Quand j'étais petite, je pensais que ma grand-mère était la personne la plus merveilleuse du monde. Elle était douce et gentille, elle ne me critiquait jamais. Je l'aimais énormément et j'essayais toujours de bien me conduire en sa présence.
A part cela, j'ai eu une enfance difficile, mais je ne lui en parlais jamais, parce que je l'aimais tant que je ne voulais pas lui faire de peine.
Pendant l'été qui a précédé mon entrée au lycée, ma grand-mère est tombée malade et son état a lentement empiré. De mon côté, je priais tous les matins et tous les soirs pour qu'elle guérisse. A mesure que ses souffrances augmentaient, j'ai perdu la foi que j'avais en un Dieu d'amour et de miséricorde. J'ai commencé à croire que Dieu était cruel. Je me suis dit qu'll serait peut-être prêt à échanger une personne qui souffre pour une autre, alors, chaque soir, je demandais à Dieu de transférer la maladie de ma grand-mère sur moi. Chaque matin, quand je me réveillais en bonne santé, j'étais déçue.
Au cours des années qui ont suivi, j'ai demandé une dernière chose à Dieu: qu'Il prenne la vie de ma grand-mère pour lui épargner des souffrances supplémentaires. Or, même cela m'a été refusé, alors je me suis mise à haïr Dieu. A mes yeux, s'il savait ce qui se passait et ne faisait rien pour l'arrêter, Il était d'une infinie cruauté. S'il ne savait pas, alors c'est qu'Il nous avait abandonnés. Quoi qu'il en fût, ce n'était pas un Dieu digne d'être adoré.
Ma grand-mère est décédée l'été qui a suivi la fin de mes études secondaires. En ce qui me concernait, si quelque chose d'aussi terrible pouvait arriver à la personne la plus merveilleuse que je connaissais, alors la vie n'avait aucun sens. Je voulais mourir aussi pour aller voir Dieu et Lui dire ce que je pensais de Lui avant qu'Il ne m'envoie en enfer.
Comme vous pouvez le constater, je ne suis pas morte. Au contraire, je suis allée à l'université et j'ai finalement fait des études de droit. Pendant ces années, je me suis rendue dans différentes églises et j'ai lu des livres sur la spiritualité, à la recherche de solutions à un certain nombre de problèmes de santé et de difficultés personnelles. J'ai essayé de lire Science et Santé, mais je n'y ai rien compris. Il était clair, quand on lisait le chapitre « Les fruits de la Science Chrétienne » que la méthode de guérison spirituelle expliquée dans le livre avait marché pour plusieurs personnes, mais je ne pensais pas que c'était pour moi.
Finalement, mon état de santé a empiré. Quand les médecins m'ont dit qu'ils ne pouvaient plus rien faire pour moi, j'ai essayé l'homéopathie qui a au moins eu le mérite de me soulager temporairement de la douleur, sans me proposer toutefois de solutions permanentes.
En dernier recours, j'ai demandé à une praticienne de la Christian Science de m'aider. Grâce à ses prières, j'ai été complétement guérie. En priant moi-même et en étudiant la Bible et Science et Santé, je me suis de plus en plus rendu compte que les souffrances liées à une maladie n'étaient pas du tout ce que Dieu voulait pour Sa création. Nos problèmes de santé nous avaient paru insurmontables, à ma grand-mère et à moi, parce qu'on nous avait appris que nous descendions d'une race pécheresse qui doit souffrir. Par conséquent, nous pensions non seulement que l'existence du mal était autorisée par Dieu, mais qu'en outre le mal triomphait souvent du bien.
Ma guérison, d'un autre côté, m'avait montré que le récit du premier chapitre de la Genèse, dans lequel il est dit que Dieu créa le bien pour l'éternité, décrit la réalité. La Bible dit que Dieu est Esprit (voir Jean 4:24), donc Sa création doit être entièrement spirituelle. L'Esprit ne crée pas son opposé, la matière. La maladie dont j'avais souffert n'avait jamais fait partie de la réalité de l'Esprit, et il ne pouvait pas y avoir une autre réalité, puisque Dieu est Tout. Quelle réalité avait donc eu la maladie ? La réponse est forcément: aucune. Puisque Dieu est bon et qu'il est partout, les maux comme la maladie sont forcément nulle part, ils ne sont rien. Ces faits avaient été à la base des prières de la praticienne et peu à peu, j'avais commencé à les saisir aussi. Ensemble, nous avons prouvé la véracité de cette déclaration: « Si l'on comprenait que le péché, la maladie et la mort sont néant, ils disparaîtraient. » (Science et Santé, p. 480)
Puisque nous vivons tous en Dieu, je crois que je finirais par être aussi proche de ma grand-mère que je l'ai toujours été. Je ne pense pas que nous nous connaîtrons exactement de la même façon que lorsqu'elle était sur terre. Nous nous connaîtrons en tant qu'idées spirituelles et divines.
Je trouve beaucoup de réconfort dans ces paroles de la Bible: « Il [Dieu] essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. » (Apoc. 21:4) Pour moi, la mort est l'une des « premières choses » qui disparaîtra. Le psalmiste nous a fait une promesse qui confirme cela: « Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi: ta houlette et ton bâton me rassurent. (...) j'habiterai dans la maison de l'Éternel pour toujours. » (Ps. 23:4, 6, d'après la version King James)
J'aime réfléchir au fait que nous tous (y compris ma grand-mère et moi) vivons pour toujours « dans la maison de l'Éternel », en Dieu, qui est notre Vie.
