Imaginez que vous êtes dans une salle de classe où le tableau noir est couvert d'équations. Des élèves essaient de les résoudre en espérant peut-être obtenir une bonne note. Puis, quelqu'un s'aperçoit que toutes les réponses sont fausses. Une seule et même erreur en est la cause. Que faire ?
Si vous vous contentez d'effacer le tableau, vous n'aurez pas accompli grand-chose: vous n'aurez pas attaqué le problème à la racine. En revanche, si vous effacez le concept erroné de l'esprit des élèves grâce à un enseignement clair, dans un même temps, vous aurez corrigé l'erreur et éclairé les élèves. Il s'agit donc d'une double action, effacer et éclairer, qui se produit souvent au moyen d'une seule idée juste.
Cette sorte d'action double trouve un parallèle dans la pratique de la guérison spirituelle qui consiste à éliminer les peurs ou les conceptions erronées, en introduisant des faits spirituels qui soulignent la sollicitude dont Dieu nous entoure. Chaque fois que nous sentons la présence divine, nous avons un peu plus confiance dans Sa bonté. Alors, l'effet paralysant de la peur sur la pensée, et donc sur le corps, se met à diminuer.
Regardez la Bible. A maintes reprises, des gens atteints de maladies graves furent guéris lorsqu'ils perçurent quelque peu leur nature spirituelle intrinsèque. Quand la pensée est touchée par le Christ — la présence du pouvoir de Dieu, l'Amour divin — elle s'améliore naturellement. Et même si Dieu est toujours à l'origine de ce contact avec le Christ, il nous revient de percevoir que cette activité divine a bien lieu dans notre cas. Alors, les peurs et les concepts erronés sont effacés et remplacés par un point de vue plus sain.
Prenez, par exemple, la rencontre de Jésus avec le lépreux (voir Marc 1:40—45). A l'époque, ce dernier était traité en paria. On exigeait qu'il garde une distance de deux mètres avec qui que ce soit, on lui interdisait l'entrée de la plupart des bâtiments et il devait crier « impur ! impur ! » pour prévenir de son arrivée. Or, il vint vers Jésus pour être guéri, et Jésus transgressa la loi de la société en le touchant. L'homme fut guéri instantanément.
Même si ce geste concret de Jésus témoignait de sa compassion et de son courage face à une maladie contagieuse, la guérison ne fut pas le résultat d'un simple contact physique, pas même d'un contact physique avec Jésus. Le véritable pouvoir à l'œuvre, c'était le Christ, le message de la présence et du pouvoir de Dieu. Ce contact, la compassion du Christ, effaça la peur, le dégoût de soi et même la certitude que la maladie pouvait être dangereuse et contagieuse. Et ce même contact fit naître le sentiment d'être aimé, entouré, digne d'intérêt, pur. Jésus se conformait à une loi supérieure qui transcendait les us et coutumes de la société. Cette loi supérieure a son origine dans l'amour de Dieu. Et cet amour se manifeste avec une puissance qui guérit.
Aujourd'hui, la guérison par la prière en appelle à la même autorité divine. Mary Baker Eddy se sert des mots « Christian Science » (Science Chrétienne) pour parler de la loi de Dieu. Et cette loi a une action double. Voici ce qu'elle écrit: « La Science Chrétienne efface de l'entendement des malades la croyance erronée qu'ils vivent dans la matière ou à cause d'elle, ou qu'un prétendu organisme matériel régit la santé ou l'existence du genre humain; elle nous engage à nous reposer en Dieu, l'Amour divin, qui veille sur toutes les conditions nécessaires au bien-être de l'homme. » (Rudiments de la Science divine, p. 12)
La double action d'effacer et d'éclairer se produit souvent au moyen d'une seule idée juste.
Cette action n'entraîne jamais l'affaiblissement ni la destruction. Elle construit et elle guérit, parce que l'Amour divin fait respecter sa propre loi. Or, même si l'Amour seul fait respecter la loi, notre rôle est loin d'être passif. Persister dans le commérage, la colère ou la jalousie équivaut, en un sens, à écrire au tableau des erreurs qui devront finalement être effacées. L'Amour nous enjoint de penser de manière constructive. Alors, les commérages, la colère, etc., perdent de leur attrait jusqu'à disparaître finalement, et une vision des choses davantage inspirée par Dieu domine nos journées.
Quand elle était enfant, une de mes amies devint incapable de marcher pendant deux semaines. Était-ce la polio ? Elle ne le sut jamais, mais c'est ce que pensait son père, un pharmacien. Elle se souvient des rapports extrêmement tendus qui existaient alors entre ses parents, qui divorcèrent par la suite. Ce qui est plus important encore, elle se souvient d'une praticienne de la Christian Science qui vint prier pour elle. L'atmosphère se détendit un peu. Les peurs et les animosités qui avaient rempli la maison furent effacées à ce moment-là. Elle se souvient qu'elle s'était sentie très calme. Et elle fut guérie: elle marchait, sautait, courait comme toute petite fille de six ans.
Sa guérison corrobore ce qui est dit dans cet article: une profonde prise de conscience de l'amour et de la sollicitude divines transforme les malades. La paix de l'esprit s'installe. Cette paix a d'importantes implications. Plus nous tirons nos pensées de l'Entendement divin au lieu de ce que la Bible appelle « l'affection de la chair », mieux c'est. Les craintes sont évacuées. L'harmonie et la confiance en soi sont introduites. La qualité de nos pensées s'améliore tout comme l'état de notre corps. En effet, bien que cette action d'effacer et d'éclairer soit mentale et spirituelle, en général les résultats se perçoivent physiquement.
Bien entendu, on ne peut pas tout effacer et on ne le doit pas. Qu'est-ce qui est ineffaçable ? La Bible rapporte ces paroles venant de Dieu: « Je mettrai ma loi au-dedans d'eux, je l'écrirai dans leur cœur. » (Jér. 31:33) L'écriture de l'Amour pourra-t-elle jamais être effacée ?
Le plan de Dieu pour chacun de nous est gravé, de manière indélébile, au plus profond de notre être. C'est Son propre décret – le pouvoir de guérison à double action – et il est divinement inscrit dans l'identité véritable de chacun de nous en tant que fils ou fille de Dieu. Ces vérités transcendent tout ce qu'il est convenu d'accepter comme notre code génétique. La loi de Dieu étant à notre portée, elle est « écrite » en chacun de nous. Et nous ne sommes jamais si éloignés de la présence transformatrice de l'amour de Dieu que nous ne puissions sentir son contact qui guérit.
Il y a quelque temps, j'ai remporté une victoire mineure mais mémorable. J'avais un gros rhume. Un matin, j'avais à peine commencé à prier qu'en moins d'une minute, le rhume avait disparu. Tous les symptômes avaient été effacés de ma tête, de ma gorge et de ma poitrine. J'étais émerveillé de la rapidité de cette guérison. Or, en y repensant plus tard, je notai différentes choses. Pendant ce court moment de prière, j'avais été totalement convaincu de la réalité de l'amour si bien que la notion de quoi que ce soit qui puisse s'y opposer était devenue pour moi impensable. Face à cette certitude, je n'eus pratiquement pas d'efforts à faire pour effacer la pensée de la maladie. Une fois cette pensée détruite, les symptômes disparurent.
Appliquée au genre humain au moyen de la prière, la vérité spirituelle apporte la guérison. C'est un moyen pratique de résoudre les problèmes dans la vie quotidienne. C'est un secours qui a la régularité d'une loi. Un réconfort pour les cœurs qui luttent, où qu'ils soient. Une force qui peut agir et qui agit dans notre vie pour la rendre meilleure.