Aucun pouvoir ne peut nous séparer de la compréhension de Dieu qui produit la santé et la guérison.
Il y a un endroit le long de la côte de la Nouvelle Angleterre où j'aime tout particulièrement me promener.
On emprunte d'abord un chemin qui traverse de magnifiques collines couvertes de bruyère. Il paraît sans fin. Puis, tout à coup, la crête de l'une de ces collines devient une falaise surplombant l'océan qui s'étend jusqu'à l'horizon. C'est comme si, sans aucune raison, le paysage changeait complètement en passant de landes de bruyère à un large port avec un phare tout blanc et l'océan sur des milliers de kilomètres. Le contraste est stupéfiant. J'ai fait cette promenade de nombreuses fois, mais je suis toujours merveilleusement surprise lorsque j'arrive à la falaise et que je découvre cette vue superbe !
Cette promenade me rappelle le chemin que j'ai parcouru parfois en étudiant la Christian Science. Je pratique cette Science depuis toujours et j'ai souvent connu la régénération et la guérison. Certaines guérisons ont été immédiates, tandis que d'autres ont nécessité que je prie pendant quelque temps. Cette promenade me rappelle la merveilleuse vue qui nous attend, et qui est toujours là, même lorsque la guérison prend du temps.
Pour ce qui est de la carrière de Jésus-Christ, il est impossible de ne pas constater qu'il guérit les gens instantanément, à de très nombreuses reprises. Pourtant, tandis qu'il obtenait des guérisons rapidement, Jésus nous montra l'importance de la persistance. Par exemple, dans l'une de ses paraboles, il nous parle de quelqu'un qui a besoin d'emprunter du pain à un ami (voir Luc 11:5-10). Or, l'ami n'a pas envie de se déranger. Il est déjà couché, ainsi que toute sa famille. Néanmoins, Jésus fait remarquer que si l'homme se montre persistant, l'ami se lèvera et lui donnera tout ce dont il a besoin, non par amitié, mais en raison de la persistance de l'homme. Jésus conclut cet enseignement par cette magnifique promesse: « Demandez, et l'on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l'on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l'on ouvre à celui qui frappe. » C'est la loi de Dieu.
La Bible nous dit aussi: « ... en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. » (Phil. 4:6) Nous pouvons nous en remettre à Lui: Il répondra à nos questions et à nos besoins. Cependant, il est important de faire la distinction entre se tourner vers Dieu en étant en proie au doute et au découragement et se tourner vers Dieu en rendant grâces. Quand nous nous en remettons à Dieu, parce que nous nous rendons compte qu'il existe, en réalité, un seul Dieu, que Lui seul est vraiment capable de nous secourir, nous avons l'assurance tranquille que nos prières seront exaucées et nous en éprouvons une joie profonde. La prière qui s'attend au bien nous permet de voir davantage la réalité d'un sens spirituel et éclairé des choses. Nous discernons la Vérité, la totalité et la bonté de Dieu, et en conséquence, nous trouvons la guérison.
S'il nous faut faire de grands efforts pour parvenir à cette vision, il n'est pas pour autant nécessaire de nous inquiéter de cela. Dieu se révèle à la pensée humble et réceptive. La vérité est vraie, Dieu est bon et le bien constitue tout ce qui est vrai, à chaque instant. Aucun pouvoir n'est capable de nous priver de la compréhension de Dieu, source de santé et de guérison.
La prière qui s'attend au bien nous permet de voir davantage la réalité d'un sens spirituel et éclairé des choses.
Jésus dit à ses disciples: « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. » (Jean 8:31, 32) Il nous enjoint de persévérer, de rester fidèles à ses enseignements, de demeurer dans la vérité, et nous serons alors libérés du péché, de la maladie et de la mort.
Pendant de nombreuses années, j'ai dû faire face à ce qu'on appelle une maladie incurable. Je passais des nuits blanches dans la peur et la douleur, et mes journées en devenaient d'autant plus longues et pénibles. Je priais avec ferveur, et mon mari aussi. Parfois, un praticien de la Christian Science priait également pour moi. Pourtant, le problème persistait comme pour me défier. A un moment donné, je me suis demandé si je ne devrais pas suivre un traitement médical; mais je savais que la guérison véritable ne pourrait jamais venir de moyens matériels. J'avais surtout profondément besoin d'un réveil spirituel, d'une meilleure vision, d'une vision élevée de la réalité. Je désirais simplement sentir l'amour de Dieu. Je désirais connaître la vérité, et ce réveil me permettrait de prouver la vérité à travers la guérison.
Il y a eu un tournant décisif une nuit lorsque je me suis sentie fermement résolue à demeurer avec Dieu et avec ce que je comprenais, malgré mon état physique qui semblait alors mettre ma vie en danger. A cet instant, je me suis adressée à la difficulté comme si je parlais à une personne et j'ai raisonné à peu près comme ceci: « Peu importe ce que tu essaies de faire, même si tu essaies de me tuer, je sais une chose: je suis l'enfant de Dieu, et le lien qui m'unit à Dieu survivra même à cette épreuve. Ce lien est permanent, et c'est la vérité. Rien ne peut le rompre; rien d'autre n'est réel. Peu importe ce qui se passe, j'appartiens à Dieu... » A partir de ce moment-là, le problème m'a paru moins menaçant, et je suis devenue plus consciente de la domination que Dieu m'a donnée. J'étais capable d'affirmer mon immunité par rapport au mal avec plus de conviction qu'auparavant et à m'incliner devant la vérité divine avec davantage d'humilité. La vérité a eu le dessus et a vaincu. J'étais complètement guérie.
Mary Baker Eddy écrit: « Supprimez l'erreur et vous en détruisez les effets. En regardant sans crainte un tigre dans les yeux, sir Charles Napier le renvoya tout tremblant dans la jungle. » (Science et Santé, p. 378) La Vérité n'est pas intimidée par l'erreur. L'erreur, le mal, n'a pas de substance permettant de la soutenir. La Vérité seule est substance. La seule chose qui soutient l'erreur, c'est la croyance en sa réalité. Sans personne pour y croire, elle se dégonfle comme un ballon perçé.
Avant cette guérison, j'avais l'impression de piétiner depuis longtemps, de ne pas avancer. J'avais même quelquefois le sentiment que le paysage ne changerait jamais. Or, le Christ, le message rédempteur de Dieu, était à l'œuvre dans ma conscience et a provoqué une révolution dans ma pensée. Cette action divine a abouti à un moment de compréhension très claire, alors que je n'avais jamais cessé de prier. C'était comme si la vérité qui avait été mise en application pendant tout ce temps avait préparé la pensée à cette prise de conscience et cette acceptation. Science et Santé explique ainsi ces instants de révélation: « Devenez conscient un seul moment du fait que la Vie et l'intelligence sont purement spirituelles, qu'elles ne sont ni dans la matière ni matérielles, et alors le corps ne fera entendre aucune plainte. Si vous souffrez d'une croyance à la maladie, vous vous trouverez soudainement guéri. Le chagrin se transforme en joie lorsque le corps est gouverné par la Vie, la Vérité et l'Amour spirituels. » (p. 14)
La vision divine est la seule qui soit réelle et éternelle.
Quand nous persistons à prier, mais que la guérison ne semble pas se manifester, il est utile de nous rappeler que même dans ce cas-là l'harmonie est réelle et le problème une illusion. C'est un peu comme marcher dans les landes pendant un certain temps, sans savoir que, tout près, nous attend une vue splendide. Pourtant, si nous parcourions cette côte à vol d'oiseau nous verrions que l'océan, que cette vue large et magnifique, est juste à côté des landes – à portée de la main. Ce qui nous donne une vision plus large, la faculté de discerner le bien présent, c'est la prière consciencieuse, constante – et si besoin est persistante.
S'attacher à la vérité avec fermeté, quelle que soit la situation apparente, nous fortifie et nous comble de bienfaits d'une manière dont nous ne prenons pas totalement conscience sur le moment. Nous sommes capables de percevoir et d'admettre le fait spirituel que l'homme est l'enfant bien-aimé et innocent de Dieu, et ceci pour la seule raison que c'est la réalité. Tout ce qui voudrait nier, obscurcir ou ridiculiser cette vérité est un mensonge, notamment la suggestion agressive et presque constante de la mortalité de l'homme qui se présente à la conscience humaine. Nous pouvons nous rebeller contre cette évidence, en sachant que nous appartenons à Dieu pour l'éternité. Nous pouvons nous rebeller contre ce mensonge insidieux concernant la nature essentielle de Dieu et de Son idée spirituelle et pure, l'homme, jusqu'à ce qu'il soit imposé silence à chaque argument.
Il est souvent bon de se demander: « Qu'est-ce que j'entretiens dans ma pensée, et qu'est-ce que j'accepte maintenant même ? Est-ce exact sur le plan spirituel, c'est-à-dire serait-il possible qu'un ange de Dieu me suggère cela ? Est-ce une vision des choses qui est utile et s'avère source de guérison ? Ces questions reviennent à demander avec persistance de connaître la vérité, d'avoir une vision spirituellement correcte. C'est cela la véritable pratique chrétienne.
Nous sommes tous capables, dans une certaine mesure, de suivre l'exemple de Jésus dès maintenant. Nous y parvenons une pensée à la fois, un moment à la fois. La vision divine est la seule qui soit réelle et éternelle, et elle devient nôtre lorsque nous nous soumettons à la Vérité, à chaque instant.
