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« Maîtres du corps »

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de novembre 1997


Autour des années 1840, Mary Baker Eddy se retrouva face au problème de l'esclavage. Elle quitta le New Hampshire pour venir habiter dans la demeure de son mari, en Caroline du Sud, et découvrit que son nouveau foyer comptait des esclaves. Elle était convaincue que l'esclavage était une abomination. Après le décès de son mari survenu pendant la première année de leur mariage, elle affranchit les esclaves. Voir Mary Baker Eddy, Message pour 1902, p. 15.

Puis, en 1866, moins d'un an après que la guerre de Sécession marqua la fin de l'ère esclavagiste aux États-Unis, Mary Baker Eddy découvrit qu'il existait des lois divines qui libèrent d'une forme d'esclavage encore plus universelle et insidieuse: l'asservissement au corps. Plus tard, elle écrivit un livre qui explique ces lois divines. En effet, dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, elle affirme: « L'asservissement de l'homme n'est pas légitime. Il cessera dès que l'homme entrera en possession de son héritage de liberté, la domination que Dieu lui a donnée sur les sens matériels. Les mortels affirmeront un jour leur liberté au nom du Dieu tout-puissant. Alors ils gouverneront leur propre corps par la compréhension de la Science divine. » Et nous lisons dans le paragraphe qui suit: « Si nous suivons ce commandement de notre Maître: "Ne vous inquiétez pas pour votre vie", nous ne serons jamais à la merci des conditions du corps, de sa structure ou de son économie; mais nous serons maîtres du corps, nous lui imposerons nos conditions, nous le formerons et le gouvernerons par la Vérité. » Science et Santé, p. 228.

« Maîtres du corps » ? « Nous le formerons et le gouvernerons » ? A en juger par le nombre de spots publicitaires télévisés où il est question d'indigestion, d'aigreurs d'estomac, de vitamines, de régimes, d'aliments diététiques, de coupe-faims et d'appareils d'entraînement physique, les gens veulent maîtriser leur corps, et certes, c'est une nécessité ! Un grand nombre de personnes pensent que c'est leur alimentation qui les empêche de gouverner leur corps en provoquant la maladie ou l'obésité par exemple. D'autres considèrent les aliments comme un moyen d'acquérir la maîtrise de leur corps, selon leur qualité et leur quantité.

Science et Santé nous parle d'un homme qui souffrait d'un grave problème d'indigestion depuis l'enfance (problème qu'on appelait à l'époque la dyspepsie).Ibid., p. 221. Croyant que ce qu'il mangeait était à l'origine de ses souffrances, il passa des années à ne boire que de l'eau et à ne manger qu'une tranche de pain par jour, ce régime alimentaire le laissant constamment faible et affamé.

Jésus expliquait que l'homme est créé pour exprimer l'Esprit, Dieu, mais il exigea aussi que nous le démontrions.

Puis il fut complètement guéri lorsqu'il apprit, grâce à la Science Chrétienne, que son être était spirituel et n'était pas soutenu par la nourriture, mais par Dieu, l'Entendement divin. Il se rendit compte que toutes ces souffrances avaient été inutiles, qu'elles provenaient de la croyance dans la matérialité de la substance et de la vie. Percevant dans une cer-taine mesure ce que signifie être l'image de Dieu et posséder la domination sur toute la terre, il vit que Dieu n'avait créé ni l'indigestion ni un homme susceptible d'en souffrir.

Comprendre spirituellement qu'il n'était pas matériel soulagea cet homme de ses souffrances, et il put manger sans contraintes. Il constata, pourtant, qu'il n'était pas aussi émerveillé par le goût des aliments qu'il se l'était imaginé pendant toutes ces années de privations. Science et Santé nous dit: « Cette compréhension nouvelle, que ni la nourriture ni l'estomac ne peuvent nous faire souffrir sans le consentement de l'entendement mortel, s'accompagne d'une autre leçon, savoir que la gloutonnerie est une illusion sensuelle, et que cette chimère de l'entendement mortel disparaît à mesure que nous comprenons mieux notre existence spirituelle et que nous nous élevons sur l'échelle de la vie. » Ibid.

Dans ce cas précis, l'homme refusait de manger parce qu'il pensait que cela améliorerait sa santé, mais dans d'autres cas, les gens limitent leur consommation alimentaire de façon considérable parce qu'ils pensent que cela améliorera leur aspect physique. Depuis de nombreuses années, le monde de la mode présente des mannequins extrêmement minces comme étant l'image même de la beauté. Un grand nombre de personnes, surtout les jeunes femmes cherchant à être acceptées et admirées, essayent de maîtriser leur corps en mangeant le moins possible afin de se conformer à cette image.

Notre existence est l'émanation de notre pensée.

Certaines jeunes filles ont constamment faim, sont épuisées et obsédées par ce qu'elles mangent et par leur poids. Et malheureusement, ces privations qu'elles s'imposent entraînent parfois de sérieux troubles digestifs et de graves problèmes de santé. En outre, elles ont souvent honte de ce comportement, mais craignent d'être incapables d'en changer. Dans ces cas-là, ce qui avait commencé comme un simple effort de se maîtriser est devenu dangereusement incontrôlable. Or, ce comportement et tous les problèmes qui y sont associés peuvent être guéris.

La Bible et les écrits de Mary Baker Eddy mettent l'accent sur un point essentiel en ce qui concerne l'acquisition d'une vraie maîtrise du corps. Ils font la distinction entre l'abnégation de soi et la volonté humaine. La véritable abnégation de soi ne consiste pas simplement à se refuser quelque chose. La véritable abnégation de soi consiste à refuser l'identité matérielle. La volonté humaine, par ailleurs, met en avant une individualité matérielle qui exerce son propre pouvoir.

Que signifie nier l'individualité matérielle ? En enseignant, Jésus insistait constamment sur le fait que l'homme est l'enfant de Dieu, l'Esprit. Il fit remarquer, par exemple, que l'identité véritable de l'homme est spirituelle: « Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit; mais tu ne sais d'où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l'Esprit. » Jean 3:8. Jésus expliquait que l'homme est créé pour exprimer l'Esprit, Dieu, mais il exigea aussi que nous le démontrions.

Et il nous montra comment. Il déclara très clairement qu'il était un avec Dieu. Il admit qu'il ne pouvait rien faire par lui-même ni exercer un pouvoir personnel. Il ne prétendit même pas avoir une volonté distincte de celle de Dieu, mais affirma qu'il faisait ce qui plaisait à son Père. Il niait toute possibilité d'une individualité distincte de Dieu, d'une individualité terrestre, et qu'en résulta-t-il ? Il fut capable de guérir des foules entières de toutes sortes de maladies, de les libérer de restrictions et de la peur. Et c'est son abnégation de soi qui lui permit d'exercer une telle domination sur le corps. Puis il démontra la maîtrise suprême par la résurrection, et au moment de l'ascension, il s'éleva au-dessus des vestiges d'une individualité matérielle et ne parut plus sous une forme humaine.

Dans la mesure où nous connaissons et acceptons la vérité de l'être spirituel de l'homme, l'expression de Dieu, nous connaissons l'harmonie, la santé, et exprimons un plus grand calme et une plus grande beauté.

Jésus n'exigea pas que nous nous elevions tous immédiatement. Cependant, il nous demanda de suivre l'exemple qu'il donna d'une victoire totale sur la chair. Il expliqua que, pour bien commencer, il fallait cesser de penser au corps et de s'en préoccuper pour s'attacher à comprendre et à exprimer Dieu. Dans son fameux Sermon sur la montagne, il nous exhorte ainsi: « Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous serez vêtus. (...) Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. » Matth. 6:25, 33.

En se tournant vers Dieu — en reconnaissant en Lui le seul Entendement et le Tout-en-tout — et en refusant de revendiquer ou d'accepter un entendement, une vie ou une substance séparés de Dieu, on est sûr de trouver le chemin menant à la libération de l'esclavage dans lequel nous tient le corps. D'ailleurs, à long terme, c'est le seul moyen de bien gouverner le corps.

Cela semble être un paradoxe: ne plus penser au corps afin d'en prendre le plus grand soin; dénier toute réalité ou tout pouvoir à la substance matérielle afin d'apporter la guérison à ce qui paraît être de la substance matérielle. La solution de ce rébus se trouve dans un fait essentiel que la Science révèle notre existence est l'émanation de notre pensée. Dans la mesure où nous croyons vivre dans un corps matériel, nous connaissons les excès ou les carences, les discordances et les envies, inévitablement associés à la matière. D'un autre côté, dans la mesure où nous manifestons l'Entendement du Christ, où nous connaissons et acceptons la vérité de l'être spirituel et harmonieux de l'homme, l'expression de Dieu, nous connaissons l'harmonie, la santé et exprimons un plus grand calme et une plus grande beauté.

Tandis que la véritable abnégation de soi nous enrichit et nous donne la santé, la volonté humaine finit par nous démoraliser et nous détruire. Pour exercer la volonté humaine, une personne doit forcément penser qu'elle a un entendement qui lui appartient en propre. Cette façon de penser nie que Dieu est le seul Entendement, la seule substance, le seul pouvoir. C'est un état d'esprit hypnotique qui donne le sentiment d'être coupé du « royaume et [de] la justice de Dieu ».

Toutefois, ce concept des choses n'étant pas la vérité de l'être, il y a toujours des raisons d'espérer, il y a toujours une porte de sortie: le seul Chemin, le Christ, la Vérité. Dans la mesure où l'on revendique l'Entendement du Christ comme son unique Entendement et qu'on se soumet à cet Entendement, on découvre et on démontre son « héritage de liberté ». La peur d'être rejeté ou de tomber malade, l'obsession et le sentiment de culpabilité n'ont aucune place dans le seul Entendement divin infini. Par conséquent, ils ne sont jamais entrés dans la conscience véritable. La vraie conscience de l'homme, l'expression de Dieu, n'a jamais cessé d'être pure et saine, belle et libre.

Nos croyances gouvernent notre corps. Nous lisons dans Science et Santé: « Dieu a doué l'homme de droits inaliénables, parmi lesquels on compte le gouvernement de soi-même, la raison et la conscience. L'homme n'est bien gouverné par lui-même que lorsqu'il est bien guidé et gouverné par son Créateur, la Vérité et l'Amour divins. » Science et Santé, p. 106. Guidés et gouvernés par Dieu — c'est ainsi que nous devenons « maîtres du corps ».

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