui est sur Internet est en anglais. Même alphabétisés, les francophones deviennent illettrés par rapport aux informations sur Internet. Nous avons alors pensé à faire passer sur une radio l’ensemble des informations trouvées sur Internet en français et dans les langues locales afin que les femmes, les jeunes, les personnes de la communauté puissent accéder à l’information.

Cela nous a pris du temps pour trouver le financement, et ce ne sont pas nos partenaires traditionnels qui nous ont apporté le soutien nécessaire. J’ai rencontré à New York, la responsable d’une organisation. Je lui ai parlé de ce projet qu’elle a trouvé vraiment original. Elle a versé les premiers fonds qui ont permis de faire démarrer ce programme.

Héraut: Et ce qui est très intéressant, à vous écouter, c’est qu’on pouvait avoir l’impression qu’il fallait passer par un certain nombre d’étapes, alors qu’un regard plus inspiré, plus spirituel vous a permis de voir qu’il n’y avait pas lieu d’attendre et qu’immédiatement des femmes, même avec un faible niveau d’étude, pouvaient accéder à cette nouvelle technologie et en tirer des bénéfices.

G. Y.: Et il fallait prier pour savoir qu’on aurait toujours la réponse, qu’on arriverait à satisfaire ce besoin qui est légitime, le besoin d’information, le besoin de formation.

Héraut: Étiez-vous seule quand vous avez démarré votre projet?

G. Y.: Oui, je l’ai pensé et j’ai interpellé autour de moi les personnes qui pouvaient y contribuer par leurs talents, leurs conseils.

Héraut: Donc, on peut dire que c’est vraiment l’inspiration que vous ont apporté vos prières et votre étude qui vous a guidée dans le choix de ce projet, dans la manière de le mener et de chercher des collaborateurs autour de vous.

G. Y.: Absolument. Cette inspiration m’a guidée tous les jours, et l’étude journalière de la Bible qui m’amène à être beaucoup plus attentive, à écouter davantage, m’a permis d’ajouter à ce projet un ensemble de choses qui étaient nécessaires à l’environnement.

Héraut: Pouvez-vous expliquer comment la prière vous a permis de recevoir ces idées qui semblaient tant répondre aux besoins et de faire ainsi progresser votre projet?

G. Y.: Ces idées me sont venues de différentes manières. Je prends un exemple: on m’avait invitée à une conférence à laquelle je devais parler des télécommunications. Le premier jour, j’ai écouté parler plein de professeurs, d’ingénieurs. Je suis économiste de formation. Je me suis rendu compte que ce que j’avais préparé comme présentation ne pouvait pas passer.

Alors, je suis retournée dans ma chambre d’hôtel, et j’ai pris la Leçon biblique de la semaine. Je me suis mise à la lire pour y trouver la paix, la tranquillité. Dans cette Leçon, j’ai lu dans le livre de l’Exode, le passage où Moïse s’inquiétait de devoir parler aux enfants d’Israël, Dieu lui a dit: « Va donc, je serai avec ta bouche, et je t’enseignerai ce que tu auras à dire. » (4:12)

C’était comme si Dieu me le disait à moi aussi, maintenant. Cela m’a complètement détendue. Je n’allais pas parler de ce que je ne connaissais pas, mais de ce que nous allions faire avec ces nouvelles technologies. J’ai changé complètement mon discours. Il était en anglais. Je peux vous assurer que Dieu était avec ma bouche!

Ces intuitions viennent de plusieurs manières. Chaque fois, c’est une idée qui va servir positivement à l’environnement, va permettre d’améliorer ce que je suis en train de faire. C’est cela qui me fait comprendre que l’idée vient de Dieu. Le résultat me bénit. Il apporte la satisfaction à l’ensemble des gens pour lesquels je travaille, à ma famille, ainsi de suite.

J’ai appris, par la prière, que chacun de nous est l’enfant de Dieu et que chaque enfant de Dieu, s’il se tourne vers Dieu chaque jour, aura ce dont il a besoin, la force, les idées nécessaires pour continuer à réaliser ce qu’il a à réaliser. Dieu est en Afrique, en Europe, partout. Il est toujours avec nous. Quel que soit l’endroit où nous nous trouvons, Il apporte une solution à nos problèmes. Il vient au secours de chacun de Ses enfants.

Pour découvrir plus de contenu comme celui-ci, vous êtes invité à vous inscrire aux notifications hebdomadaires du Héraut. Vous recevrez des articles, des enregistrements audio et des annonces directement par WhatsApp ou par e-mail. 

S’inscrire

Plus DANS CE NUMÉRO / mars 2003

La mission du Héraut

« ... proclamer l’activité et l’accessibilité universelles de la Vérité toujours disponible... »

                                                                                                                                 Mary Baker Eddy

En savoir plus sur le Héraut et sa mission.