Depuis l'enfance, j'avais toujours profondément désiré comprendre ce qu'est la justice. Je voulais offrir mes services afin que la justice puisse prévaloir dans la vie des gens. En outre, il était traditionnel d'avoir des avocats dans la famille.
Dans les années soixante, mon pays a souffert des conséquences de la guerre civile, qui a suivi la Deuxième Guerre mondiale et a duré environ deux ans. La recherche de la justice était donc quelque chose qui prédominait dans notre société. J'ai alors décidé d'étudier le droit à l'université d'un pays d'Europe centrale.
Puis j'ai éprouvé ma première déception en droit. Mon professeur de philosophie du droit a affirmé que ce n'était pas une science exacte. C'est une création humainequi peut parfois être juste, tout comme elle peut ne pas l'être. Le professeur a expliqué que le concept de la justice ne repose sur aucune base inébranlable. Alors outre mes études de droit, j'ai pris d'autres cours qui me conduiraient peut-être à la vérité: philosophie, psychologie, histoire de l'art et littérature.
A la fin de mes études, je suis rentrée en Grèce et ai commencé ma carrière professionnelle. Je n'ai pas rencontré de difficultés particulières du fait que j'étais une femme. De plus, en Grèce, par tradition les femmes font souvent du droit.
Néanmoins, j'étais mal à l'aise devant la façon dont le droit était pratiqué. Je me demandais si, en gagnant le procès d'un client, je ne contribuais pas en réalité à l'établissement d'une situation injuste pour l'autre partie.
A cette époque, j'ai découvert la Christian Science qui a transformé mon existence. Le concept de justice que je souhaitais, je l'ai trouvé dans les lois spirituelles et inaltérables de Dieu.
Au bout de quelques années et après avoir beaucoup prié, j'ai décidé de ne plus être avocate. J'ai donc offert mes services à une grande compagnie industrielle qui s'occupe de commerce international. A ce nouveau poste, que j'ai occupé pendant vingt ans environ, mes compétences étaient reconnues et j'étais respectée. Des problèmes surgissaient, mais pas en raison du fait que j'étais une femme. Et l'aide dont j'avais besoin me venait grâce à la prière.
Je suis mariée et nous avons une fille. Il n'est pas toujours facile de concilier un poste à responsabilités avec la vie de famille. Je suis heureuse que mon mari et moi partageons la même foi en Dieu. Nous nous aidons mutuellement tant sur le plan spirituel que sur le plan pratique.
Après avoir travaillé de nombreuses années dans cette compagnie, une situation très injuste a surgi. Mon mari et moi avons prié afin de savoir que l'harmonie règne toujours en Dieu, qu'il n'existe rien en dehors de la vérité et de la justice divines. J'ai essayé de n'éprouver aucune hostilité. En fait, je ressentais beaucoup d'amour et de respect envers chaque personne. Il s'en est suivi qu'un jour je suis tombée sur quelqu'un au bureau qui était membre de la direction. Il a reconnu de lui-même qu'ils avaient eu tort et il m'a présenté ses excuses.
En ce qui concerne le droit grec, il prévoit l'égalité totale entre les hommes et les femmes. Dans la pratique, cependant, l'inégalité existe dans certains domaines. Il n'est pas facile pour les femmes d'être promues aux postes de direction. Il existe des différences entre les salaires. Le taux de chômage touche surtout la population féminine. Tout cela, en dépit du fait qu'il y a, en Grèce, un Secrétariat de l'égalité qui tente d'abolir les inégalités.
Je crois à l'égalité entre les hommes et les femmes, et j'ai voué mon existence à cette justice–là. La compréhension entre les deux sexes s'établira lorsque les gens prendront conscience de leur véritable identité spirituelle d'enfants de Dieu.
Le respect dont j'ai été l'objet au long des années n'était pas dû au fait que j'étais avocate ni au fait que j'étais une femme. Il avait son origine dans ce que je comprenais des qualités spirituelles innées que je possédais. Et l'expression de ces qualités m'a aidée.