est responsable du département de musique de l’Université du Tennessee. Il y a quelques mois, il a pris le temps, malgré un emploi du temps très chargé, de nous faire part de ses souvenirs... et de nous parler de l’homme qu’il appelle « M. L. ».
Metropolitan Times: Vous connaissiez Martin Luther King. Aviezvous imaginé qu’il changerait le cours de l’histoire?
Ralph Simpson: Je savais qu’il en avait les capacités, mais ça ne l’intéressait pas de changer le cours de l’histoire... franchement, il y a été forcé. Il voulait écrire et devenir professeur de philosophie et un bon pasteur...
M. T.: Pensez-vous que Luther King serait heureux de voir les résultats actuels de son travail et de son engagement dans le mouvement en faveur des droits civils?
R. S.: Je pense qu’il serait content dans l’ensemble. Néanmoins, il serait très troublé par les meurtres commis entre Noirs et par la tendance du pays à vouloir, semblet-il, revenir au racisme — par la résurgence de groupes comme le Ku Klux Klan et d’autres, comme les Skinheads, qui encouragent des agissements semblables à ceux du Klan.
Ces choses le troubleraient... il n’aimait pas trop non plus les groupes du Pouvoir Noir parce qu’il pensait que le racisme, sous toutes ses formes, était dangereux et nuisible à la société et aux progrès de la paix dans le monde...
M. T.: Je me souviens avoir lu que les gens qui gardaient l’église, dans les années soixante, portaient des armes à feu... alors que King n’aimaient pas les armes. Est-ce vrai?
R. S.: Oui. Quelques-uns d’entre nous ont été désignés pour monter la garde après l’un des attentats à la bombe, et nous devions nous cacher dans les arbres et faire des rondes autour de la maison. Lui, bien sûr, a expliqué très clairement qu’il ne voulait pas que nous portions d’armes à feu, à aucun moment.
M. T.: Aviez-vous très peur à cette époque?
R. S.: Oui. Et par peur, un ami et moi avons décidé d’être armés.
M. T.: Avez-vous eu à vous servir de vos armes?
R. S.: Non, heureusement, et il n’a jamais su que nous étions armés. Il aurait été très déçu... lui n’était jamais armé, et il n’avait jamais l’air d’avoir peur.
