La fierté nationale est une force puissante. Pourtant, les motifs qui incitent une nation à prendre les armes, à priver un peuple de ses droits et à l’exclure causent des ravages. De plus il est notable que, tout au long de l’histoire, la victoire remportée par la violence a souvent été suivie d’une défaite par la violence.
Dieu choisit-Il un camp? Les premiers livres de la Bible conçoivent Dieu comme une divinité nationale au pouvoir partisan. Au cours des siècles, l’aspect universel de Dieu est de plus en plus perçu. Sans distinction de race ou de nationalité, Il répond à tous ceux qui Lui demandent de l’aide. Ainsi que le fit observer un homme d’une grande spiritualité: « Il n’y a aucune différence, en effet, entre le Juif et le Grec, puisqu’ils ont tous un même Seigneur, qui est riche pour tous ceux qui l’invoquent. » (Rom. 10:12)
Le pouvoir de Dieu est présent pour tous. Personne n’est exclu de l’amour de Dieu. Chaque individu a le droit de chercher et de trouver la sécurité en se laissant guider par Dieu. Là même où la peur est très intense, Dieu est tout proche. Même celui qui n’est pas sûr que Dieu existe peut être comblé de bienfaits en Lui demandant de l’aide.
Jésus enseigna que Dieu est Amour et qu’Il entoure de la même sollicitude toutes les nationalités, que tous ceux qui recherchent la protection divine la trouvent. Il manifestait sa compassion envers tous sans exception. Hommes et femmes, païens et juifs étaient guéris. Leur existence se trouvait comblée, régénérée. Jésus prenait part aux traditions juives, mais il ne se laissait jamais limiter par les préjugés ethniques ou nationaux de l’époque.
Lorsqu’un soldat romain lui demanda de guérir son serviteur, Jésus accepta. En fait, il loua même le Romain pour sa foi: « Même en Israël je n’ai pas trouvé une aussi grande foi. » (Matth. 8:10) Il guérit une enfant cananéenne (voir Matth. 15:21-28). Quand ses disciples envisagèrent de se venger des habitants d’un village samaritain, Jésus « se tourna vers eux et les réprimanda ». Il leur dit: « Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés. Car le Fils de l’homme est venu, non pour perdre les âmes des hommes, mais pour les sauver. » (Luc 9:55, 56)
Ce que tout cela démontrait s’élevait bien au-dessus de la fierté humaine ou du nationalisme. Dieu nous guide vers la vie, non vers la mort: vers l’amour, non vers la haine. En vainquant nos ennemis intérieurs que sont l’égoïsme et la haine, nous contribuerons à la défaite de tout ce qui s’oppose au véritable progrès d’une nation. Progresser, c’est un processus constructif, non destructif. C’est une grande erreur dans un conflit d’avoir la certitude que la fin justifie les moyens. Cet ennemi attaque de tous les côtés. Il sape les bonnes intentions et impose silence à la sensibilité morale.
Le concept personnel de l’ennemi finira par être renversé. Le mot « ennemi » sous-entend une opposition hostile et puissante. Entretenir la pensée qu’un groupe de personnes est un ennemi, c’est réellement donner des pouvoirs à un autre contre nousmême. La fondatrice du Christian Science Monitor parle par expérience: «Aimez vos ennemis, sinon vous ne vous en déferez pas; et si vous les aimez, vous aiderez à les réformer.» (Mary Baker Eddy, Écrits divers, p. 210)
Dieu entoure de la même sollicitude toutes les nationalités.
L’amour est supérieur à la haine. C’est la raison pour laquelle nous sommes plus puissants quand nous aimons. Les seuls ennemis que nous pourrions avoir sont mentaux: ce sont l’orgueil et la peur. Nous sommes capables de les vaincre en débarrassant notre conscience du désir de nous venger, de la haine et de la peur. Il est sage de se débarrasser de ce qui s’oppose à notre faculté d’entendre Dieu parler. Puisque la sécurité nous est procurée par Dieu, non par les hommes, il est prudent d’écouter Sa voix. Dans la mesure où les ennemis de la pensée sont arrêtés, les hommes et les femmes sont libres de trouver le chemin qui mène à la sécurité et au progrès.
Le pouvoir de l’Amour, c’est l’autorité suprême qui est à même de gouverner avec sagesse les mobiles et les actes des habitants de toutes les nations, réformant et transformant chacun de nous.
