Nous habitons à moins de 10 km de l'endroit où la petite Megan Kanka a été violée et tuée par son voisin. Cet horrible crime a incité le public à réclamer une loi, qu'on appelle «la loi de Megan», permettant aux habitants d'être informés de la venue, dans leur quartier ou dans leur ville, de toute personne ayant agressé des enfants par le passé ou étant considérée par le système judiciaire comme un «maniaque sexuel». La légalité de cette dernière appellation est encore à l'examen, mais le simple fait qu'une telle loi soit exigée montre bien le désespoir, la peur et le sentiment d'impuissance des gens.
Ce fait divers tragique toucha notre famille à plus d'un titre. Notre fille avait le même âge que Megan, et quelques jours après, je me posais des questions qui me troublaient profondément. Et si c'était arrivé à notre enfant? Que puis-je faire, en ma qualité de mère, pour assurer sa sécurité à tout instant? Pendant plusieurs jours, je ne la quittais pas des yeux, cela tournait presque à l'obsession. Au lieu d'apaiser mes craintes, cette façon de réagir les attisait, me laissant croire que mon enfant chérie était vulnérable dès qu'elle était hors de ma vue, ne fût-ce que pendant quelques minutes. C'était une attitude malsaine pour toutes les deux, et il fallait que cela cesse.
J'ai alors compris que l'innocence de ma fille était sa meilleure arme contre le mal.
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