Il y a plusieurs années, j'occupais un poste double: assistante de direction et rédactrice en chef d'un bulletin officiel. Mon niveau d'étude et mes fréquentes semaines de soixante heures étaient appréciés, mais j'étais beaucoup moins bien payée que des hommes qui occupaient des postes à des échelons inférieurs.
Quand je lui ai demandé une augmentation, mon chef m'a répondu que j'avais fait l'erreur d'accepter ce poste avec un salaire aussi bas, et que maintenant, c'était mon problème. Certains hommes, qui recevaient un salaire deux ou trois fois supérieur au mien tout en ayant beaucoup moins d'expérience, trouvaient cela très drôle.
Tandis que, furieuse, je me préparais à démissionner et à partir en guerre contre les mâles de l'espèce humaine, quelque chose au fond de moi a commencé à m'apaiser. Je me suis mise à envisager la situation du point de vue enseigné par Jésus. Face aux mauvais traitements et aux injustices subis par les Juifs sous la domination romaine, il dit: « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux. » (Matth. 5:44, 45)
Était-ce insensé de dire une chose pareille ? Non, Jésus avait une pensée spiritualisée. Il nous a appris à nous écarter de la vision matérielle de la vie — où Dieu semble être exclu de Sa propre création — pour considérer la vie dans le royaume de Dieu. Dans ce royaume totalement spirituel, Dieu est avec nous et Il gouverne.
Des questions, et des réponses profondes, me sont alors venues à l'esprit. Qui étais-je en réalité ? La fille de Dieu. Où étais-je en réalité ? Dans le royaume de Dieu. Alors qui était la seule et unique autorité ? Dieu. Dans le royaume spirituel de Dieu, il n'existe qu'une seule source parfaite de l'intelligence, l'Entendement divin. Cet Entendement est exprimé par chaque individu, et il n'existe aucun conflit d'intérêts.
Cette façon de raisonner m'a apporté une grande paix. Je me montrais de nouveau aimable envers mes collègues qui ont attribué cela au simple désir d'être conciliante. Au cours des jours qui ont suivi, j'ai reconnu que je vivais seulement sous le gouvernement de Dieu. J'ai affirmé que Dieu est Amour et que dans la création de l'Amour il n'y a pas d'injustice, de rivalité entre les hommes et les femmes, que ce qui appartient de droit à chaque enfant de Dieu ne lui est pas retiré. Puisque j'étais une expression individuelle de Dieu, mon poste et mes droits n'étaient pas menacés. J'ai arrêté de me défendre pour laisser Dieu prendre ma défense.
Deux ou trois semaines plus tard, alors que tout le monde, dans l'organisme, recevait 2,5% d'augmentation, j'ai été augmentée de 8%, on m'a donné un bureau plus agréable et la direction m'a proposé de l'avancement. Tout cela s'est fait sans aucune discussion ou démarche de ma part. J'avais seulement pris activement position en priant.
Comprendre que l'Amour divin seul gouverne toute la création est un puissant moyen de défense contre l'injustice. Le gouvernement de l'Amour ne permet pas l'injustice. Croire avec fermeté à cette réalité spirituelle, ce n'est pas laisser le mal tranquille pour qu'il cause des ravages. Au contraire, cela apporte la guérison et transforme la situation.