Le désir ardent de connaître quelque chose de plus élevé, de plus saint, résonne dans le cœur humain.
Et c’est alors qu'une quête de la spiritualité commence. Pourtant, cette recherche est souvent dirigée vers un « raccourci » qui rendrait la vie plus facile. On lit des livres. On écoute des causeries. On essaye des méthodes. Est-ce que c'est efficace ? Se sent-on plus inspiré, plus élevé, plus confiant, plus satisfait ? connaît-on une plus grande réussite ? Est-on en meilleure santé ? Est-on plus heureux ? Si oui, on s’en tient au système qui a montré son efficacité. Si non, on continue à chercher.
Mary Baker Eddy, qui a fondé ce magazine, a découvert que son parcours vers la spiritualité a commencé lorsqu’elle a remis en question le matérialisme, la « théorie selon laquelle la matière... est la seule réalité et que tout dans l’univers, y compris la pensée, les sentiments, l’esprit et la volonté, peut être expliqué en termes de lois physiques » (American Heritage Dictionary). Nous ne croyons peut-être pas que tout est matière, mais nous avons tendance à croire presque exclusivement en l’existence de ce que nous voyons, entendons, goûtons, touchons et sentons. Ces marques du matérialisme doivent être mises en doute afin qu’il nous soit possible de voir des concepts spirituels.
Simplement admettre que ce que transmettent les cinq sens physiques n’est pas toujours exact s’avère déjà d’une grande aide, comme les « flaques d’eau » imaginaires qui apparaissent soudain l’été, sur l’asphalte chaud et sec ou comme le soleil qui donne l’impression de glisser derrière l’horizon alors qu'en réalité c’est la terre qui tourne. A de nombreuses occasions, nous ne faisons confiance ni à nos yeux ni à nos oreilles.
Il en est de même quand les idées spirituelles contredisent les sens matériels. Prenez l’idée que Dieu est Amour par exemple. Un grand nombre de gens affirment que Dieu est Amour. Or, si on en croit seulement ce qu’on lit dans les journaux ou ce qu’on voit à la télévision, il n’y a pas beaucoup d’amour dans le monde. Où est donc la preuve que Dieu est Amour ?
Cet Amour ne se discerne pas au moyen des sens physiques, mais grâce au sens spirituel. Pour comprendre que Dieu est Amour, on doit d’abord apprendre à voir et à sentir la dimension spirituelle de la vie. La spiritualité a un rapport avec la vie, mais elle est au-dessus du physique et en est bien distincte. Cela va plus loin que de simplement voir un verre à moitié plein au lieu d’un verre à moitié vide. Le sens spirituel rend une personne capable de percevoir Dieu en tant qu’Amour et cette vision a pour conséquence d’améliorer notre existence. Prendre conscience de l’existence de l’Amour divin transforme la façon de penser et de vivre. Cela peut aussi aider d’autres gens à discerner la présence de l’Amour divin dans leur vie. Le sens spirituel révèle le divin.
« Le sens spirituel, en contradiction avec les sens matériels, implique l’intuition, l’espérance, la foi, la compréhension, la réalisation, la réalité » (Mary Baker Eddy, Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 298). Examinons ces étapes du sens spirituel.
D’abord, cela commence souvent par une intuition, une impression. Dans ce contexte, l’intuition ne passe pas par le processus du raisonnement intellectuel. Ce n’est pas nous qui pensons à quelque chose. L’intuition nous est envoyée par Dieu. C’est une perception immédiate de la présence, du pouvoir, de la bonté ou de l’action de Dieu. Une intuition spirituelle est un sentiment dirigé par Dieu.
Cette intuition se transforme en espérance, en un sentiment que le bien va se dérouler. C’est être dans une expectative confiante.
De l’espérance, nous passons à la foi. Le mot grec pour « foi » signifie « certitude, confiance en Dieu ». C’est là où l’espérance se fortifie. Une simple expectative devient conviction de la présence du bien. Avoir la foi, c’est ne plus avoir de doutes. Voici ce que Science et Santé dit au sujet de la foi: « C’est l'état “chrysalide” de la pensée humaine dans lequel l’évidence spirituelle, qui contredit le témoignage du sens matériel, commence à paraître, et où la Vérité, toujours présente, commence à être comprise. » (p. 297) Ce qui a commencé par être une simple intuition devient une expectative confiante jusqu’à ce qu'on prenne conscience de la légitimité de cette espérance. Les faits spirituels nous paraissent alors valables, même s’ils contredisent ce que nous voyons de nos yeux.
Ces étapes initiales du sens spirituel – l’intuition, l’espérance et la foi – sont des choses que nous ressentons. L’intuition, l’espérance ou la foi spirituelles que nous avons indiquent notre spiritualité maintenant même.
Les trois autres étapes – la compréhension, la réalisation, la réalité – concernent les effets tangibles de la spiritualité. Avec la compréhension, qui signifie saisir dans sa totalité, notre existence se spiritualise et la matérialité s'efface de la pensée consciente. Cette compréhension n’est pas un exercice intellectuel de l’esprit humain. C’est une expression de l’Entendement divin. C’est sentir que nos pensées ne viennent pas de nous. C’est sentir qu’un lien direct nous unit à Dieu et reconnaître que les idées divines sont tangibles et réelles.
La compréhension implique d’être en accord avec l’idée spirituelle. Comprendre un concept spirituel, c’est bien plus qu’avoir simplement une idée. C’est être en accord avec ce concept. C’est une étape très importante dans la spiritualisation de la pensée et dans la guérison spirituelle. Si je prie au sujet d’une situation donnée, il me faut commencer par être en accord avec les intuitions et l’évidence spirituelle qui me viennent de l’Entendement divin. Si je discute mentalement avec ces vues spirituelles, mon sens spirituel va avoir tendance à se bloquer à l’étape de la foi. Or, plus j’admets les concepts spirituels et plus je rejette le témoignage contraire, plus la compréhension devient réalisation et la réalisation devient réalité.
La réalisation, c’est la transformation et la guérison. C’est la spiritualité qui se manifeste dans la vie quotidienne. Cette réalisation prend la forme nécessaire: transformation mentale, guérison du corps, stabilité affective. La réalisation indique que pour nous le sens spirituel est réel et permanent. Une fois que nous avons compris un fait spirituel, nous sommes conscients de sa réalité pour toujours.
Cultiver le sens spirituel à travers l’intuition, l’espérance, la foi, la compréhension, la réalisation, la réalité, nous permet de discerner la présence du bien, là où d’autres ne voient que le matérialisme. Le sens spirituel permet de pratiquer la guérison spirituelle.
Je vais vous en donner un exemple. En vacances, une année, j’ai eu le dos gravement brûlé par le soleil. Un membre de notre groupe m’a gentiment offert d’appliquer une crème afin de calmer la douleur. J’ai refusé parce que je considère que Dieu est plus puissant qu’une crème. Et puis je me disais que la douleur n’était pas si terrible que cela. Plus tard, dans la soirée, la douleur est devenue insoutenable. Je ne pouvais penser à rien d’autre.
La spiritualité a un rapport avec la vie, mais elle est au-dessus du physique et en est bien distincte.
Je me suis mise à prier avec l’énergie du désespoir, et des intuitions me sont venues. La première me disait que penser qu’une crème était capable de soulager la douleur revenait à me considérer totalement matérielle et non créée par Dieu, non comme l’idée de Dieu, mentale et spirituelle. J’ai vu dans cette intuition la réponse de Dieu à ma prière. J’ai immédiatement accepté cette intuition et j’ai demandé à Dieu ce que je devais faire.
Une deuxième intuition m’est venue: oublier la douleur et être absolument persuadée que Dieu, l’Esprit, me guérirait. C’était la deuxième étape du sens spirituel, l’espérance, l’attente du bien (même si aucune évidence physique ne venait soutenir cette idée). J’ai accepté cette intuition sans réserve.
Ensuite, il m’est venu à la pensée de m’asseoir tranquillement et de penser à certains passages qui énoncent des vérités spirituelles dans la Bible et Science et Santé que j’avais avec moi. Je me suis alors assise sur le lit et je me suis mise à lire. J’ai absorbé chaque idée en la traitant comme une intuition ou une inspiration spirituelle qui me venait directement de Dieu. Je suis passée par chaque étape du sens spirituel avec chaque phrase que je lisais, en ayant la certitude que chaque déclaration était vraie, en prenant conscience du fait que l’évidence spirituelle était présente pour soutenir la vérité de l’affirmation et en admettant qu’elle était vraie à mon sujet, à l’instant même. Au bout d'une heure environ, j’étais plus consciente de la présence de Dieu, l’Esprit divin, que de la matière et de mon corps. J’ai décidé de rester dans cet état de conscience spirituelle et j’étais sûre que comprendre, ou être en accord, avec les vérités spirituelles et absolues aboutirait à la réalisation (la guérison physique). J’ai donc éteint la lumière et je me suis endormie.
Le lendemain matin, je n’éprouvais aucune douleur alors que les symptômes étaient encore visibles. J’avais été guérie de la douleur de façon permanente. Et un ou deux jours plus tard, je n’avais plus aucune marque dans le dos indiquant qu'il y avait eu un problème.
Même si le désir de spiritualité ne va pas jusqu’à la guérison spirituelle, cultiver le sens spirituel vous ouvrira des horizons sur une dimension spirituelle extraordinaire.