Dieu est tout-aimant et fournit à l'homme tout ce dont il a besoin. Or, recevoir le bien en abondance est un concept remis en cause de façon flagrante par l'argument prétendant que le bien ne fait pas partie de notre être et que nous devons donc l'acquérir.
A un moment donné, je m'étais installé dans une grande ville, et chaque matin, un ami et moi passions devant de grands magasins dont les vitrines exposaient les derniers vêtements à la mode. Ils étaient élégants, souvent très chers et en tout cas bien au-dessus de nos moyens. Un jour, je me suis exclamé: « C'est terrible de voir de si beaux vètements sans pouvoir se les offrir. » La réponse de mon ami fut immédiate et directe: « Il y a pire. Avoir l'argent pour les acheter et se rendre compte que les posséder ne satisfait pas. » Cela m'a arrêté net, puis plus rien d'autre n'a été dit à ce sujet. Or, un jour, quelques semaines plus tard, mon ami fit l'observation suivante: «J'ai remarqué que tu ne passes plus ton temps à regarder les vitrines. » « Disons que je n'ai toujours pas d'argent pour m'acheter ces vêtements, mais au moins, je sais que mon bonheur ne se trouve pas dans ces étalages », ai-je avoué au bout de quelques instants.
La définition suivante donnée dans le glossaire de Science et Santé de Mary Baker Eddy, décrit la nature véritable du bien: « Le Bien. Dieu; Esprit; omnipotence; omniscience; omniprésence; toute action. » Science et Santé, p. 587. Savoir et comprendre que le bien est Dieu seul, l'Esprit et non la matière, qu'il est tout-puissant, l'Entendement divin, qu'il est la manifestation de la présence et de l'action divines, c'est se détacher complètement du témoignage des sens matériels. La pensée mortelle est imprégnée de la croyance que le bien est matériel; elle est convaincue, à cause d'une éducation erronée, que la substance est objective, distincte de l'identité de l'homme et acquise uniquement par de laborieux efforts. Par conséquent, la pensée mortelle refuse d'admettre une vérité qu'enseigne la Science Chrétienne: le bien se déroule sans cesse dans la conscience individuelle. Nous découvrons ce fait à mesure que nous comprenons et acceptons l'unité de Dieu, le bien infini, et de l'homme.
La substance véritable et durable se trouve dans le royaume de Dieu, en nous.
L'entendement charnel voudrait nous lancer dans une course incessante. Un incident m'a illustré ce point de façon modeste mais significative. Un jour, je promenais le chien d'un ami, un petit terrier auquel mon ami tenait beaucoup, et qui s'appelait Sam. Nous marchions dans les bois, et Sam s'adonnait à son activité préférée, c'est-à-dire pourchasser les écureuils, mais toujours sans succès à mon grand soulagement. A un moment donné, j'ai regardé derrière moi et je ne l'ai plus vu. Je me suis dit qu'il avait découvert quelque chose dans les broussailles, mais je ne parvenais pas à comprendre comment il avait pu disparaître aussi vite. J'ai regardé tout autour de moi, mais il s'était littéralement évaporé. Je me suis alors mis à l'appeler en criant de plus en plus fort au point de hurler, mais il n'était nulle part. De terribles pensées me sont alors venues à l'esprit: « Que vais-je dire à son propriétaire ? Va-t-on le retrouver ? Est-il blessé ? » J'étais pris de panique. Soudain, mon regard se posa sur le sol, et là, à mes pieds, Sam me regardait avec l'air de dire: « Quand tu auras fini d'hurler, nous pourrons rentrer à la maison. » Il avait été là tout le temps, et ce que je ressentais, c'était, en fait, ma peur et mon ignorance. Je l'avais cherché partout sauf là où il avait toujours été, tout près de moi.
Nous pouvons tous tirer une leçon de cet incident. L'entendement charnel voudrait nous faire croire que nous avons perdu ce dont nous avons réellement besoin et nous forcer à le chercher partout. Il nous fait partir fiévreusement à la recherche d'argent et d'un emploi pour avoir des ressources, d'un conjoint pour ne plus être seul, d'une structure matérielle pour avoir un foyer, de pratiques médicales et matérielles pour recouver la santé, et enfin il nous fait partir à la recherche de la réussite personnelle et de la célébrité pour être comblé. La Science Chrétienne nous montre que ces recherches sont mal dirigées, qu'elles sont aussi illusoires que l'entendement qui les provoque. Puisque le bien est Esprit, rechercher le bien dans la matière, c'est, en définitive, se retrouver sans rien. Et la totalité de l'Esprit dénonce cette caractéristique de la matière. Rechercher le bien dans un royaume matériel, c'est chercher à atteindre ce qui paraît à la vue, mais est toujours hors d'atteinte. La substance véritable et durable se trouve dans le royaume de Dieu, en nous, dans ce royaume dont Jésus-Christ dit qu'il était tout près.
Il n'est pas plus correct de chercher le bien dans la matière que d'accepter toute forme de pénurie comme légitime ou nécessaire.
Pour prendre conscience de cette bonté et pour la voir se manifester, il nous faut voir clairement que l'homme lui-même est spirituel. Puisque c'est là notre vraie nature, la matière ne peut jamais rien nous donner ni nous priver de ce dont nous avons véritablement besoin. Il n'est pas plus correct de chercher le bien dans la matière que d'accepter toute forme de pénurie comme légitime ou nécessaire. Jésus-Christ déclara: «Je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu'elles soient dans l'abondance. » Jean 10:10. En indiquant que Dieu est toujours prompt à répondre à un besoin, il affirma: « Demandez, et l'on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l'on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l'on ouvre à celui qui frappe. » Matth. 7:7, 8. Il est néanmoins clair que Jésus traça une ligne entre les besoins véritables et les simples désirs humains. Il dit: « Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. » Matth. 6:33.
Rechercher le royaume de Dieu et Sa justice d'abord, c'est rechercher la Vérité pour elle-même et non pour ce qu'elle pourrait nous apporter. Les vérités sur Dieu et l'homme que nous révèle la Science Chrétienne doivent constituer pour nous ce que nous sommes et non pas simplement ce dont nous nous servons. A tous ceux qui recherchent ainsi la Vérité — avec droiture — est révélé le royaume qui est en eux, un royaume universel d'idées spirituelles émanant de Dieu et se développant dans la conscience sous l'autorité et la sagesse du seul Entendement. Dans la mesure où nous nous écartons de la croyance prétendant que l'homme est une entité matérielle ayant besoin de choses distinctes de son être, nous comprenons de mieux en mieux l'homme que Dieu a créé et dont Il prend soin. L'homme est l'idée de Dieu, l'expression consciente et individuelle de son créateur, l'Amour infini. Démontrer ce fait tous les jours nous libère de la pénurie. Comprendre que l'homme est uni à Dieu nous montre que l'homme incarne les concepts du foyer, des ressources, du sentiment d'être complet, qui se manifestent alors de façon tangible et légitime dans la vie quotidienne.
Comprendre que l'homme est uni à Dieu nous montre que l'homme incarne les concepts du foyer et des ressources qui se manifestent alors de façon tangible et légitime dans la vie quotidienne.
Quoi qu'en dise le témoignage des sens matériels, le bien dans son infinité constitue tout ce qui existe. Par conséquent, puisque le bien est déjà établi, nous ne travaillons jamais pour vaincre la pénurie, mais simplement pour admettre davantage que seul l'infini est présent. La Science Chrétienne n'est pas la Science du devenir ni la Science du désir ou de l'avoir. C'est la Science de l'être. Nous sommes en réalité tels que Dieu nous a créés, la manifestation complète de l'Esprit, par conséquent, le fait spirituel est que le manque est inconnu et tous les besoins légitimes sont pour toujours comblés. Cette vérité renverse l'apparente insuffisance et montre le déroulement des bienfaits de l'Amour.
On pourrait à présent me rétorquer: « Tout cela, c'est bien beau sur le papier, mais, et mes besoins ? Notamment celui au sujet duquel je prie depuis si longtemps sans aucun résultat ? » Si ces pensées nous assaillent, il nous faut sans doute nous arrêter un moment pour réfléchir plus profondément à la nature de la réalité spirituelle.
Il est intéressant de savoir que l'étudiant en optique apprend que tout ce qu'on voit apparaît d'abord à l'envers sur la rétine. Un opticien vous dirait que les mots de l'article que vous êtes en train de lire vous apparaissent d'abord à l'envers. Bien entendu, nous les voyons à l'endroit. C'est si naturel que nous ne sommes pas même conscients de la rectification que nous opérons. Or, à quel point nous montrons-nous assez vigilants pour remettre à l'endroit les autres images inversées ?
Pensez à la question du besoin. On a faussement éduqué les mortels en leur faisant croire qu'ils ont besoin de ce qu'ils n'ont pas. Or, est-ce réellement le cas ? Puisque l'homme est le reflet de Dieu, si l'homme connaît la pénurie, Dieu doit la connaître aussi. Comprendre l'abondance divine, et par conséquent celle de l'homme, permet de transformer notre existence de façon radicale si nous sommes prêts à le reconnaître et à l'accepter. Nous pouvons refuser dès maintenant de nous laisser hypnotiser. Il nous faut savoir que s'il n'était pas répondu à un besoin légitime, cela voudrait dire que Dieu Lui-même n'est pas complet. Et puisque Dieu ne peut être moins que Tout, nous pouvons dès à présent renverser toutes les suggestions de manque.
Science et Santé affirme: « La métaphysique divine renverse les hypothèses faussées et physiques concernant la Divinité, de même que l'explication de l'optique rejette l'image incidente ou renversée et montre ce que cette image renversée doit représenter. » Science et Santé, p. 111. Il s'ensuit que lorsqu 'apparaît un besoin véritable, nous sommes capables de reconnaître immédiatement que l'inverse est vrai en nous réjouissant d'avoir la certitude que nous incluons déjà ce qui répond au besoin. Nous avons déjà l'idée juste de ce qui semble nous manquer d'après le sens matériel. Le sens matériel semble peutêtre persister à prétendre le contraire, mais quand le sens spirituel nous illumine, nous ne nous laissons plus prendre.
C'est le sens spirituel qui nous permet de remettre rapidement à l'endroit toutes les images inversées. « Le sens spirituel est la faculté consciente et constante de comprendre Dieu » Ibid., p. 209., explique Science et Santé. Le prophète Élie eut recours au sens spirituel face à la veuve qui pensait ne posséder qu'un peu d'huile dans une cruche et un peu de farine. « La faculté consciente et constante de comprendre Dieu » permit au prophète de renverser l'argument du prétendu manque. La Bible nous dit: « La farine qui était dans le pot ne manqua point, et l'huile qui était dans la cruche ne diminua point, selon la parole que l'Éternel avait prononcée par Élie. » I Rois 17:16. Le sens spirituel, qui donne la capacité de voir au-delà du mensonge de la matérialité et de comprendre ce que Dieu a déjà fourni, est inhérent à chaque enfant de Dieu. Quand l'entendement charnel prétend qu'il existe une pénurie, il nous faut faire appel à notre sens spirituel, revendiquer notre droit de connaître seulement ce que Dieu connaît.
Une femme, qui était praticienne de la Science Chrétienne depuis de nombreuses années, se retrouva subitement seule après le décès de son mari. Elle vivait dans une grande ville et craignit tout d'abord de ne plus avoir les moyens de faire face aux dépenses de sa maison et de son bureau. Elle eut l'idée de faire la liste des qualités de l'homme véritable qui lui paraissaient essentielles comme la fermeté, la force, la fiabilité. Elle prit soin, à chaque fois qu'une qualité de l'homme spirituel s'exprimait à travers quelqu'un qu'elle connaissait ou à travers un inconnu, de rendre grâce mentalement. Chaque jour, elle priait Dieu en silence: « Père, rends-moi capable d'exprimer ces qualités qui me feront prendre conscience du concept le plus élevé de ce que représente le fait d'être complet, afin de pouvoir continuer à bénir tout le genre humain. » Elle reconnut que les qualités qu'elle voyait chez les autres lui étaient aussi naturelles. Au bout d'un an environ, il lui était devenu de plus en plus clair que l'homme véritable se manifestait à travers des qualités qu'elle avait toujours possédées, et non à travers des personnes matérielles. Puisque ces qualités n'avaient jamais appartenu à une personnalité mortelle, elles ne pouvaient pas lui être ôtées. Elle fut convaincue qu'elle était complète au point de perdre conscience de la pénurie et elle cessa de chercher des solutions dans les circonstances matérielles. Elle constata qu'elle avait ce dont elle avait besoin.
Le sens spirituel, qui donne la capacité de comprendre ce que Dieu a déjà fourni, est inhérent à chaque enfant de Dieu.
Plus tard, elle rencontra un homme dont elle appréciait la compagnie. Ils eurent tous deux le sentiment d'avoir trouvé la personne qui leur convenait, et ils se marièrent. Ils furent très heureux. Cependant, le mariage ne constituait pas la guérison. Dans la Science Chrétienne la guérison devient évidente grâce au sens spirituel, quand nous cessons de chercher des objets matériels extérieurs et que nous acquérons la ferme conviction que nous incluons tout bien. Le foyer qu'il nous faut, le conjoint qui nous convient, une source de revenu adéquate sont les manifestations extérieures d'un besoin humain comblé. Ce sont les résultats naturels de notre compréhension de Dieu, l'Amour divin, qui ne peut faire moins que nous procurer l'idée juste avant même que le mensonge de la pénurie ait le temps de se présenter.
La démonstration de ces vérités exige notre participation active. Les moments de tranquillité où nous prenons conscience de notre unité avec Dieu sont tout aussi nécessaires que l'expression active de Ses qualités dans notre existence. Nous devrions nous arrêter souvent pour nous poser les questions suivantes: « A quel point suis-je en train d'accepter et de manifester l'intelligence et la sagesse de l'Entendement divin ? Est-ce que je démontre l'intégrité et la fiabilité du Principe, la clarté et le discernement de la Vérité, l'inspiration et l'originalité de l'Ame ? Est-ce que j'exprime l'amour spirituel véritable dans ma vie quotidienne ? Est-ce que j'entends les idées que Dieu me donne et est-ce que je les accepte ? » Quel que soit le besoin, et même si la solution nous échappe depuis longtemps, les progrès spirituels nous rendront toujours capables de percevoir l'idée juste.
La guérison devient évidente quand nous cessons de chercher des objets matériels extérieurs et que nous acquérons la ferme conviction que nous incluons tout bien.
Nous devrions prendre soin d'exclure les qualités négatives autant que nous prenons soin d'accepter les vraies. Les critiques destructives, l'habitude de sermonner, le ressentiment, l'envie, le remords, la rancune sont fatals aux progrès spirituels. Nous devons les rejeter constamment. Si nous comprenions réellement à quel point ils sont nuisibles à la démonstration chrétienne efficace, nous ne nous laisserions jamais aller à les exprimer un seul instant. Prenons en considération les paroles du Leader de la Science Chrétienne, Mary Baker Eddy, qui affirme: «Je serais heureuse de prendre par la main tous ceux qui ne m'aiment pas et de leur dire: "Moi, je vous aime, et ne voudrais pas vous nuire sciemment." Parce que tel est mon sentiment, je dis à autrui: Ne haïssez personne, car la haine est un foyer d'infection qui répand son virus et finit par tuer. Si nous nous y abandonnons, elle nous domine; à celui en qui elle demeure elle apporte souffrance sur souffrance, à travers le temps et au-delà de la tombe. Si l'on vous a causé de graves torts, pardonnez et oubliez... » Puis elle continue un peu plus loin: « Ne rendez jamais le mal pour le mal, et, par-dessus tout, ne vous imaginez pas que l'on vous a fait tort alors qu'il n'en est rien. » Écrits divers, p. 11.
Le bien qui est Dieu est le seul bien qui vaille la peine, parce que c'est le seul bien qui existe. Si le bien que nous exprimons n'émane pas de ce que nous comprenons au sujet de notre unité avec Dieu et de la façon dont nous manifestons Ses qualités, il lui manque la réalité et la permanence de la substance véritable. Quelles que soient la taille de notre compte en banque, la beauté de notre demeure, la joie que nous apporte notre mariage, si elles sont le résultat des seuls efforts humains sans la compréhension ni la démonstration de la vérité spirituelle, elles ne sont rien d'autre que des châteaux de sable attendant d'être emportés par les caprices du temps et des sens. Dans ce cas, les progrès spirituels que nous avons peut-être èludès sont encore à accomplir.
Il est important de ne jamais essayer de deviner sous quelle forme le bien doit apparaître dans notre existence. L'Amour divin répond à tous les besoins légitimes, même si ce n'est pas toujours de la façon dont nous l'avions prévu, car parfois nous ne savons pas ce dont nous avons vraiment besoin. Ce dont nous avons le plus besoin, c'est toujours davantage d'illumination spirituelle afin de comprendre Dieu. Néanmoins, même sur le plan humain, ce dont nous avons réellement besoin est parfois très différent de ce que nous espérions recevoir. L'Amour divin, qui est l'intelligence infaillible et la sagesse parfaite, sait très précisément ce dont nous avons réellement besoin. A mesure que les idées se développent, il nous faut nous efforcer de les voir sous leur vrai jour, c'est-à-dire en tant qu'entités spirituelles et non matérielles. Elles se concrétiseront, mais si nous en comprenons l'identité véritable et originale, elles seront protégées des vicissitudes liées à la croyance mortelle. Si nous nous disciplinons constamment pour rechercher la réponse à chaque besoin dans notre conscience, nous nous apercevrons qu'il n'existe aucune limite au bien qui se manifestera dans notre vie. Le bien qui est discerné spirituellement comme étant déjà dans la conscience, c'est toujours le bien qui se révèle.
Car ta bonté vaut mieux que la vie.
Mes lèvres célèbrent tes louanges.
Mon âme sera rassasiée comme de mets gras et succulents,
Et, avec des cris de joie sur les lèvres,
ma bouche te célébrera.
Psaume 63:2
