Notre faculté de vivre et d'aimer est-elle assujettie aux limites que nous imposent notre passé ou notre éducation?
De nos jours, certaines personnes recherchent, par des traitements de psychanalyse qu'elles suivent parfois pendant de très longues années, la façon de surmonter des épisodes difficiles de leur existence. Pourtant il existe un moyen plus simple de se libérer des entraves du passé. Un moyen qui est à la portée de tous.
Laissez-moi vous raconter ce qu'un de mes amis m'a expliqué.
Pour des raisons diverses il se sentait privé de l'affection d'un père. En fait, son père avait été maltraité par ses propres parents, et il semblait que, sans aller jusqu'à maltraiter ses propres enfants, cet homme ne savait tout simplement pas ce qu'était l'affection paternelle.
Il ignorait toute tendresse et usait sans vraiment s'en rendre compte de manières assez brutales. A tel point que mon ami, à la fin de son adolescence, avait de sérieuses difficultés à manifester une affection humaine normale. Il se sentait mal à l'aise dans ses relations avec les autres, ne sachant pas très bien comment réagir aux remarques ni même aux compliments. En fait, souvent de simples remarques à son égard tournaient à la catastrophe. Il se rendait compte des difficultés qu'il éprouvait à communiquer son affection aux autres. Il lui semblait qu'il n'avait pas appris à aimer, et qu'il ne savait pas comment s'y prendre.
Pire encore, puisqu'il s'était souvent fait dire que son expérience d'enfant déterminerait son expérience d'adulte, il lui semblait qu'il ne se libérerait jamais ou très difficilement de son incapacité à savoir aimer.
Mais quelque chose changea la façon de penser de ce jeune homme. Il étudiait depuis peu la Science Chrétienne et découvrait des choses qui pour lui étaient révolutionnaire ! Il apprenait qu'il était l'enfant de Dieu ! Il apprenait qu'il reflétait la nature divine. Il apprenait que l'Amour est Dieu. Alors il raisonna et se dit que si l'Amour était Dieu, le fait d'aimer venait de Dieu; et la capacité de savoir aimer n'était pas humaine, mais divine. Cette capacité de connaître l'amour était une faculté universelle et éternelle, n'étant pas à la merci de conditions humaines ou de circonstances dépendant des uns ou des autres. Parce que Dieu aimait, il [lui aussi] pouvait aimer tout naturellement, maintenant même.
Il s'était souvent fait dire que son expérience d'enfant déterminerait son expérience d'adulte. Mais quelque chose changea la façon de penser de ce jeune homme.
Cet ami se rendit compte qu'en étudiant la Science Chrétienne, il n'était pas en face d'une de ces techniques mentales qui consistent à trouver des «trucs» pour effacer un sentiment désagréable, mais qu'il s'agissait de la révélation de ce qu'est Dieu, notre Créateur, et de ce qu'est la nature spirituelle de l'homme. Il découvrait la nature réelle des choses et de la Vie, à commencer par la vérité au sujet de son identité.
Et, voyez-vous, ce ne fut pas seulement un raisonnement sans effet, comme un exercice intellectuel qui n'est d'aucune utilité au moment des difficultés. Bien au contraire.
Un jour qu'il se trouvait dans la maison d'un ami, il fut très impressionné par la relation qu'entretenait ce jeune homme avec son père. Alors que ce garçon avait les cheveux très longs comme c'était la mode à ce moment-là, et qu'il portait des vêtements très différents de ceux de son père, (en fait ils semblaient tous les deux venir de planètes différentes), une relation extrêmement chaleureuse et tendre les unissait. L'un et l'autre se taquinaient, et ils s'aimaient profondément, cela sautait aux yeux.
Mon ami n'avait jamais rien vu de pareil.
Il se dit que cela devait être ce qu'on appelle la tendresse paternelle car c'était la première fois qu'il accédait à l'intimité d'un tel foyer et d'un tel sentiment. En les quittant ce soir-là, il était rempli de gratitude pour la scène qu'il venait de voir et remerciait Dieu de lui avoir montré ce qu'était l'amour.
Mais pour tout vous expliquer, il est vrai qu'il avait dû, dans un premier temps, chasser de sa pensée l'envie et l'amertume d'avoir été privé de cette douce manifestation d'amour.
Alors il se rendit compte qu'il pouvait choisir, soit de traîner avec lui son sentiment d'incapacité à aimer, basé sur ce qu'il avait vécu par le passé, soit d'accepter les enseignements de Jésus-Christ, le meilleur exemple de l'homme idéal, qui enseigna à toute l'humanité que l'homme est l'enfant de Dieu, et non l'enfant des hommes.
Mon ami accepta ce que le Christ, le message divin, lui révélait de son unité avec Dieu, l'Amour toujours présent. Et c'est en l'acceptant humblement qu'il sentit de la gratitude pour le simple fait d'avoir été le témoin ce soir-là de cette belle scène.
Son obéissance au Christ ne le laissa pas sans récompense.
Ce même soir, il repensait à la scène qu'il venait de voir, et qui était pour lui la façon dont le Christ lui enseignait d'une manière simple ce qu'était l'affection d'un père. A cet instant il sentir quelque chose d'incroyable, il sentit que ce sentiment d'amour paternel, il l'avait toujours connu ! Il avait le sentiment que ce qu'il venait d'éprouver n'était ni nouveau ni étranger, mais lui était divinement proche et familier. C'était son sens spirituel qui parlait. Ce n'était pas des mots ni un effort intellectuel de sa part destinés à se convaincre de quelque chose de plaisant, c'était un profond sentiment de connaître et de ressentir le divin, y compris son être spirituel, né de l'Amour divin.
Bien que son passé semblât témoigner du contraire, il pensa que la sécurité qu'il ressentait, cette assurance de connaître l'Amour divin, lui venait directement de Dieu et devait être sa «mémoire immortelle».
Bien plus tard, il découvrit dans Science et Santé, le livre d'étude de la Science Chrétienne, sous la note marginale «Mémoire immortelle», l'énoncé suivant: «Dans la Science, tout l'être est éternel, spirituel, parfait, harmonieux en toute action. Que le modèle parfait et non son opposé corrompu soit présent dans vos pensées. Cette spiritualisation de la pensée laisse pénétrer la lumière et vous rend conscient de l'Entendement divin, de la Vie, non de la mort.»Science et Santé, p. 407.
Cette spiritualisation de la pensée n'était pas un procédé lourd et laborieux: le seul labeur consistait à simplement accepter le modèle parfait.
La facilité à aimer que se découvrit mon ami, à manifester de l'aisance dans ses relations avec autrui, trouva aussi son explication dans le livre d'étude écrit par Mary Baker Eddy: «Rien n'est nouveau pour l'Esprit.»Ibid., p. 518.
En fait, quelque temps plus tard, de nombreuses personnes ignorant son passé, commentèrent sur le fait qu'il exprimait beaucoup de tendresse.
La tendresse de Dieu se manifesta aussi concrètement à son égard car entrèrent dans sa vie de nombreuses personnes qui lui apportèrent la bonne éducation qu'il souhaitait tant.
Cet ami m'a confié qu'il a toujours un pincement au cœur lorsqu'il entend, chaque dimanche, à la fin du service d'une église de la Science Chrétienne, le passage biblique qui y est lu et qui a été pour lui le message de sa propre libération: «Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu ! Et nous le sommes. Si le monde ne nous connaît pas, c'est qu'il ne l'a pas connu. Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu'il est. Quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui-même est pur.» I Jean 3:1–3.
Ce passage révèle l'être réel de chacun, homme, femme ou enfant.
