En réponse à la question «Qu’est-ce que la Vie?», Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé: «La Vie est le Principe, l’Entendement, l’Ame, l’Esprit divins. La Vie est sans commencement et sans fin. L’éternité, non le temps, exprime la pensée de la Vie, et le temps ne fait pas partie de l’éternité. L’un cesse dans la mesure où l’autre est reconnue. Le temps est fini; l’éternité est à jamais infinie.» Science et Santé, p. 468.
Dans le Glossaire du même livre, elle donne la signification métaphysique du mot «temps»: «Mesures mortelles; limites à l’intérieur desquelles sont réduites toutes les actions, pensées, croyances, opinions, connaissances humaines; matière; erreur; ce qui commence avant et continue après ce qu’on appelle la mort, jusqu’à ce que le mortel disparaisse et que la perfection spirituelle apparaisse.» Ibid., p. 595.
Cela signifie-t-il que nous devons mourir avant de pouvoir surmonter les limites imposées par le concept appelé temps? Certainement pas, car notre être véritable est dès maintenant le reflet parfait de la Vie divine, reflet éternel que le temps ne saurait altérer, et rien ne nous oblige à attendre pour le prouver.
Notre être véritable est dès maintenant le reflet parfait de la Vie divine, reflet éternel que le temps ne saurait altérer.
Le monde matériel, c’est-à-dire celui que perçoivent les sens physiques, prétend que notre existence même est gouvernée, déterminée par le temps. Cela n’est pourtant pas conforme à la réalité de la vie, qui est éternelle, en Dieu et de Dieu. La pensée matérielle déclare que l’homme naît à un certain moment de l’histoire humaine, qu’il grandit puis finit par décliner, tout cela du fait de cette chose invisible appelée temps. La simple révolution des planètes sur leur orbite constitue-t-elle un pouvoir capable de détruire l’homme? La théorie selon laquelle l’existence se compose de fractions appelées heures, jours, semaines et années, qui, par effet d’accumulation, causeraient le déclin et la mort, constitue une erreur fatale.
Nous lisons dans la Bible que Dieu a créé l’homme à Son image. Les Écritures déclarent aussi que Dieu est Esprit. L’homme, l’image même de Dieu, est donc forcément spirituel, immortel, et il n’est pas soumis au temps.
La simple révolution des planètes sur leur orbite constitue-t-elle un pouvoir capable de détruire l’homme ?
Il ne s’agit pas là d’une pure théorie, mais d’une vérité démontrable. Cette démonstration est cependant impossible si nous ne comprenons pas la nature de Dieu ou si nous considérons l’homme comme une créature composée d’une multiplicité d’éléments chimiques. La nature divine ne peut se comprendre par des moyens matériels, mais elle se révèle au sens spirituel, cette voix sainte qui se fait entendre dans la conscience de chacun. Science et Santé définit aussi Dieu comme «le grand Je suis» Ibid., p. 587.. C’est ainsi qu’Il Se révéla à Moïse. Voir Ex. 3:13, 14. Je suis est au temps présent. Cela implique une présence continue. Il n’est pas question, un seul instant, de passé ni de futur. Je suis ne s’inscrit pas dans un cadre temporel. Il «est» tout simplement. On ne peut pas plus imaginer que Dieu ait eu un «commencement» à un certain moment que penser qu’Il ait un jour une «fin». Aussi l’homme, le reflet de Dieu, ou Sa ressemblance, est-il aussi éternel que Lui. C’est là notre nature véritable. Jésus expliqua le caractère éternel, intemporel, de son identité spirituelle, le Christ, lorsqu’il déclara aux Juifs: «Avant qu’Abraham fût, je suis.» Jean 8:58.
Quel rapport tout cela a-t-il avec la vie quotidienne? Le fait de renoncer à une conception bien ancrée du temps pour s’efforcer de comprendre l’être omniprésent de Dieu et Son expression continuelle, l’homme, diminue la crainte de la mort. On en vient à saisir que l’homme ne peut mourir, parce que Dieu, son Créateur qui le maintient à Son image, ne peut lui-même mourir. Ce qui paraît se détériorer ou mourir, c’est la fausse image de l’homme présentée par les sens matériels qui, de par leur nature même, ne peuvent concevoir que ce qui est matériel, mortel et temporel. Dieu, l’Esprit, ne connaît, ne crée ni n’habite la matière. Comme l’homme est Sa ressemblance, il n’est pas matériel mais spirituel. La matière n’est pas une chose; elle est la contrefaçon de la substance véritable de l’Esprit.
L’homme, l’image même de Dieu, est forcément spirituel, immortel, et il n’est pas soumis au temps.
Comprendre que Dieu est le Je suis efface la peur de mourir. Cela permet aussi de se guérir du souvenir d’un passé malheureux et de ne plus appréhender l’avenir. Le passé n’est qu’un concept mortel déterminé par les pensées que nous entretenons à son sujet en ce moment même. En réalité, tout ce qui existe maintenant et à tout instant, c’est Dieu, Je suis s’exprimant Lui-même dans une harmonie perpétuelle. Il n’existe rien d’extérieur au Dieu infini et à Son idée infinie, l’homme, qui puisse interrompre la manifestation du bien. Il n’existe que la perfection spirituelle à chaque instant.
Tout le bien qui s’est manifesté par le passé était la preuve concrète de la présence continue du Je suis dans la vie de l’homme. Tout le mal était une fausse croyance, un mensonge constant au sujet de Dieu et de Son reflet, l’homme. Le bien est éternel. C’est une qualité spirituelle qui est, par conséquent, indestructible. Nous lisons dans un cantique de l’Hymnaire de la Science Chrétienne: «Notre présent est embelli / Des choses bonnes du passé.»Hymnaire, n° 238.
Il n’y a jamais aucune raison de craindre l’avenir. La crainte s’exprime toujours au «temps futur». Mais si seul existe le maintenant de notre coexistence avec Dieu, il n’existe aucun «si», aucun «lorsque» susceptible d’être abordé avec crainte. L’homme reflète, maintenant et toujours, l’Entendement divin, Dieu. Pensons à la liberté que cela nous donne ! L’entendement mortel, ou pensée matérielle, prétend-il que notre état risque de se détériorer demain, que nos revenus diminueront ou que des liens qui nous sont chers se briseront dans l’avenir? Ne nous laissons pas impressionner. Demeurons dans le maintenant avec Dieu. Affirmons la présence actuelle et continue de la sollicitude tendre et généreuse de Dieu. Dieu ne sera jamais plus présent qu’Il ne l’est maintenant, puisqu’Il remplit tout l’espace éternellement et qu’Il est omnipotent.
Apprenant à dominer la croyance que nous sommes régis par le temps, nous nous libérons également de la précipitation. J’en ai eu la preuve flagrante, il y a plusieurs années. J’avais prévu d’aller assister à une conférence sur la Science Chrétienne avec une de mes filles. Retenue à son travail, celle-ci était rentrée plus tard que prévu. Un regard à la pendule m’apprit qu’il nous restait moins de vingt minutes pour parcourir en voiture un trajet d’au moins trente-cinq minutes dans les meilleures conditions.
Il n’existe rien d’extérieur au Dieu infini et à Son idée infinie, l’homme, qui puisse interrompre la manifestation du bien.
La circulation était si dense que je changeais sans cesse de file. Au bout de deux kilomètres, ma fille s’est exclamée: «Maman ! Tu ferais mieux de ralentir et de laisser Dieu nous permettre d’arriver à temps !» Le reproche était justifié. J’ai ralenti pour respecter les limitations de vitesse. Je savais que ma fille avait prié (probablement pour sa propre sécurité !), et je me suis mise à en faire autant. J’ai déclaré mentalement que Dieu ne connaissait pas le temps ni la moindre limite. J’ai pensé qu’il était légitime de participer à l’activité inspirée d’une conférence sur la Science Chrétienne, et j’ai affirmé que, cet événement étant gouverné sous tous ses aspects par la loi divine, les assistants devaient arriver à temps, sans problème. J’ai cessé de penser à l’heure et de m’inquiéter. Le trajet s’est poursuivi dans le calme et l’harmonie. Lorsque nous nous sommes retrouvées assises dans la salle, une pendule murale indiquait qu’il restait encore cinq minutes avant le début de la conférence. Le temps n’avait pas été suspendu, mais, en l’occurrence, il avait été surmonté.
Cet incident, bien que modeste, illustre le pouvoir divin démontré par Jésus lorsqu’il marcha sur les flots agités par la tempête pour rejoindre le bateau de ses disciples. La Bible raconte: «Ils voulaient donc le prendre dans la barque, et aussitôt la barque aborda au lieu où ils allaient.» Jean 6:21. Jésus savait que l’être véritable est entièrement spirituel, qu’il est gouverné par Dieu seul et qu’il n’est pas limité par les prétendues lois de l’espace et du temps.
Le pouvoir implacable du temps n’est qu’un leurre. Réduisons le temps à ce qu’il est: une unité de mesure de l’activité humaine, qui finira par céder la place à la compréhension et à la démonstration de l’être spirituel intemporel — à la démonstration du pouvoir et de la présence du Je suis.
