Je regardais les Jeux olympiques à la télévision quand j'étais petite. J'étais toujours émue et captivée par les athlètes qui recevaient une médaille olympique et qui avaient les larmes aux yeux quand ils entendaient leur hymne national. Je désirais tant atteindre ce niveau de réussite.
Il y a quelques années, ce rêve d'enfant a commencé à se réaliser quand j'ai décidé de m'entraîner à temps complet pour faire partie de l'équipe nationale américaine de ski nordique pour les Jeux olympiques de 2002. Ce qui est intéressant, c'est que ma perception des choses a changé depuis.
Avant, quand je pensais aux jeux olympiques, je ne pensais qu'au podium, qu'aux médailles à gagner. A présent, je me rends compte que le podium n'est que l'apogée de nombreuses victoires remportées quand personne n'est là pour admirer, applaudir, encourager. Et chacune de ces petites victoires exige le même esprit olympique que pour la participation aux J.O. J'ai alors compris qu'on n'a pas besoin de participer à ces jeux pour s'imprégner de leur esprit. On n'a même pas besoin d'être un athlète !
Qu'est ce que cet esprit olympique ? Les jeux olympiques ont pour devise « plus vite, plus haut, plus fort ». En fin de compte, il ne s'agit pas de battre des adversaires, mais de s'efforcer d'aller au-delà de ses possibilités. Pour les athlètes, cela signifie souvent battre des records. Pour d'autres, c'est relever le défi qui consiste à essayer d'accomplir quelque chose dont ils se croyaient incapables ou bien entreprendre une activité en cherchant à y exceller. Nous pouvons tous faire cela, parce que nous avons un point commun, le lien qui nous unit à Dieu, l'origine de notre être.
Que vous soyez un athlète de renommée internationale ou pas, relever le défi de l'esprit olympique, c'est stimulant. Dans ma pratique du ski, j'ai noté trois obstacles majeurs qui se présentent l'un après l'autre pour me tenter de ne pas faire de mon mieux. Les voici: « Je n'ai même pas envie d'essayer de bien skier. » « Bon, d'accord, je vais essayer, mais de toute façon je ne suis pas assez douée. » « Peut-être que j'étais douée autrefois, mais plus maintenant. » Sous une forme ou sous une autre, des pensées comme celles-là nous défient lorsque nous nous efforçons d'atteindre à la perfection dans un domaine.
En ce qui me concerne, la première pensée « Je n'ai même pas envie d'essayer de bien skier » s'accompagne généralement du désir de faire quelque chose de plus facile ou de plus amusant. Parfois je cède. Mais j'ai constaté chaque fois que relever le défi courageusement m'apporte beaucoup plus que de me laisser aller à l'apathie.
Pourquoi ? Parce que je suis en train de découvrir ce que Jésus savait déjà il y a plus de deux mille ans, c'est-à-dire que les contraintes de la condition humaine peuvent être vaincues quand on comprend Dieu et le lien qui nous unit à Lui. Jésus déclara: « Je ne puis rien faire de moi-même. » (Jean 5:30) Il voulait dire que ses facultés provenaient du fait qu'il s'appuyait sur Dieu, non sur ses capacités personnelles. La Bible abonde en récits où des hommes et des femmes ont découvert qu'en s'en remettant à Dieu ils pouvaient accomplir des choses dont ils ne se sentaient pas capables. Par exemple, Moïse, qui considérait qu'il avait la langue embarrassée, a pu parler avec éloquence devant Pharaon et libérer les enfants d'Israël l'esclavage.
Si Dieu aida ainsi ces gens à faire de grandes choses et s'il est éternel, donc ce même pouvoir est présent avec nous, aujourd'hui. Quand je me souviens de cela, je me sens pleine d'inspiration et motivée pour me confier encore plus à Dieu et vivre ces possibilités.
Cependant, d'où vient cette voix qui dit « Je n'ai pas envie de relever ce défi. Je n'ai pas envie de faire confiance à Dieu et de découvrir ce qui est possible quand on Lui fait confiance » ? Mary Baker Eddy explique que c'est la voix de l'entendement charnel ou mortel et elle le définit ainsi: « ... une croyance que la vie, la substance et l'intelligence sont dans la matérielles ... la croyance qu'il peut y avoir plus d'un créateur... » (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 529) Elle continue en expliquant que Dieu est le seul Entendement créateur réel, le véritable Entendement de chacun de nous.
Plus nous prenons conscience du fait que nous sommes l'image et la ressemblance du Dieu vivant, ainsi que nous le dit le livre de la Genèse (voir 1:26, 27), plus il nous est naturel de réaliser un potentiel qui va bien au-delà des espérances humaines. Donc, si nous voulons atteindre à la perfection, il est dans notre intérêt de voir en Dieu celui qui nous donne l'élan et la force. Nous sommes alors capables de réfuter rapidement l'idée que nous n'avons pas envie d'en apprendre davantage sur ce qui est possible à Dieu et à Ses enfants.
Après avoir surmonté l'apathie, je dois souvent faire face à un autre obstacle: « Bon, d'accord, j'aimerais pouvoir relever ce défi et d'ailleurs je vais essayer, mais je suis vouée à l'échec parce que je ne suis pas assez douée. » Or, si nous sommes l'image de Dieu, Son enfant, chacun de nous, individuellement, exprime la joie, la puissance et la force infinies qui constituent Dieu. Cette faculté d'irradier les qualités divines ne dépend pas de nous. Elle repose au contraire sur le fait que Dieu s'exprime Lui-même à travers Sa création, et rien ne peut L'en empêcher.
Et voilà où le troisième obstacle essaie de se présenter. Même si je sais que j'ai la capacité d'exprimer Dieu pleinement, il semble parfois que je doive affronter des circonstances qui ne me permettent pas d'y parvenir. Les conditions météorologiques sont mauvaises, la piste est trop difficile, ou encore, je ne me sens pas bien.
Cela m'aide beaucoup de comprendre que ce que j'ai découvert sur Dieu par le passé – les preuves que j'ai eues de Son pouvoir et de Sa présence dans ma vie – doit forcément être vrai chaque jour, à tout moment. Une fois que j'ai vaincu ce dernier obstacle, rien ne peut m'empêcher de bien skier. Il y a un an et demi environ, avant une course en Suisse, j'étais épuisée par le voyage et l'entraînement, et je ne voulais absolument pas participer à la course. Mais en triomphant des obstacles dont je viens de parler, je me suis sentie prête mentalement. Grâce à cela, j'ai pu refuser rapidement des pensées stériles qui me sont venues pendant la course et j'ai réalisé l'une de mes meilleures performances de la saison.
En fondant mon entraînement sur une base spirituelle, j'ai constaté que je suis capable de vaincre des obstacles qui pourraient m'empêcher d'atteindre à la perfection. Je trouve utile de penser en termes de découverte de ce qui est déjà vrai à mon sujet en tant qu'idée spirituelle de Dieu, plutôt que d'essayer d'obtenir de Dieu qu'll me donne de plus gros muscles ou un psychisme plus fort afin d'améliorer ma façon de skier.
Cette idée tirée de Science et Santé m'aide tout particulièrement: « Dieu exprime en l'homme l'idée infinie qui se développe à jamais, et qui, partant d'une base illimitée, s'élargit et s'élève de plus en plus. » (p. 258)
Nous sommes tous des idées infinies de Dieu qui partent d'une « base illimitée ». Si nous comprenons cela, nous serons capables d'aller au-delà des limites et de ressentir la joie de la victoire, que nous montions ou pas sur les marches du podium.
