Un jour d'été, il y a plusieurs années, je retournais à mon atelier et j'ai dû m'arrêter sur la route car un véhicule me bloquait le passage. Il appartenait à un homme qui s'était arrêté pour observer une remorqueuse en train de sortir une automobile enlisée dans un fossé.
J'ai donc demandé à cet homme de bien vouloir déplacer son auto, afin que je puisse passer. Il était ivre, et de façon agressive et cavalière, il a carrément refusé. Nous avons commencé à nous disputer et la colère est montée très rapidement. Pendant que nous discutions, le garagiste, propriétaire du camion-remorque, a déplacé furtivement le véhicule sans que l'homme s'en rende compte. J'ai pu finalement passer, mais j'étais grandement bouleversé et en colère.
Peu de temps après, le garagiste m'a téléphoné pour m'avertir que l'homme me cherchait, qu'il avait un fusil et qu'il voulait me faire du mal. Sur le coup, j'ai eu très peur. J'avais depuis peu connu la Christian Science, et j'ai donc décidé de prier pour remédier à cette situation. J'ai commencé par reconnaître que toute ma crainte et ma colère ne venaient pas de Dieu. Dieu est le seul Entendement qui existe et Il est toujours bon. Je me suis aussi efforcé de changer la perception que j'avais de cet homme en tant que malappris, agressif et dangereux par une perception plus aimante. Je me suis aperçu que, d'un point de vue spirituel, j'étais en train d'accuser cet homme d'une façon erronée, comme s'il était autre chose que ce que Dieu avait créé. La Bible nous enseigne que Dieu créa l'homme à Son image et à Sa ressemblance. Cela veut dire chacun de nous sans exceptions.
La Bible nous apprend aussi qu'il est important d'obéir au neuvième commandement qui dit: « Tu ne porteras point de faux témoignage contre ton prochain. » (Ex. 20:16) Juger cet homme comme étant différent de la nature de Dieu, qui n'a créé que le bien, c'était sûrement porter un faux témoignage contre lui et je n'avais nullement l'intention de désobéir à ce commandement. Il me fallait accepter le fait qu'étant en réalité l'expression de Dieu, chacun de nous est toujours bon, innocent et inoffensif. Je comprenais aussi qu'en tant qu'enfant de Dieu je ne pouvais pas non plus être la victime d'un agresseur. J'étais toujours à l'abri dans l'Amour divin, et cet homme aussi. J'ai vraiment prié pour comprendre ces faits spirituels. J'ai senti alors une grande paix. Je peux dire que le Christ, le message de Dieu aux hommes, m'avait ouvert les yeux, qu'il m'avait touché. Je sentais la présence de Dieu et me savais en parfaite sécurité. Résultat: l'homme ne s'est jamais présenté à mon atelier, et pourtant le nom de mon commerce était inscrit en grosses lettres sur mon camion. Il aurait donc pu facilement me retrouver. Quelques semaines plus tard, je l'ai rencontré dans la rue et il n'a pas semblé me reconnaître. A l'époque je ne l'avais pas pleinement réalisé, mais de toute évidence j'avais contribué à prévenir un crime, ou du moins à mettre fin à une escalade de la violence.
L'homme créé par Dieu n'est jamais un criminel. En effet, quelqu'un peut nous sembler mauvais ou dangereux, mais seulement si nous le jugeons d'après les apparences. Le criminel, ou le coupable, c'est toujours une fausse perception selon laquelle les choses sont fondées sur l'évidence que nous présentent les sens matériels, ce que Mary Baker Eddy, qui a découvert la Christian Science, appelle « l'entendement mortel ». Ce criminel ou cet « esprit pervers » est toujours impersonnel.
Les sens matériels ne peuvent distinguer la création parfaite de Dieu. Nous ne pouvons percevoir cette création que par le sens spirituel, ce sens qui nous permet de comprendre Dieu. En regardant au-delà des apparences, on arrive à identifier le seul criminel qu'il puisse y avoir: l'entendement mortel, et non l'enfant de Dieu. Quand on voit les gens à travers le sens spirituel, nous trouvons l'homme réel qui est toujours créé à l'image et à la ressemblance de Dieu. Étant à jamais à l'image de Dieu, qui est Amour, comment l'homme réel pourrait-il devenir un criminel haineux ou cruel ? Est-ce que la ressemblance de Dieu peut être un agresseur ou une victime ? Cette façon spirituelle d'envisager les situations, les résout, les guérit.
Dans son livre, Science et Santé, Mary Baker Eddy a écrit que « Le mal n'a pas de réalité. Ce n'est ni une personne, ni un lieu, ni une chose, mais simplement une croyance, une illusion du sens matériel » (p. 71). Il est heureux que chacun de nous puisse suivre cet enseignement afin d'aider à mettre un frein au crime. L'actualité nous présente des luttes, des guerres et des injustices en de nombreux points du globe. Comme il est facile d'accuser les agresseurs ! En fait, nous sommes tentés de le faire et il semble que ce jugement soit justifié. Mais cela nous trompe et nous empêche d'apporter des solutions aux problèmes.
Jésus a dit: « Ne jugez pas selon l'apparence, mais jugez selon la justice. » (Jean 7:24) La vie de Jésus a été le parfait exemple de ses paroles. Il jugeait toujours selon la justice, c'est-à-dire qu'il rendait toujours un jugement conforme à ce que Dieu avait créé: une création bonne, spirituelle et parfaite. Il ne se laissait pas tromper par les apparences. Son jugement juste et sa fidélité à ce jugement guérissaient les malades aussi bien que les pécheurs. On sait qu'à son époque le peuple juif, son peuple, était sous la domination des légions romaines. Mais jamais il ne condamna un seul Romain. Au contraire, il guérit le serviteur de l'un d'eux chez lequel il trouva une foi si grande qu'il déclara qu'il n'avait pas pu en trouver de semblable dans tout Israël. (Voir Matth. 8:5–10)
Nous pouvons nous efforcer de suivre son exemple et ainsi aider à mettre un frein au crime, que ce soit dans notre vie personnelle ou dans notre voisinage. Les efforts de chacun de nous ont le pouvoir d'influencer les événements dans le monde entier.
