Un été, il y a quelques années, j'étais au bord de la mer avec ma famille. J'avais très envie d'apprendre à surfer, et j'avais remarqué un magasin qui louait des planches de surf. J'étais impatient d'essayer !
Dès que j'en ai eu la possibilité, j'ai loué une planche et je me suis avancé vers le rivage. Le temps était nuageux, il y avait du vent et la plage était déserte. Je ne me suis pas arrêté pour considérer l'état de l'océan. Or, il se trouvait que les vagues étaient beaucoup plus hautes qu'elles n'en avaient l'air depuis la plage, et le courant était très fort.
J'ai commencé à surfer dans les zones où j'avais pied. J'ai appris assez vite et peu à peu je me suis éloigné du rivage sans prêter attention au courant ni à la force des vagues. L'intervalle entre les vagues s'est réduit et je devais faire beaucoup d'efforts pour pouvoir continuer à nager, car l'eau me tirait vers le bas. Il était difficile de revenir à la surface pour respirer. A un moment donné, je ne suis plus parvenu à remonter sur la planche, alors j'ai décidé de regagner la plage. Mais j'en étais incapable à cause de la force énorme des lames de fond. A chaque vague qui déferlait, je m'enfonçais et tournais sur moi-même si bien que je perdais mon point de repère et ne savais plus dans quelle direction était la surface. J'y arrivais seulement quand la corde du surf auquel j'étais attaché me tirait par le pied. Malheureusement, une vague immense m'a submergé et a rompu la corde. A partir de cet instant, je ne savais plus où était la surface et je tournais sous l'eau comme une toupie ! J'étais fatigué et je manquais d'air. J'ai senti mon corps perdre son énergie.
Je vais à l'école du dimanche de la Christian Science depuis que je suis petit. Là, on m'aide à comprendre les passages de la Bible et de Science et Santé de Mary Baker Eddy. Pendant la classe, nous analysons aussi les situations qui se présentent dans la vie des gens et nous parlons de la manière de faire face au mal mentalement. Souvent, les gens parlent de ce qui leur est arrivé, et cette instruction provenant de ce qu'un autre a vécu nous permet vraiment de comprendre rapidement ce qu'il est nécessaire de penser et de faire dans des situations semblables. Nous parlons pratiquement de tout ce qui a un rapport avec notre vie, et plus d'une fois nous avons abordé le sujet de la mort, les croyances qui y sont associées et les idées spirituelles qui permettent de les vaincre.
Dans ce moment d'extrême urgence, en plein océan, l'impression que j'allais mourir était très forte. Je me suis dit que j'allais peut-être m'évanouir et me noyer. J'ai eu peur. J'ai alors vu un rai de lumière, une lumière intense, et pourtant j'avais les yeux fermés. A cet instant, ce qu'on m'avait dit à l'école du dimanche m'est venu à l'esprit. Une idée, en particulier, a changé le cours des événements: « Nous ne devons pas donner notre consentement à la mort. Nous ne devons pas renoncer à la Vie, parce que la Vie est Dieu ! » Immédiatement, j'ai pensé:
« Je ne vais pas abandonner ! » Les forces me sont revenues. J'ai réussi à remonter à la surface et je me suis mis à nager de nouveau, mais avec plus de vigueur qu'avant, alors que l'état de la mer n'avait pas changé. Au bout de vingt minutes, j'ai rejoint le rivage. En nageant, je me suis souvenu de la planche de surf louée, mais je n'ai pas accepté l'idée qu'elle puisse être perdue, parce que rien ne se perd jamais dans le royaume de Dieu, dans le royaume de la Vie. Dès que j'ai atteint la plage, un jeune est venu m'apporter la planche. Il l'avait trouvée, et comme j'étais la seule personne présente, il a supposé qu'elle m'appartenait.
Assis sur le sable, j'ai regardé l'océan et j'ai été envahi par la peur. « Je vais rendre ce surf, et je ne mettrai plus jamais le pied dans la mer. » Au même instant, cependant, je me suis rendu compte que ce n'était pas ce que je voulais penser. Il n'y avait rien dans le royaume de Dieu qui avait le pouvoir de me faire du mal, même pas la mer. Nager et surfer expriment la domination que Dieu a donnée à l'homme, la domination dont il est question dans le premier chapitre de la Genèse, où Dieu dit: « Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. » (Gen. 1:26) J'ai décidé de ne pas renoncer à cette domination, tout comme je n'avais pas renoncé à la Vie. J'ai prié pendant quelques minutes en pensant à Dieu et à Sa toute présence. Puis, je suis retourné dans l'eau pour continuer à m'exercer. Cette fois–ci, bien sûr, j'ai fait attention à la profondeur, parce que la prudence fait partie de la domination que j'avais revendiquée.
Je suis très reconnaissant de ce que j'ai appris, de ce que je continue d'apprendre, à l'école du dimanche, et des précieux échanges que nous avons pendant la classe.
