Autrefois, au Proche-Orient, les mariages étaient célébrés au milieu de la nuit. De nos jours, ils ont généralement lieu dans la journée. Ce fut le cas pour un homme que je connais, et que nous appellerons simplement Joe. Il y a quelque temps, il lui est arrivé quelque chose qu’on pourrait appeler un «mariage». Quoique cela eut lieu vers midi, on pourrait tout aussi bien dire que cela s’est passé à minuit — à une heure qui semblait très sombre pour lui.
Un mariage, c’est un engagement mutuel au cours duquel deux personnes s’aimant profondément se lient pour la vie. Elles acceptent de vivre ensemble dans une union qui ne varie ni ne s’affaiblit jamais.
Jésus-Christ lui-même louait le caractère sacré de cette union, où le mari et la femme lient leurs existences de façon si étroite qu’ils ne sont plus qu’ «une seule chair ». Et il estimait que personne ne devait s’immiscer dans ces relations. « Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint» Marc 10:9., a-t-il déclaré.
Or, Jésus faisait aussi allusion à une autre sorte de mariage: celui que nous vivons tous avec Dieu. Depuis des siècles, bien avant la venue de Jésus, les enfants d’Israël avaient considéré Dieu comme leur époux fidèle. Et ils avaient constaté que se montrer loyal envers un seul Dieu apporte la guérison et la régénération. L’un de leurs prophètes, Osée, avait rapporté les paroles de Dieu s’adressant à Son peuple: «Je serai ton fiancé pour toujours; je serai ton fiancé par la justice, la droiture, la grâce et la miséricorde; je serai ton fiancé par la fidélité...» Osée 2:21, 22.
Cependant, Jésus avait une façon révolutionnaire de voir l’union d’une personne avec Dieu. Il l’associait au «royaume des cieux». Ainsi, il raconta un jour l’histoire d’un époux, d’une épouse et de dix demoiselles d’honneur. Voir Matth. 25:1—13. Ici, les demoiselles d’honneur représentent sans doute les gens comme vous et moi.
Jésus explique que l’époux, selon la tradition proche-orientale, arriva à minuit pour prendre part à la cérémonie du mariage. Puis, il emmena l’épouse et les demoiselles d’honneur dans sa maison pour participer à une grande fête.
Mais seules les demoiselles d’honneur qui étaient prêtes — dont la lampe remplie d’huile éclairait bien — pouvaient aller aux noces. Celles qui n’étaient pas prêtes — dont la lampe était éteinte faute d’huile — ne pouvaient pas s’y rendre.
Et que symbolise cette huile exactement? Selon un expert de la Bible, c’est «la profondeur et la réalité de la vie spirituelle» J. R. Dummelow, A Commentary on the Holy Bible (New York: MacMillan, 1936), p. 705.. Selon Science et Santé, voici ce que l’huile représente: «Consécration; charité; douceur; prière; inspiration céleste.»Science et Santé, p. 592.
Rien d’étonnant donc à ce que des fiançailles avec Dieu, avec la Vérité, la Vie et l’Amour divins, revêtent un caractère céleste ! Rien d’étonnant à ce qu’elles sauvent une personne du désespoir ! Que pourrait-il vous arriver d’autre quand la lampe de votre vie se remplit de douceur, de prière et d’inspiration ? « C’est de l’obscurité que jaillit la gloire de notre Seigneur, et c’est dans l’affliction que l’on trouve Son divin Amour », écrivit un jour Mary Baker Eddy. «Lorsqu’un sens erroné souffre, le vrai sens se révèle et l’époux paraît. Nous sommes alors unis à une affection et à un idéal plus purs, plus élevés.»Écrits divers, p. 276.
C’est à peu près ce qui est arrivé à Joe. Pendant soixante-cinq ans, il avait vécu une union heureuse et solide avec son épouse. Lorsque celle-ci mourut, elle lui manqua terriblement, au point qu’il avait du mal à s’entendre avec presque tout le monde. Il y avait même des moments où Joe en voulait à Dieu. Un matin, alors que Joe se sentait désespérément malheureux, il trébucha et tomba. Heureusement, il n’était pas seul. Cependant, ni les efforts qu’il fit pour se relever ni ceux de sa gouvernante ne furent fructueux. Il en devint d’autant plus furieux. C’est alors que la gouvernante, qui est aussi une de mes amies, se retira dans la pièce voisine pour prier.
Alors qu’elle était en prière, demandant de l’aide à Dieu, elle entendit soudain Joe parler. Mais il ne s’adressait pas à elle. Il parlait à Dieu.
«Je T’aime, mon Dieu !» disait-il. « Et je sais que Tu m’aimes!» Puis il se mit à chanter des cantiques... des cantiques qu’il n’avait pas chantés depuis des années. Et de temps en temps, il répétait ces deux mêmes phrases: « Mon Dieu, je T’aime ! Et je sais que Tu m’aimes.»
Mon amie n’en croyait pas ses oreilles. Cependant, il semblait aussi très naturel d’entendre Joe prier. Après tout, l’amour que Dieu porte à chacun de nous est total, inconditionnel, infini. Nous ne pouvons nous empêcher d’y répondre. Nous ne pouvons nous empêcher de refléter cet amour et de le Lui rendre. Avec facilité, naturel et constance. Parce que notre véritable nature est le reflet même et l’expression spirituelle de l’Amour divin infini. Parce qu’en vérité, nous sommes déjà mariés avec Dieu. Nous vivons dans Son amour de toute éternité. Notre « mariage » a lieu chaque fois que nous prenons clairement conscience de ce fait — et que nous nous réengageons avec humilité et respect à vivre cette union constante avec Dieu.
Au bout d’un moment, mon amie rentra dans la pièce où Joe était assis sur le sol, et, une fois encore, lui tendit la main pour l’aider à se relever. Il se leva droit sur ses pieds. En revenant vers sa chambre, il s’excusa de lui avoir parlé sèchement, et la remercia de son travail avec beaucoup d’affection.
Joe fut transformé après cet incident. Tout le monde le remarqua. Il était calme, doux et priait beaucoup. Il ne s’est plus jamais mis en colère. Et les gens se demandaient ce qui avait bien pu lui arriver.
Or, sa gouvernante le savait. L’amour que Dieu porte à Joe et l’amour que cet homme porte à Dieu avaient été révélés. Il avait prié et s’était repenti. Et, à minuit, un merveilleux mariage avait été célébré.
