La situation avait tourné à la psychose générale. Cela avait commencé par des hold-ups dans les supermarchés puis cela s’était étendu aux usines et aux magasins. Les pilleurs emportaient tout sur leur passage. Ils n’avaient plus pour seul but de trouver à manger. A présent, ils détruisaient, ils attaquaient les gens et tout le monde était découragé.
Mon mari était propriétaire d’une usine et ce jour-là, comme à l’accoutumée, il s’est levé tôt pour aller ouvrir à 6h00. Les nouvelles, à la radio et à la télévision, parlaient déjà du pillage d’entreprises et de supermarchés dans divers quartiers de la ville et dans de nombreuses autres régions du pays.
Mon mari est rentré plus tôt que d’habitude, vers 13h00. Il était pris de panique. Au désespoir, il m’a demandé de courir acheter le plus de provisions possible pour que nous puissions les stocker, parce que la situation était très grave. Nous avons acheté ce que nous avons pu et nous nous sommes enfermés dans la maison.
Quand la nuit a commencé à tomber, vers 18h00, des voisins nous ont appelés pour nous dire qu’un groupe important de pilleurs s’approchait de notre quartier. Ils ne volaient pas, mais ils détruisaient tout ce qui était sur leur passage.
Afin de se protéger, certains de nos voisins étaient montés sur le toit de leur maison. Ils étaient armés de fusils, de bâtons ou de tout autre objet qui leur permettrait de se défendre. Mon mari est sorti avec son fusil.
A ce moment-là, pourtant, j'étais calme. J’avais prié toute la journée. Je me sentais en paix. Cependant, quand je me suis rendu compte à quel point mes enfants avaient peur et quand je les ai vus pleurer de frayeur à l’idée de ce qui pourrait arriver à leur père, j’ai aussi été envahie par la terreur. J’ai donc immédiatement appelé une praticienne de la Christian Science afin qu’elle prie pour nous. Elle m'a engagée à lire le Psaume 144. En voici un verset: « ... point de désastre, point de captivité, point de cris dans nos rues ! » (verset 14) En lisant « dans nos rues », je me suis dit « et point de cris dans notre maison non plus ». J’ai alors pensé que Dieu n’a pas créé un homme qui désire faire du mal à un autre. J’ai alors ressenti une profonde paix intérieure. J’étais convaincue que la création n’était pas peuplée d’êtres mortels mais d’idées de Dieu toutes protégées par Dieu. Je me suis sentie en sécurité.
A mesure que je me calmais, mes enfants se calmaient aussi. La maison a retrouvé sa tranquillité. Mon mari est rentré presque tout de suite, parce que le groupe qui venait dans notre direction s’était dispersé.
Non seulement il n’est rien arrivé à notre usine, mais rien n’a été volé ni détruit dans le quartier. La prière n’avait pas seulement protégé ma famille, elle avait aussi protégé les personnes et les biens autour de nous.
Rosario (Santa Fe), Argentine