Lorsque La Société tente de redéfinir les éléments fondamentaux de la morale, il se produit parfois un choc collectif, et cela même chez les gens les plus blasés. Pareille réaction a dû se produire, il y a peu de temps, lorsque l'édition Internet du journal britannique, le Daily Telegraph, a fait état de l'opinion émise par un évêque très connu, qui dirigeait, en Écosse, une série de séminaires sur le thème: « le sexe et le christianisme ».
Le chef religieux faisait apparemment valoir que, dans le contexte actuel de libéralisation des mœurs, il ne convenait plus de considérer les aventures extra-conjugales comme un péché. Il se serait exprimé ainsi: « Pour que le genre humain survive, il nous faut aller répandre notre semence dans le monde. Dieu le savait quand il nous a créés, c'est pourquoi il nous a dotés d'un instinct sexuel dont l'objectif, ainsi que je le conçois, est de nous inciter à procréer à la plus grande échelle possible. »
L'évêque a également maintenu que l'adultère est une conséquence du patrimoine génétique de l'individu et qu'il faut bien le comprendre pour pouvoir résoudre le « dilemme que pose la nécessité de concilier nos instincts avec notre désir d'entretenir des relations humaines empreintes d'affection ». Il en venait à conclure que, même si l'adultère « n'est pas très charitable » à l'égard du conjoint, « l'Église ne devait pas considérer que les aventures amoureuses relèvent du péché et du mal » The Electronic Telegraph, 17 mai 1995..
Il est clair que, pour bien des personnes réfléchies, l'opinion personnelle de cet évêque soulèvera un certain nombre de questions troublantes. Il est difficile, par exemple, de mettre le comportement sexuel uniquement sur le compte de la « génétique » et de décharger ainsi les gens d'un devoir fondamental: celui d'assumer la responsabilité de leurs actes. Ce point de vue reléguerait une question morale d'une importance capitale au domaine de la simple biologie, là où la pensée et la conscience ont peu de rapport avec les actes rationnels. Il présenterait aussi, à tort, les enfants de Dieu comme des organismes essentiellement physiques, créés sous une forme matérielle, liés à des conditions et à des impulsions matérielles devant lesquelles ils sont impuissants.
Or, il demeure d'une importance capitale, pour le bien et le progrès du genre humain, que les lois fondamentales de la morale ne subissent pas d'érosion. Si l'on se penche sur l'histoire des civilisations, il est facile de constater les effets destructeurs de la décadence morale. La société n'a jamais été ni plus riche, ni plus productive, ni plus satisfaite, ni plus heureuse, ni plus ouverte aux véritables progrès pour avoir relâché ses normes morales. Le code moral fondamental qui s'appuie sur les lois divines constitue le fondement indispensable au développement spirituel de l'humanité tout en assurant la sécurité, la santé et le bien-être de l'individu.
Dans le livre d'étude de la Science Chrétienne, l'auteur, Mary Baker Eddy, tire des conclusions très nettes à propos des questions morales fondamentales. Nous y lisons, par exemple: « Le commandement: "Tu ne commettras point d'adultère", n'est pas moins impératif que celui-ci: "Tu ne tueras point." » Et l'auteur poursuit: « La chasteté est le ciment de la civilisation et du progrès. Sans elle il n'y a pas de stabilité dans la société, et sans elle on ne peut atteindre à la Science de la Vie. » Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 56.
C'est cette « Science de la Vie » qui révèle l'erreur fondamentale de l'hypothèse selon laquelle le péché serait d'origine génétique. Comme nous l'avons déjà vu, l'argument en faveur du « péché génétique » présume que l'identité de l'homme se compose essentiellement d'éléments physiques et organiques, et que la création de Dieu est une création matérielle, avec toutes les limites qui lui sont inhérentes: inégalités, fragilités, difficultés, maladie et mort. Grâce à une perception spirituelle de la réalité, la Science de la Vie, la Science Chrétienne, démontre la fausseté de cette conception mortelle de l'homme et de la femme. Elle en montre l'insuffisance et le caractère erroné.
Les lois de Dieu, du bien omnipotent, révèlent que la nature de l'homme et de la création est à l'image exacte du Créateur. Autrement dit, ce que crée Dieu exprime forcément la nature essentielle de Dieu Lui-même. Ainsi que l'affirme la Bible, l'homme est créé à Son image et selon Sa ressemblance. Dieu, qui est l'Esprit infini et omnipotent, S'exprime dans une création purement spirituelle. L'homme n'est donc ni physique ni matériel, il est spirituel; l'univers de Dieu est spirituel. Et Dieu, qui est l'Amour infini et omniprésent, S'exprime dans une création qui est absolument tout amour. L'homme créé par Dieu manifeste l'Amour divin dans toute décision et dans tout acte. L'homme et la femme véritables ne manquent jamais d'amour et de considération, ne trompent personne, ne font jamais preuve d'égoïsme, ne cèdent jamais à des envies irrépressibles, à des impulsions susceptibles de blesser: ils ne pèchent jamais. L'homme et la femme véritables sont complets dans l'intégrité, guidés par l'intelligence divine, satisfaits, purs et libres. Il ne leur manque rien.
Ces conclusions paraîtront stupéfiantes à celui qui perçoit la réalité comme on lui a appris à le faire, c'est-à-dire en croyant seulement ce que présentent les sens matériels. Pour le sens spirituel, pour l'intuition spirituelle qui nous est inhérente et l'intelligence qui nous vient de Dieu, la réalité spirituelle est cependant parfaitement logique. Nous voyons et sentons qu'elle est absolument naturelle, que les choses sont forcément ainsi, qu'elles ne sauraient être différentes. Lorsque nous saisissons la réalité de notre être — et de tout être — c'est-à-dire le reflet spirituel de Dieu, nous percevons que le péché est un mal en soi, et nous sommes libérés de la conception de l'homme pour laquelle le péché est soit désirable soit inévitable. Nous ne sommes plus alors tenus de croire que nous avons, sans l'avoir choisi, hérité d'une récolte de péché, de mal et de châtiment appartenant au patrimoine d'« Adam et Ève » et imposée par inadvertance au genre humain. Notre seul héritage véritable nous vient de Dieu. Il est pur et bon. Nous ne sommes prédisposés qu'à obéir à la volonté divine. Cette prédisposition à la fidélité nous satisfait parfaitement.
Christ Jésus a démontré les lois de Dieu et le fait spirituel de la véritable relation de l'homme à Dieu. Jésus consolait. Il réformait. Il guérissait. Jésus n'a jamais condamné la personne, ni voué quiconque à la souffrance et au châtiment éternels. En revanche, il condamnait le péché, il le chassait, il le détruisait ainsi que ses effets néfastes; il le rejetait en le taxant de mensonge.
Le Nouveau Testament nous donne un merveilleux exemple de guérison. Voir Jean 8:1-11. Une femme avait été amenée devant Jésus. Elle avait été prise en flagrant délit d'adultère, et la loi religieuse de son époque exigeait qu'elle soit lapidée. Les chefs de la synagogue voulaient voir comment Jésus se prononcerait sur le châtiment à infliger en pareil cas. Le Sauveur leur renvoya la question en disant: « Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. »
La Bible explique que ces hommes « accusés par leur conscience » ne firent aucun mal à la femme et la laissèrent seule avec Jésus. Il lui demanda alors: « Femme, où sont ceux qui t'accusaient ? Personne ne t'a-t-il condamnée ? »
Et le récit se poursuit ainsi: « Elle répondit: Non, Seigneur. Et Jésus lui dit: Je ne te condamne pas non plus; va, et ne pèche plus. »
La femme ne fut pas condamnée, mais l'adultère, en lui-même, fut nettement reconnu comme un péché, et la réponse de Jésus était destinée à en surmonter les effets: « Va, et ne pèche plus. » Cela devait aider la femme à aller de l'avant et lui fournir une protection.
La réponse de Jésus, simple, directe, ferme, mais remplie de compassion, montre sans aucun doute que le christianisme exige le respect de la loi morale. Nous trouvons la force de le faire sans faillir en comprenant ce que nous révèle la Science de la Vie sur notre identité véritable: nous sommes l'expression spirituelle de Dieu.
Nous apportons la preuve que nous avons compris le caractère indispensable de la loi morale pour les progrès du genre humain lorsque nous suivons fidèlement le conseil de Jésus: « Ne pèche plus », et que nous reconnaissons les bienfaits que nous procure cette fidélité. Nous prouvons alors l'amour sincère que nous portons à Dieu et à nos semblables. Nous démontrons également, dans la vie quotidienne, la sécurité et la satisfaction durable que nous procure le respect de cette loi morale.