Pour se défendre contre un ennemi invisible et inconnu, il faut être extrêmement vigilant. La peur n'est pas une alliée à ce haut niveau de vigilance. Il arrive d'ailleurs que la peur paralyse le jugement et entrave l'action ou même l'inaction légitimes.
La peur est illusoire; elle disparaît en présence de la bravoure. « Avez-vous eu peur ? » demande-ton à quelqu'un qui s'est soudain trouvé en danger et qui s'en est sorti. On constate alors que la peur s'est évanouie face à l'impérieuse nécessité d'agir. La bravoure non préméditée s'accompagne souvent d'un éclair de sagesse et d'ingéniosité dans lequel la peur n'a aucun rôle à jouer.
Dans le livre de Mary Baker Eddy sur la Christian Science, Science et Santé avec la Clef des Écritures, un court récit quelque peu insolite illustre bien cette sagesse et cette ingéniosité: « En regardant sans crainte un tigre dans les yeux, sir Charles Napier le renvoya tout tremblant dans la jungle. » (p. 378)
L'incident eut lieu alors que Napier Sir Charles Napier (1782–1853): Général britannique, il se distingua en Espagne contre les armées de Napoléon. Il fut commandant en chef de l'armée des Indes de 1849 à 1851. se promenait à cheval dans la jungle. Un tigre apparut soudain. Napier s'arrêta, fixa le tigre du regard et l'animal repartit dans la jungle.
Bravoure ? Certainement. Absence de peur ? Sans aucun doute. L'animal aurait senti et attaqué la peur. Vigilance ? Oui, et davantage. Le tigre avait rencontré la maîtrise de soi, le sang-froid, la détermination, l'autorité et ne trouva rien qu'il puisse attaquer dans ces qualités très fortes. Sa vie et son expérience avaient préparé sir Charles à faire face à cette menace soudaine.
Le monde est en état d'alerte. Les attentats contre le World Trade Center à New York et le Pentagone à Washington, sont des actes dus à une paralysie du sens moral. Essayer de les draper de ferveur religieuse, c'est se tromper soi-même. La menace du terrorisme sous toutes ses formes et en tous lieux est animale par nature.
Napier fit face à la menace que représentait le tigre avec les ressources mentales de sa personnalité hors du commun. Nous avons besoin de cela aujourd'hui, et même davantage. Affronter et vaincre la menace embusquée exige une individualité divinement développée, un réveil spirituel, un amour inconditionnel qui ne peuvent venir, en qualité et en quantité suffisantes, que de Dieu, l'Esprit et l'Amour.
La victoire sur le mal et sur la peur, dont le mal se sert pour tromper et démoraliser, passe par une compréhension plus profonde et plus spirituelle de Dieu. En contraste avec les conjectures sur une aggravation de la violence, de nombreuses voix prédisent la prise de conscience mondiale d'un but plus élevé, un réveil de la spiritualité et la réalisation d'espoirs désintéressés pour tout le genre humain. Dans ce paragraphe tiré de Science et Santé, Mary Baker Eddy décrit la nature du conflit entre le bien et le mal: « Ce monde matériel devient dès à présent l'arène où luttent des forces en conflit. D'un côté il y aura la discorde et l'effroi ; de l'autre il y aura la Science et la paix. La désagrégation des croyances matérielles peut sembler être la famine et la peste, la misère et le malheur, le péché, la maladie et la mort, qui passent par de nouvelles phases jusqu'à ce que leur néant se révèle. Ces troubles continueront jusqu'à la fin de l'erreur, lorsque toute discordance sera engloutie dans la Vérité spirituelle. » (p. 96)
Dans I'« arène » du monde actuel, une individualité liée à Dieu possède une capacité de faire face qui provient du divin. Le lien en question est un droit divin parce qu'il constitue la véritable nature de la création divine dans laquelle tout est bon, et la Vérité est triomphante. L'exemple le plus frappant du lien réel et utile qui existe entre Dieu et l'homme se voit dans la vie de Jésus-Christ. Attaqué par les pharisiens, il les réduisit au silence par quelques mots bien choisis. Il traversa indemne une foule qui voulait le lapider. Sa spiritualité le préservait de la peur. Dans la relation qui unit Dieu à toute Sa création, le divin secourt l'humain. C'est aussi vrai aujourd'hui qu'aux temps bibliques.
De nouveau, en ces temps de forces en conflit, l'omnipotence de Dieu et le pouvoir de Sa spiritualité qui s'exprime dans les affaires humaines sont supérieurs à la peur. Cultiver davantage dans notre vie le caractère divin de Jésus nous guidera, pour que, sans peur, nous renvoyions le tigre du XXIe siècle, le terrorisme, à son autodestruction.