Des millions de femmes, sans compter le corps médical dans son ensemble, ont été profondément troublés d'apprendre, par une étude faite récemment sur l'hormonothérapie substitutive (HTS), que ce traitement augmentait les risques de maladie chez certaines patientes.
La couverture de Time magazine posait une question difficile aux « 40% des femmes qui vivent aux États-Unis » et qui ont recours à l'HTS pendant la ménopause. En grosses lettres de couleur, on lisait: « L'hormonothérapie substitutive plus dangereuse que prévu. Que peut bien faire une femme ? »
Mon cœur de femme s'émeut en pensant à celles qui se débattent à la fois avec les symptômes et le traitement de la ménopause. Pourtant, je sais que la réponse à la question « Que peut bien faire une femme ? » ne comporte pas forcément de risques. Elle peut être spirituelle.
Je me souviens de l'époque où j'ai dû faire face à la ménopause. J'avais un peu plus de 50 ans. Mon père, dont j'étais très proche, venait de mourir. Mon mari et moi trouvions notre nid bien vide depuis que notre cadet était parti à l'université. Mes premiers cheveux blancs avaient fait leur apparition ainsi que des difficultés physiques et des troubles affectifs: bouffées de chaleur et brusques changements d'humeur. Je pleurais facilement et abondamment. J'avais soudain l'impression que tout changeait autour de moi: ma vie, ma famille, mon corps. J'étais face à ce que ma génération appelait le « retour d'âge ».
Un après-midi où j'avais particulièrement envie de pleurer, j'ai pris conscience du fait que ces difficultés liées à la ménopause devaient être abordées de manière directe, par la prière. Prier à ce sujet revient à poser à Dieu la question « Que peut bien faire une femme ? » La prière permet aux pensées et au cœur de s'ouvrir à l'inspiration et aux réponses spirituelles qui aident à échanger une vision matérielle de la vie contre une vision plus spirituelle. Cette vision spirituelle influe sur l'existence en profondeur et de façon pratique.
Comment la prière a-t-elle transformé ma manière de voir les changements qui s'opéraient dans mon corps et dans ma vie ? Comment est-il possible qu'une communion silencieuse avec l'Entendement divin change la vision qu'on a de la vie ? Le mieux, pour moi, est de répondre à ces questions en exposant les idées qui me sont venues grâce à la prière.
En priant, je me suis souvenue d'un passage de Science et Santé, le livre qui m'a enseigné les fondements de la prière et de la guérison spirituelles. Dans ce livre, l'auteur emprunte au vocabulaire de la géométrie pour illustrer la différence qui existe entre une vision matérielle et une vision spirituelle de la vie. Voici son explication: « La Vie réelle, ou Entendement, et son opposé, la prétendue vie et le prétendu entendement matériels, sont figurés par deux symboles géométriques, un cercle ou une sphère et une ligne droite. Le cercle représente l'infini sans commencement ni fin; la ligne droite représente le fini, qui a un commencement et une fin. » (p. 282)
A partir de cette illustration, j'ai imaginé que je plaçais un crayon au milieu d'une ligne droite et que je la suivais jusqu'au bout de la page. Si je pensais en être à la « cinquantaine », avec l'existence en équilibre au milieu de cette ligne, j'allais arriver jusqu'à la fin de cette ligne, jusqu'à la fin de la jeunesse, de la vitalité, de la santé, etc. (Et les femmes affrontant la ménopause n'ont-elles pas été conditionnées pour croire que c'est ce qui leur arrive ?) Mais si je plaçais mon crayon sur le cercle et que je le suive sans m'arrêter, mon crayon allait continuer à tracer un cercle indéfiniment. Le cercle, représentant la vie infinie, n'aurait ni début ni fin.
C'était très dynamisant sur le plan mental de comprendre que cette image illustrait la vision éternelle de Dieu, la Vie, qui ne comprend ni perte ni changement. La Vie divine ne peut jamais perdre son énergie, son animation. Elle ne peut jamais perdre la vivacité et la beauté divines. Ces faits spirituels sont aussi vrais concernant Dieu, l'Entendement divin, l'origine et la source de stabilité de l'univers. L'intelligence de l'Entendement, qui fait tourner la terre sur son axe et les planètes sur leur orbite, ne perd jamais son équilibre, ne passe jamais d'un extrême à l'autre.
En priant avec ces idées, j'ai mieux compris que l'unité spirituelle avec notre Créateur nous maintient dans la joie et la santé de la Vie éternelle. Un dictionnaire définit ainsi le mot « éternel »: « une communion constante avec Dieu. » Quand vous vivez en communion avec Dieu, quand vous vous en remettez à l'Entendement pour être guidé et inspiré, quand vous avez la certitude que le Principe vous aide à être honnête dans vos rapports avec les autres, quand vous vous tournez vers l'Amour afin qu'il vous aide à vous montrer plus attentionné et moins égoïste, vous « demeurez » dans et avec Sa nature immuable et équilibrée.
Dans les Écritures, il est dit que Dieu créa l'homme et la femme et qu'Il « les bénit ». Dans une « communion constante » avec Dieu, la masculinité ou la féminité d'un individu n'est pas tant physiologique – une ligne droite qui se dirige vers la fin – qu'elle n'est éternelle: elle est davantage comme un cercle, où les progrès, la joie et la santé sont continuels.
Science et Santé fait ressortir cette idée en ces termes: « Les registres des naissances et des décès sont autant de conspirations contre l'homme et la femme. » (p. 246) et: « Les hommes et les femmes d'un âge plus mûr et d'une expérience plus étendue devraient parvenir à la santé et à l'immortalité, au lieu de se laisser choir dans les ténèbres ou la tristesse. » (p. 248)
Quels ont été les résultats de ma prière ? D'abord, j'ai éprouvé un soulagement physique et mental. Après cet après-midi passé dans une communion silencieuse avec Dieu, je n'ai plus jamais eu de sautes d'humeur ni de moments de détresse. L'envie de pleurer a totalement disparu. Les bouffées de chaleur ? En toute honnêteté, je ne me souviens pas avec quelle rapidité elles ont cessé, mais je sais qu'elles ont disparu peu de temps après ma prière. Entre-temps, leur fréquence et leur intensité ont diminué au point qu'elles ne me gênaient plus. Et le sentiment de vide dans le nid ? Mon mari et moi y avons trouvé quelques avantages: nous ne sommes plus obligés d'être chez nous tous les week-ends afin de nous assurer que la boum du lycée n'ait pas lieu dans notre maison ! Notre mariage a connu un renouveau. Nous avons acheté des billets pour l'orchestre philarmonique de New York et nous avons passé de merveilleux week-ends à visiter cette ville. Enfin, à ma grande surprise et à ma grande joie, ma carrière professionnelle s'est enrichie d'une nouvelle facette et m'a conduite à donner des causeries dans tous les États-Unis et dans d'autres régions du monde.
Lorsque nous ouvrons notre cœur, en tant que femme, à une vision spirituelle de la vie, nous sentons l'énergie divine prendre la place du déclin de la santé et de la vigueur, nous nous sentons renouvelées par un pouvoir qui abolit l'inquiétude quant au vieillissement et à la beauté qui se fane, et nous avons la possibilité de continuer à vivre et à progresser. Nous sommes si occupées à « faire » que nous n'avons pas le temps de nous demander: « Que peut bien faire une femme ? »
