Un Été, En Me Promenant, je passai devant une maison où, derrière une porte moustiquaire, une toute petite fille pleurait, essayant en vain de pousser la porte. Celle-ci était fermée à clef. Au bout d'un moment, sa mère vint, la prit dans ses bras et l'emmena dehors, au soleil. « Je garde la porte fermée, me dit la mère, pour qu'elle ne s'enfuie pas dans la rue. Elle est si rapide que parfois je n'arrive pas à la rattraper à temps, et elle ne comprend pas encore pourquoi je lui défends de jouer dans la rue. »
Réfléchissant au comportement de cette enfant, je m'aperçus qu'il présentait une certaine analogie avec la façon dont nous voyons parfois les Dix Commandements énoncés dans la Bible, c'est-à-dire comme une restriction à notre liberté. Or ce n'est pas cela du tout. En fait, ces commandements protègent notre liberté, en ce qu'ils nous aident à ne pas succomber aux tendances asservissantes d'un concept de vie charnel et erroné. Cette conception selon laquelle la Vie résiderait dans la matière plutôt que dans l'Esprit, tend à nous induire en erreur dans tous les aspects de nos affaires humaines. Un sens matériel d'existence nous ferait croire que pour survivre dans un milieu hostile, il faut enfreindre la loi divine. Ce point de vue erroné soutient aussi que le péché est une nécessité.
Pourtant, contrairement à ces mensonges, la création de Dieu n'est pas un milieu hostile où la désobéissance serait une condition de la survie et de la joie. L'omnipotence de Dieu est adéquate pour répondre aux besoins de chacun. La loi divine de la toute-présence du bien entraîne pour tous la santé, les ressources et la concorde. L'obéissance aux commandements de Dieu, non la désobéissance, est la voie de l'harmonie pour notre existence humaine.
Qu'est-ce qui nous maintiendra dans cette voie et nous donnera le désir d'être obéissants ? C'est la compréhension du lien qui nous unit à Dieu, l'Amour divin, le Père-Mère unique, tout-aimant. L'homme à l'image et à la ressemblance de l'Amour est spirituel, toujours un avec l'Entendement divin. Revendiquant tous les jours cette union avec l'intelligence divine, nous entendons les directives de l'Entendement divin et nous nous sentons poussés à y obéir. L'Amour divin est le Principe sur lequel reposent toute loi et toute création, et l'homme, dans son être réel, reflète ce Principe.
Ces commandements protègent notre liberté.
En fondant la Science Chrétienne, Mary Baker Eddy s'est consacrée à la découverte de la Vérité divine et de ses lois spirituelles de santé et d'harmonie. C'est ainsi qu'elle déclara un jour: « Si jamais je m'épuise au service de mes élèves, ce sera à cause de mes efforts pour les aider à obéir aux Dix Commandements et à s'imprégner de l'esprit des Béatitudes du Christ. » Écrits divers, p. 303. Soulignant la grande importance du Décalogue, elle écrivit aussi: « L'obéissance à ces commandements est indispensable à la santé, au bonheur et à la longévité. » Ibid., p. 67.
Toute loi véritable doit procéder de l'intelligence divine, et les Dix Commandements nous révèlent cette loi et son ordre naturel d'harmonie, et disposent la pensée à y obéir. Si nous percevons les Commandements dans cette optique, nous en reconnaissons la valeur.
Quand on lui demanda quel était le plus grand commandement dans la loi, Christ Jésus répondit: « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C'est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. » Matth. 22:37-40. Quand nous examinons les Dix Commandements, nous voyons qu'ils dirigent effectivement notre pensée vers la tâche qui consiste à aimer Dieu et à aimer notre prochain. Nous nous apercevons alors que l'amour est l'essence même de l'harmonie.
La loi divine de la toute-présence du bien entraîne pour tous la santé, les ressources et la concorde.
Lorsque nous comprenons les Commandements et que nous leur obéissons détournant nos pensées du raisonnement matériel et les dirigeant vers la base spirituelle: un Dieu, une création — nous nous trouvons en accord avec la loi de l'Amour, et à l'abri du mal. Mais puisque notre façon de penser joue un rôle-clef dans notre existence humaine, il est essentiel de la surveiller.
Maintenant, chaque fois que je me heurte à des difficultés, je me rappelle la petite fille qui protestait en pleurant contre la décision de sa mère. Chaque fois, je me demande: Ai-je, intentionnellement ou non, enfreint un commandement de mon divin Père-Mère ? Il ne m'est pas toujours facile de déceler une désobéissance. Mais puisque je ne considère plus les Commandements comme des restrictions, je leur accorde davantage d'attention, cherchant à voir quelles explications spirituelles plus profondes de leur message vont se révéler. Ce que j'ai découvert m'est infiniment précieux. Des sens nouveaux ont commencé à m'apparaître pour chacun des commandements, chaque nouvelle signification ayant quelque chose à voir, dans une certaine mesure, avec la qualité de ma pensée.
Si par exemple j'ai le sentiment de manquer de quelque chose ou si j'envie l'abondance matérielle de quelqu'un, le commandement « Tu ne convoiteras point... » m'aide à me détourner des apparences matérielles pour contempler l'abondance spirituelle qui est réellement présente dans la création de l'Amour divin. L'abondance spirituelle prodigue ses bienfaits à tous également.
Ainsi, lorsque j'ai posé ma candidature pour un poste à temps partiel dans un établissement universitaire près de chez moi, des amis m'ont dit que mes « chances étaient nulles ». En fait, quand j'ai appelé l'université pour savoir où en était ma demande, on m'a répondu que tous les postes d'enseignants étaient pourvus pour le semestre, mais qu'éventuellement, le semestre suivant, mon dossier serait examiné avec les autres. Je raccrochai et priai: « Qu'est-ce que je fais maintenant, Père ? »
La réponse me vint immédiatement sous forme de paroles de la Bible: « Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul. » Matth. 4:10. Et le Premier Commandement: « Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face. » Ex. 20:3. Je savais que je devais corriger ma pensée à ce sujet, et je rejetai toute crainte que d'autres autorités et d'autres entendements puissent régir ma vie. Ce qui importait pour moi, c'était d'amener ma pensée à obéir en tous points au Premier Commandement de Dieu. Je verrais alors que j'étais déjà en sécurité car Dieu prenait soin de moi. Je continuai donc d'affirmer la présence de l'unique Entendement, de l'unique Dieu, et de savoir que Dieu était la seule puissance, le seul législateur dans l'univers.
Deux jours plus tard, je reçus un appel de l'université. Un enseignant avait soudainement quitté son poste pour prendre un autre emploi, si bien que trois cours se retrouvaient sans professeur. Ces cours étaient de ma compétence. On me demandait si j'accepterais de les assurer à si bref délai. Je répondis par l'affirmative, en remerciant silencieusement l'Amour divin.
La liberté est importante pour chacun de nous, et il semble souvent que les règles la restreignent. Mais les règles divines que nous a données notre Père-Mère qui nous aime n'ont pas pour but d'entraver la liberté; elles ont pour but, bien au contraire, de l'accroître.
