L’organiste de notre église, Ralph Simpson, était l’organiste de l’Église baptiste de Dexter Avenue, à Montgomery (Alabama), à l’époque où Martin Luther King en était le pasteur. Ralph Simpson était aussi un ami de King. Les événements que je connais parce qu’ils appartiennent à l’histoire, il les connaît parce qu’ils les a vécus. Comme la nuit où une bombe a explosé au domicile de Luther King.
Cela s’est passé le 30 janvier 1956, un lundi soir. Il m’est très difficile d’imaginer l’indignation, le choc, la peur qu’a ressenti la communauté noire ce soir-là. Les gens sont sortis en foule de chez eux et de l’Église baptiste de Dexter Avenue où King prêchait la nuit de l’attentat. Plusieurs centaines de personnes entouraient sa maison, un grand nombre parlaient de vengeance. Il est apparu sur le perron et s’est adressé à la foule.
D’un point de vue historique, ce discours n’est pas considéré aussi important que celui qu’il a prononcé sur le thème de « J’ai fait un rêve ». Et il n’a pas non plus le rythme ni l’éclat de la plupart de ses sermons. Mais les paroles qu’il a prononcées ne venaient pas d’un manuscrit. Elles n’avaient pas été écrites dans le silence d’un bureau à l’intérieur d’une église ou dans le calme d’un soir d’hiver. L’intensité du moment a inspiré à King des paroles qui exprimaient ce qu’il éprouvait au fond de lui. Il ne parlait peut-être pas seulement à la foule, mais aussi à lui-même.
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