Passionnée d'art, j'ai toujours été intriguée par la profondeur d'expression dont font preuve un grand nombre d'artistes dans leurs œuvres. Vous savez que votre tableau ou votre concert a atteint son but si le spectateur a saisi tant soit peu ce que vous, l'artiste, ressentiez, ou s'il a perçu, dans une certaine mesure, la beauté que vous perceviez au moment où vous travailliez sur votre œuvre.
Au moment d'entrer à l'université, je voulais en savoir davantage sur ce processus de créativité, et je me suis donc inscrite à des cours d'expression artistique. Très franchement, cet apprentissage a été le plus dur de toutes mes études, mais aussi le plus enrichissant. Après avoir choisi de poursuivre des études d'art, je n'ai jamais eu autant d'occasions de démontrer que les lois de Dieu s'appliquent à la vie comme à l'art.
Le sentiment d'être limitée a été l'une des choses les plus difficiles à surmonter. En effet, je m'étais toujours montrée créative dans divers domaines, mais je ne pensais pas posséder les dons naturels ni l'habileté qu'on attribue généralement à un artiste accompli. J'étais incapable de faire un dessin qui ressemble, même de loin, à ce que j'avais en tête. En classe, j'étais entourée de gens qui produisaient des œuvres extraordinaires sans aucun effort apparent. Il était dur de ne pas céder à la tentation d'admettre que j'étais incapable de réussir dans un domaine qui me plaisait tant.
Tout au long de ces quatre années, cependant, j'ai pu prier quand j'avais des travaux à réaliser ou quand j'assistais aux cours, en sachant que l'expression artistique n'est pas limitée par les formes ou les situations humaines, ni par le sentiment personnel d'être limité, mais elle est au contraire illimitée, appartenant à chacun de nous, l'expression de Dieu.
A de nombreuses reprises, j'ai essayé d'imposer une certaine orientation à mon travail, mais cela ne marchait jamais, et je me tournais alors vers Dieu. A chaque fois que j'abandonnais un concept humain de mon identité pour me soumettre au gouvernement divin, le résultat final était toujours bien meilleur que ce que j'avais prévu. Dans Science et Santé, Mary Baker Eddy déclare: « A mesure que les mortels se débarrassent de leurs langes mentaux, la pensée s'épanouit en expression. » Science et Santé, p. 255. Et à chaque fois que je me suis débarrassée des « langes » de la volonté humaine et des concepts limités, j'ai été capable de manifester beaucoup plus librement la source de créativité toujours présente et infinie, tout en parvenant à une forme plus élevée d'expression artistique.
Avec le temps et grâce à un excellent enseignement, je suis parvenue à mieux maîtriser certaines techniques que j'avais d'abord trouvées très difficiles. En outre, je me suis découvert d'autres facultés dont Dieu m'avait douée et ai trouvé d'autres moyens d'expression adaptés à mes talents. Dans mes prières, j'affirmais que Dieu est le véritable Entendement créatif. Puisque j'étais le reflet de Dieu, ayant toutes Ses qualités et pas seulement quelques-unes, rien ne pouvait m'empêcher d'exprimer la joie, la créativité, la beauté, l'humour et l'amour. Je pouvais donc exprimer ces qualités dans l'art et dans bien d'autres activités.
En sortant de l'université, je savais que je voulais faire quelque chose qui soit lié à l'art, mais me présenter au monde comme une artiste me semblait intimidant, pour ne pas dire irréaliste. Je savais que je n'étais pas prête à me lancer dans une carrière artistique, et j'ai donc décidé de poser ma candidature auprès de plusieurs écoles des beaux-arts afin de préparer une maîtrise. Ce processus m'a permis de mettre de l'ordre dans mes idées et dans mon carton à dessins, mais au moment d'envoyer mes demandes d'admission, je n'étais plus très sûre que ce soit ce que je voulais faire. Quand toutes mes candidatures ont été rejetées, je n'ai été ni surprise ni très déçue, mais je ne savais toujours pas quel était mon but dans la vie.
Dès lors, je voulais que ma vie devienne la toile sur laquelle se dessinerait le chef-d'œuvre spirituel de Dieu.
Des amis allaient s'installer à San Francisco (Californie) et j'ai décidé de partir avec eux. Je me suis dit que je trouverais un travail là-bas tout en espérant trouver aussi l'inspiration. Finalement, cela n'a pas marché non plus. Avec toutes ces déceptions, je devenais de plus en plus humble, que je le veuille ou non !
Science et Santé fait la remarque suivante: « Chaque stade successif d'expérience révèle des vues nouvelles de bonté et d'amour divins. » Ibid., p. 66. J'avais parfois l'impression de me trouver dans une période de transition vide de sens, mais en regardant en arrière, je comprends à présent que ce que j'apprenais sur le lien qui m'unit à Dieu me tenait occupée à chaque instant.
A la fin de mes études, j'avais aussi décidé de suivre le cours Primaire de Science Chrétienne — un cours approfondi donné par un professeur qualifié. Je lisais pas mal de choses sur Jésus-Christ, Mary Baker Eddy et la Science du Christ qu'elle avait découverte, et j'apprenais beaucoup. Pendant le cours, ma reconnaissance pour ce qu'elle a accompli afin de révéler la Vérité au monde ne fit que grandir, et je souhaitais consacrer mon existence à ce qu'elle enseignait en le démontrant et en le faisant connaître. C'est à ce moment-là que j'ai eu un aperçu de ce que signifie pratiquer l'art le plus élevé, celui de la guérison chrétienne. Dès lors, je voulais que ma vie devienne la toile sur laquelle se dessinerait le chef-d'œuvre spirituel de Dieu.
Armée de ces nouveaux mobiles, j'étais plus que jamais prête à obéir à Dieu et à suivre Ses directives données avec tant d'amour. Et des occasions de mettre ces idéaux élevés en pratique se sont présentées. J'ai trouvé un emploi sur la côte Est des États-Unis. Il me fournit la possibilité de continuer à comprendre de mieux en mieux la loi divine du bien pour tous et de la faire connaître par des moyens auxquels je n'aurais jamais pensé. Mon poste exige de la créativité, de l'énergie et toutes les techniques que j'ai développées pendant mes études universitaires. En outre, je suis dans une situation qui me permet de m'adonner à l'art en dehors de mes heures de travail.
Que nous ayons une âme d'artiste ou pas, pratiquer « l'art élevé » de la guérison chrétienne nous comblera et nous guidera, où que nous soyons et quel soit notre métier. Même s'il semble parfois difficile de savoir quelle direction prendre dans la vie, Dieu n'est jamais absent; Il est toujours là pour indiquer le chemin menant à un travail agréable et productif. Le bien infini nous environne, par conséquent, exprimer de façon impersonnelle la beauté et la sainteté nous est naturel, à nous comme à tous les enfants de Dieu. Vivre pour refléter le pouvoir divin de guérir, c'est une activité pour laquelle nous avons tous des aptitudes
