Venez, vous qui êtes bénis
de mon Père...
j'ai eu faim, et vous m'avez
donné à manger ;
j'ai eu soif, et vous m'avez
donné à boire ;
j'étais étranger, et vous m'avez recueilli ;
j'etais nu, et vous m'avez vêtu ;
j'étais malade, et
vous m'avez visité... (Matth. 25:34–36)
J'ai souvent réfléchi à cette dernière phrase prononcée par Jésus, « j'étais malade, et vous m'avez visité », qui implique que cela fait partie intégrante d'un ministère plein de compassion. A plusieurs reprises, Jésus enjoignit à ses disciples de guérir les malades. Alors je me suis demandé pourquoi, dans ce cas précis, il parla de « visiter » au lieu de « guérir ». Lui-même guérissait les malades rapidement et complètement – dès la première rencontre et parfois à distance. Je me suis donc demandé s'il faisait allusion à ceux dont la guérison vient plus lentement.
Leur rendre visite est un moyen essentiel de faire sentir aux gens l'amour de Dieu. Puisque l'Amour divin est le pouvoir qui guérit les malades, visiter les malades favorise la guérison. Même si on ne vous a pas demandé de prier pour quelqu'un, vous pouvez lui apporter votre soutien avec compassion et tendresse. A mes yeux, il y a une différence entre pitié et compassion. La pitié va compatir avec la tristesse ou la faire naître, alors que la compassion est une manifestation d'affection tout en élevant les yeux avec confiance vers les cieux.
Je pense que les gens ont naturellement tendance à aider les autres, mais ne savent pas exactement quel rôle ils doivent jouer. A un moment donné, j'apportais une aide à domicile aux membres d'une église de la Christian Science, à Munich, en Allemagne, qui en avaient besoin. Quelquefois, l'église recevait des appels au sujet de patient à l'hôpital qui désiraient recevoir une visite. En général, j'étais la seule disponible. J'étais étrangère et je ne connaissais absolument pas ces personnes ! D'abord, j'étais un peu intimidée. Je n'avais encore jamais fait ce genre de chose. Mais quand je pensais au fait que la personne avait besoin d'entendre une voix amicale, je n'hésitais jamais. J'ai constaté que c'était un privilège d'aller voir ces personnes et de comprendre que leur Père-Mère Dieu était vraiment Celui qui répondait à leurs besoins. Mon rôle consistait simplement à rendre témoignage de Sa sollicitude puissante. Et cette sollicitude m'est devenue encore plus réelle à travers ces visites. J'ai découvert que si nous rendons visite à un malade, c'est parce que Dieu aime et que notre profond désir d'aimer autrui nous permet de ressentir encore davantage la sollicitude dont Il nous entoure.
A cette époque, je n'entrais pas souvent dans la chambre d'un malade. Je pensais que les gens malades ne pouvaient pas communiquer de façon normale et cela me mettait mal à l'aise. Or, j'ai découvert que je n'avais pas besoin de parler autant que je le faisais. J'ai appris que l'Amour est le communicateur le plus puissant et qu'Il n'a pas nécessairement besoin de mots. Je n'étais pas là pour faire un sermon. Je pouvais simplement rester auprès de la personne en m'en remettant à Dieu qui me donnerait l'inspiration et me dirait quand parler, quand me taire, quand partir. Parfois, nous parlions des choses de tous les jours comme le temps. Quand nous ne disions rien, cela ne me semblait jamais étrange.
Je me suis rendu compte que c'est ce que je pense, non ce que je dis, qui aide quelqu'un à travers ma présence. « En maintenant l'idée juste de l'homme dans ma pensée, je peux améliorer mon individualité, ma santé et ma moralité ainsi que celles des autres... », écrivit Mary Baker Eddy (Écrits divers, p. 62). Cette « idée juste de l'homme » est décrite au tout début de la Bible, en tant qu'image de l'Esprit (Dieu) et comme étant « très bonne » (voir Gen. 1:26–31). Ce concept spirituel est un concept puissant. Il me donnait l'assurance tranquille que le bien est plus puissant que la maladie et qu'il est maintenant même en train de triompher du mal, quelles que soient les apparences extérieures. Ce que Dieu veut, c'est toujours la santé, toujours la vie.
Ce qui me retenait d'aller rendre visite à un malade parfois, c'était la crainte de l'improtuner. Il est certain que lorsque je suis malade, je n'ai en général pas envie d'avoir des visiteurs. Puis je me rendais compte que prendre des nouvelles de quelqu'un avec tendresse, ce n'est jamais être importun. J'étais toujours réconfortée de savoir que quelqu'un me portait suffisamment d'affection pour me demander si je souhaitais recevoir une visite. Et le réconfort, sous toutes ses formes, contribue à la guérison.
Une fois, je suis rentrée d'un voyage terriblement démoralisée et je suis vite tombée malade. Un membre de mon église m'a appelée en me disant qu'elle avait appris que je n'allais pas bien, mais que malgré tout elle aimerait passer me voir, juste pour quelques instants. Je lui ai répondu que je me sentais très mal et que je n'étais pas belle à regarder, mais elle manifestait tant de compassion que j'ai décidé de la laisser venir. Quand elle est arrivée, elle m'a dit: « Je ne vais pas rester. Je sais que vous ne pouvez pas parler beaucoup. Je voulais juste vous offrir ceci. » Et elle plaça entre mes mains un magnifique bouquet de fleurs. Sa gentillesse m'a remplie de bonheur et j'étais bientôt sur pied. Cet amour qu'elle a exprimé ne m'a pas quittée depuis.
Le réconfort, sous toutes ses formes, contribue à la guérison.
J'ai vu plusieurs personnes ne pas s'arrêter au fait qu'elles ont déjà un emploi du temps chargé pour aller rendre visite à quelqu'un. A travers leur exemple, j'apprends à me souvenir qu'un Dieu aimant m'a créée et que je dois forcément être aimante par nature. On ne me demande pas d'être partout à la fois, mais je suis capable, plus souvent que je ne le pense, de trouver l'occasion d'exprimer mon affection. C'est la raison pour laquelle nous existons: pour être le reflet de l'Amour divin. Lorsque je parviens à aider les autres avec joie, Dieu me donne la sagesse me permettant de voir à quel moment aller rendre visite à quelqu'un ou s'il y a un autre moyen de répondre aux besoins de cette personne. Nous avons la possibilité de nous en remettre à Dieu qui gouverne avec sagesse Sa création.
Même si n'avons pas l'occasion de rendre visite à un malade, nous pouvons toujours aimer et cela apporte des résultats concrets. Si nous demandons à Dieu comment manifester Son amour, Il nous donne les idées dont nous avons besoin. Et l'amour qui s'élargit dans notre cœur fera de toute action une source de joie et de guérison pour l'être cher ainsi que pour nous.
Et le roi leur répondra:
Je vous le dis en vérité,
toutes les fois que vous avez
fait ces choses
à l'un de ces plus petits
de mes frères,
c'est à moi que vous les avez faites. (Matth. 25:40)
